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Bassin du lac Tanganyika : « karibu » aux investisseurs du monde entier

05/06/2013 Commentaires fermés sur Bassin du lac Tanganyika : « karibu » aux investisseurs du monde entier

Le bassin du lac Tanganyika est la réception des cours d’eau qui viennent du Burundi, Rwanda, de la République Démocratique du Congo, de la Tanzanie de la Zambie. Les décideurs politiques appellent les investisseurs à s’accaparer des opportunités du Tanganyika, tandis qu’un expert propose des études sérieuses pour protéger cet espace contre la pollution. <doc2212|left>Des dispositifs de policiers étaient mobilisés par centaines. Sur l’avenue Mwezi Gisabo (en face de l’immeuble Old East) menant à l’hôtel Source du Nil, la sécurité est garantie par une dizaine de policiers très vigilants. Inutile d’insister d’y passer si vous ne disposez pas de badges vous permettant à participer à la Conférence régionale sur le Bassin du lac Tanganyika qui s’est tenue aux enceintes du Cercle Hippique de Bujumbura les 28 et 29 novembre (derrière l’enclos de l’hôtel Source du Nil). Les véhicules sont fouillés, même ceux des diplomates, à l’aide de détecteurs d’armes. _______________________ {Le bassin du Lac Tanganyika couvre une superficie de 250.000 km². Les principales rivières qui l’alimentent sont la Malagarazi, la Rusizi, l’Ifume, la Lufubu et la Lunangwa. Le Lac Tanganyika quant à lui, a une superficie de 32.900 km² et s’étire sur 673 km le long de la frontière de la Tanzanie (à l’est) et de la République démocratique du Congo (à l’ouest) ; son extrémité nord sépare ces deux pays du Burundi, son extrémité sud les sépare de la Zambie.} ________________ A l’entrée du Cercle Hippique, les détecteurs de métaux et d’armes étaient bien installés. Ambassadeurs, ministres, journalistes, etc. doivent passer au contrôle des agents de sécurité en tenues civiles. A l’intérieur, l’organisation avait prévu un stand pour les invités (près de 800 personnes) du Rwanda, Burundi, de la République Démocratique du Congo, de la Tanzanie, de la Zambie, du Kenya et de l’Ouganda. A part ces deux derniers pays, les cinq autres partagent le bassin du Lac Tanganyika. Des mouvements s’observaient, les journalistes courraient dans tous les coins pour décrocher des interviews. « Encourager les investisseurs à venir exploiter le Tanganyika » Le président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza, dans son discours d’ouverture de la conférence, a expliqué que l’objectif principal était de faire part aux monde entier les potentialités et les richesses variées du bassin du lac Tanganyika. Pour lui, il s’agit d’un haut lieu de biodiversité qui constitue un écosystème contenant environ 17% d’eau douce de la surface mondiale : « C’est la plus grande zone de pêche en eau douce pour le continent africain. » Le bassin du lac Tanganyika, selon M. Nkurunziza, est un potentiel agricole où l’on produit de l’huile de palme, du sucre, des fruits et des légumes. C’est aussi un écosystème doté d’un vaste héritage de faune et de flore et de nombreux sites touristiques dont ceux du Nkoma au Burundi, monts Virunga en RDC et des montagnes à gorilles au Rwanda. Pierre Nkurunziza a demandé aux représentants des pays membres du Bassin du lac Tanganyika de réfléchir sur les mécanismes institutionnel et réglementaire à mettre en place. M. Nkurunziza a promis aux bailleurs potentiels qui saisiront les potentialités du bassin du lac Tanganyika, des facilités rassurantes pour leurs investissements.  Aux yeux du président burundais, l’exploitation du Bassin du lac Tanganyika est le socle du développement, vecteur de lutte contre la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie des habitants. D’après Dr Richard Sezibera, secrétaire général de la Communauté Est- Africaine, 20 millions de personnes vivent directement ou indirectement du lac Tanganyika. Pour lui, il est donc urgent que les pays propriétaires de ce bassin fournissent des efforts pour attirer les investisseurs afin d’améliorer la situation socio-économique de ces gens. <doc2213|left>« La pollution menace le bassin du lac Tanganyika » Professeur Jean Marie Sabushimike, spécialiste en environnement et en aménagement du territoire estime que pour un développement efficace du bassin du lac Tanganyika, tous les experts doivent être impliqués : « Aujourd’hui, aucun professeur d’université n’est associé aux projets du Bassin du lac Tanganyika. » Ce professeur affirme que l’handicap majeur du bassin du lac Tanganyika est la pollution. Elle est causée par l’érosion du sol. Egalement, les fortes pluies s’abattent sur les hauteurs et tombent sur les sols non protégés. La forte densité menace également le bassin du lac Tanganyika : « Les gens cultivent beaucoup le sol et les boues se déversent dans le lac via les cours d’eau et les ravins. » Or, les cultures burundaises comme le manioc, le maïs, la patate douce, la pomme de terre, etc. ne protègent pas le sol. Aussi, selon lui, des gens installent des industries même aux bords du lac et les déchets se déversent directement dans le lac et tuent les poissons. La pêche artisanale est aussi un danger pour le développement du bassin du lac Tanganyika : « Avec la crise sociopolitique de 1972 au Burundi, les pêcheurs n’étaient plus encadrés et ont fondé des associations sans moyens. Ils sont revenus sur les méthodes artisanales, utilisant le matériel qui peut capturer de petits poissons. D’où leur disparition. » Les constructions anarchiques jusqu’aux bords du lac Tanganyika, les gens qui s’installent sur des terres à risque et sur des zones inondables causent la pollution : « Le Tanganyika devient un dépotoir, car ils y déversent des déchets. » Tous ces phénomènes font disparaître les poissons. <doc2211|left>Des solutions proposées Il recommande la démolition des constructions sur les plages et la destruction des zones tampons. Le Burundi peut également analyser de près les causes fondamentales de ces phénomènes pour identifier les éléments dangereux polluants : « Tant qu’il n’y a pas encore de mobilisation scientifique pour quantifier ces déchets, le bassin du lac Tanganyika ne se développera pas. » Sinon, observe le professeur, aujourd’hui, on fait des recherches isolées. Il propose également une évaluation environnementale stratégique du lac Tanganyika pour que les décideurs politiques prennent des mesures adéquates de sauvegarde. M. Sabushimike demande aux décideurs politiques d’attirer les touristes qui n’ont plus contemplé le Tanganyika dès le déclenchement de la crise sociopolitique de 1993. Quelques recommandations à l’issue de la conférence sur le bassin du lac Tanganyika {- Promotion des infrastructures – Réduction du déficit énergétique – Promotion du tourisme, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire – Gestion des ressources naturelles – Investissement dans le commerce régional – Promotion de l’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes – Promotion du rôle des partenaires au développement et des médias dans le développement socio-économique}

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