Depuis le 2 septembre, date limite pour se procurer le nouveau passeport biométrique, il y a de longues files d’attente devant les bureaux de la Police des Airs, des Frontières et des Etrangers (PAFE). Certains passent des semaines, voire des mois avant d’être servi suite à la lenteur ou des pannes des machines. L’énervement des demandeurs est à son comble.
Dans la cour des locaux de la PAFE, jeunes et adultes sont venus pour récupérer, faire une demande du nouveau passeport biométrique ou d’un laissez-passer. Les uns sont assis sur des bancs sous une toiture de tôles. Les autres sont devant deux des nombreuses portes du bâtiment.
Ils sont tristes, fatigués, agacés et lassés d’attendre des jours, des semaines, pour avoir le nouveau passeport : « J’ai fait ma demande le 24 août et j’attends toujours la réponse. Les agents de la PAFE disent qu’il n’y a plus de formulaires pour demander les deux documents », se lamente un commerçant qui cherche un passeport pour se rendre au Rwanda.
Devant l’une des portes, deux policiers qui font face à une vingtaine de personnes. L’une d’entre elles ignorait même la date du 2 septembre : « Ils refusent que j’entre pour faire ma demande alors que je ne savais pas quand il fallait changer nos passeport. C’est à travers l’émission Kabizi de la RPA que j’ai été informé », s’étonne une dame, arrivée à Bujumbura le 3 septembre et qui devait retourner en Belgique trois jours plus tard.
Les délestages de la Regideso empirent la situation. Malgré l’immense groupe électrogène derrière le bâtiment, le travail marche au ralenti. Une autre étudiante au Maroc trouve que les services de la PAFE sont mal organisés. « J’ai acheté un passeport à 50 milles francs en avril 2011. Aujourd’hui ils m’obligent de payer un nouveau à 235 milles Fbu. Je me demande ce à quoi cela rime », se plaint-elle.
Une source à la PAFE révèle que l’une des machines qui fabriquent les passeports est tombée en panne : «Elles ont été achetées au mois de février et au mois d’avril l’administration a proposé d’en faire une révision. Aujourd’hui l’une d’elle est en panne. » Cette source trouve que tout cela est incompréhensible. Par conséquent, les files d’attente s’allongent chaque jour.