Le Président de l’Assemblée Nationale française, tout en soulignant « qu’on ne négocie pas avec le peuple », a clairement appelé au dialogue « pour dissiper les incompréhensions ».
<doc449|right>« J’en appelle à chacun à comprendre qu’au monde entier,… une fois que le peuple a élu, il faut attendre le prochain rendez-vous », lance M. Accoyer sur la terrasse de la Résidence de l’Ambassade de France. Car « la seule négociation avec le peuple, c’est lors des élections. Et les résultats d’une négociation ne se négocient pas », complète le député UMP en Haute-Savoie, surtout quand on a affaire à « des élections particulièrement légitimes ». Le président de l’Assemblée Nationale a en outre exprimé sa « confiance dans la classe politiques burundaise, des hommes et des femmes qui sauront trouver la voie du dialogue ». Dans la [même ligne d’analyse que le vice-premier ministre belge->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article112], M. Accoyer estime que « la violence vient de l’incompréhension, qui elle-même découle de l’absence du dialogue ».
Ces propos ont été tenus lors du séjour de deux jours (8 au 9 juillet) de M. Bernard Accoyer, répondant à l’invitation de 2009 de son homologue burundais. De 1971 à 1973, le Dr Accoyer aura été médecin coopérant à l’Hôpital Prince Régent Charles, chirurgien otorhinolaryngologiste. C’est un homme « ému de retrouver un pays qui n’est pas comme les autres », qu’évoque l’ambassadeur de France au Burundi ; un témoin des drames de 1972 parlant de «Burundais qui vivent passionnément, avec ce que la passion peut comprendre d’excessif ». Et c’est dans cette histoire du Burundi « que soutient la France », que les questions actuelles de justice, de gouvernance politique et économique « doivent être au centre du dialogue », selon M. Accoyer.
Répondant à son homologue, Pie Ntavyohanyuma, président de l’Assemblée Nationale du Burundi a souligné « l’attention portée au respect des Droits Humains et à la Justice par le gouvernement burundais, avec la mise en place de l’institution de l’Ombudsman ainsi que de la Commission Nationale des Droits de l’Homme ». En matière de gouvernance politique, M. Ntavyohanyuma note « la mise en place d’un système d’écoute des partis politiques extraparlementaires, de la société civile et même des confessions religieuses lors des votes de lois ».
Pour ce qui est de la gouvernance économique, en plus « des engagements dans la lutte contre la corruption », le patron de Kigobe en appelle « aux pays amis, dont la France, pour soutenir la deuxième phase du Cadre Stratégique de croissance économique et de Lutte contre la Pauvreté ».
Même si « la décision en matière de coopération, appartient au gouvernement », le président de l’Assemblée Nationale a promis de « plaider pour le soutien dans quatre domaines importants : santé, éducation, sécurité et Francophonie ».
On notera que lors de sa visite, M. Bernard Accoyer a notamment participé au don de matériels informatiques au Parlement burundais et à des travaux communautaires à Muramvya en compagnie de son homologue burundais. Il aura aussi effectué une visite dans les locaux de l’Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du Sida (ANSS), ainsi qu’à l’usine de thé de Teza.