Le manque de culture de la lecture au Burundi handicape la production des livres par les Burundais. «Ils n’aiment pas lire mais plutôt boivent de la bière», déplore Joseph Butoyi, président de l’Association des écrivains du Burundi.
En plus de la non-consommation locale, l’écrivain burundais est également confronté à la rareté des maisons d’édition, à la cherté pour la publication à l’extérieur, au manque de mécènes, etc.
A la longue, poursuit-il, certains écrivains se découragent. L’édition de leurs manuscrits nécessite des fonds dont ils ne disposent pas. D’autres tiennent le coup. Ils se débrouillent, ils glanent des moyens notamment auprès des amis et réussissent à les faire publier.
M. Butoyi estime que le secteur de la culture est tombé dans les oubliettes. Le gros du budget du ministère en charge des sports et de la culture est canalisé dans le sport. Il appelle les autorités à s’investir dans la promotion de la culture notamment l’écriture.
Ce philosophe de formation ne désarme pas. Son association a déjà créé des clubs de lecture et d’écriture (CLEC) dans différentes provinces. Notamment, Bujumbura-mairie et Ngozi. Ces centres constituent un canal de sensibilisation à l’endroit des jeunes surtout dans des établissements scolaires.
«Gusoma», traduction littérale du verbe «lire» a trois significations en kirundi. En plus de lire, il veut dire ‘‘embrasser’’ et ‘‘boire’’. Beaucoup de Burundais boivent plus qu’ils ne lisent.
Pour rappel, le 7 novembre de chaque année marque la journée internationale de l’écrivain africain.