Le Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) a publié, ce 20 novembre 2024, un communiqué officiel annonçant le retrait immédiat de plusieurs boissons non alcoolisées mises en vente sans certification. Ce communiqué a soulevé des lamentations de la part des commerçants, ils affirment enregistrer des pertes.
Les boissons concernées par cette mesure sont notamment Impemburo, Icayi Ubuzima Bwiza, Icayi Isange et Thé Vert Original. Selon le communiqué du BBN, leur commercialisation est désormais strictement interdite.
« Nous ne comprenons pas la méthodologie appliquée par le BBN. Toujours, il interdit les boissons qui sont déjà sur le marché. Il ne pense même pas à nous qui en enregistrons des manques à gagner », lâche un commerçant rencontré.
M. M. n’est pas loin de ces lamentations, pour lui, le BBN devait agir avant que ces boissons sortent des usines ou autres fabriques. « Le travail du BBN est de faire le suivi. Mais pourquoi le BBN n’inspecte pas ces sociétés afin de les empêcher de mettre sur le marché des produits jugés nocifs ? Elles continuent la production et c’est par après qu’il se rend compte que ces boissons ne remplissent pas les normes. On dirait que c’est nous les fautifs, car il s’en prend toujours à nous les commerçants ».
En effet, la décision du BBN a été mise en application. Sur le marché et dans différentes boutiques visitées dans la ville de Bujumbura, aucune bouteille en vente parmi ces boissons interdites.
Sous anonymat, un commerçant rencontré dans la zone Kamenge témoigne de sa perte en expliquant qu’il avait encore dans son stock des cartons de Impemburo.
« Ce n’est pas pour la première fois que BBN retire une boisson et que je me retrouve avec cette boisson dans mon stock. On dirait que j’ai de la mauvaise chance avec ces boissons qu’on surnomme « ibibangara ». J’avais 90 cartons d’Impemburo, je ne sais même pas comment je vais m’en débarrasser. »
Ces produits non certifiés, identifiés lors de contrôles effectués dans les provinces de Makamba et Bujumbura, n’ont pas été évalués conformément aux normes en vigueur fixées par le BBN, comme l’explique son communiqué.
Une mise en garde aux vendeurs des produits non certifiés
Le BBN a également lancé une mise en garde aux entreprises responsables de la mise sur le marché de produits non certifiés. Ce bureau rappelle que de telles pratiques constituent une infraction aux lois en vigueur et expose les contrevenants à des sanctions sévères.
Il insiste sur l’importance de respecter les processus de certification pour garantir la sécurité et la qualité des produits proposés au public. Le directeur général du BBN, Dr Jérémie Ngezahayo, a également tenu à faire part de l’engagement de cette institution à maintenir des normes strictes pour assurer la qualité des produits disponibles sur le marché local.
Les autorités administratives ainsi que le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique ont été sollicités pour collaborer dans l’opération de retrait et de destruction des produits incriminés.
« Cette action vise à protéger les consommateurs burundais contre des risques potentiels liés à des produits non conformes », insiste le communiqué du BBN.
Est-il prévu que les entreprises reprennent les boissons incriminées et remboursent les revendeurs ?