Quatre mois après son élection à la tête de la Fédération de Basketball du Burundi (FEBABU), dans le milieu du ballon orange, l’Apôtre Jean Paul Manirakiza ne fait plus l’unanimité. Motif : il serait peu conciliant.
« Une seule critique à son égard, si tu n’es pas chassé des terrains. Du coup, tu deviens son ennemi », se désole A.G, président d’un club. Alors que le début de la toute 1ère ligue nationale de basketball approche à grand pas, les présidents de certaines associations provinciales sont très remontés. Le nœud du problème : sa propension à faire sourde oreille à leurs demandes de tenir une assemblée générale extraordinaire.
Pour eux, un silence quasi synonyme de dédain et qui n’a d’autres visées que celles de torpiller l’organisation des championnats dans leurs provinces respectives. Censée apporter une nouvelle touche aux textes réglementant la compétition, le statut du joueur. Ladite assemblée, si l’on s’en tient aux propos de ces présidents, devrait lever l’équivoque sur certains points des textes en vigueur. « Nous ne savons pas pourquoi le président de la Febabu fait obstruction. Ce qu’il ne doit pas oublier, c’est que nous sommes dans nos droits et que plus que tout, il est redevable à notre égard ».
Devant réunir 10 clubs, dont six en provenance de Bujumbura et 4 (des régions sud, nord et centre-est), c’est une ligue attendue de pied ferme par toutes les équipes. En témoigne, les moyens investis par toutes les équipes dans le recrutement.
Seul hic: le flou autour de certains points concernant son organisation. « Sans un règlement de compétition adopté dûment en assemblée générale extraordinaire, nous sommes dans l’impasse suite aux questions sans réponses», clame H.G, coach d’un club de l’intérieur du pays.
Entre autres grandes interrogations : l’inadéquation des textes dans la part belle faite aux clubs de Bujumbura, l’avenir de la 2ème division qui semble compromis, les pleins pouvoirs accordés aux 10 clubs qui seront qualifiés désormais sur le même piédestal que les associations provinciales, les textes en rapport avec l’organisation des tournois, des sanctions à l’endroit de certains fans sans cadre légal, le championnat national des filles, etc.
La dernière promesse de construire un terrain couvert endéans les 3 mois peinant à prendre forme, les amateurs du ballon orange commencent à émettre des doutes sur la concrétisation d’un tel projet.
Des craintes infondées
« Tant que l’assemblée générale est encore incomplète. Impossible de tenir cette réunion statutaire », tient à rappeler Lionel Banyiyezako, porte-parole de la Febabu.
Allusion faite aux 10 nouveaux clubs de la ligue et deux clubs féminins qui n’ont pas encore été désignés. Désormais faisant partie intégrante des électeurs, M. Banyiyezako explique : « Si le règlement leur donne ce droit, les présidents des associations n’ont qu’un seul choix : au risque de violer le règlement en vigueur, ils doivent attendre le tournoi qualificatif les désignant». De quoi irriter davantage ces présidents qui voient en cette explication, un autre stratagème de les tenir à l’écart dans l’organisation de ladite ligue.
Concernant la promesse de construire un terrain couvert endéans les trois mois, il indique qu’ils se sont heurtés à un problème. « Les études des architectes ont conclu que pour la construction d’un tel terrain respectant les normes, les bâtiments autour du terrain du département des Sports doivent être démolis. Laquelle doléance le ministère de la Jeunesse a opposé par un non catégorique ». Compte tenu de tout cela, poursuit-il, nous devons chercher un autre terrain. « Certes, les dépenses risquent d’être revues à la hausse. Mais, l’essentiel est qu’une une réponse afférente à la question puisse être trouvée ».
Les jeunes de la division B délaissés, le porte-parole tranquillise: « Sur toute l’étendue du territoire national, désormais, ça sera une obligation. De concert avec la Febabu, chaque association provinciale devra organiser des compétitions des moins de 16 et 18 ans .Histoire de préparer la pépinière »
De bonnes bases à sauvegarder
Suite à ce bras de fer déjà engagé avec certains présidents des associations et fans, les amoureux du ballon orange commencent à douter de ses qualités de rassembleur. « Après des années à se chamailler, le président de la Febabu doit comprendre que nous en avons ras-le bol des blocages systématiques. Plus que tout, c’est le moment de regarder dans la même direction en unissant nos forces pour une véritable renaissance du basketball burundais».
Idem pour les sanctions prises à l’encontre de certains fans. Selon eux, des actions qui ne font que discréditer alors qu’il surfe sur une bonne dynamique. A cet effet, ils rappellent : « Pour avancer, s’améliorer, il doit comprendre que le débat contradictoire, c’est un préalable ». Préférant relativiser, M. Banyiyezako par rapport aux sanctions, indique que ce sont de simples mises en garde prises pour l’intérêt public. « En tant qu’encadreur, l’on doit servir de bons exemples aux enfants présents sur terrain ». Et de conclure : « En aucune manière, nous laisserons passer les écarts comportementaux. Personne ne doit penser qu’elle est au-dessus de la loi».
Le statut du joueur étant la pierre angulaire de son projet de campagne, les personnes contactées sont unanimes. Elles demandent que cela soit traduit par des actes concrets. Notamment, en mettant en place un cadre de protection en cas d’accidents sur terrain. Une façon de leur mettre dans de bonnes dispositions. De la sorte, les permettre de donner le meilleur d’eux-mêmes sur terrain.
Après la signature du contrat avec la Brarudi, dimanche 28 décembre, à l’instar de la 1ère division de football, le championnat de basketball se jouera sur le territoire national.
A hauteur de 480.000.000 BIF, l’enveloppe globale du contrat. Ce montant sera réparti sur 4 ans. Devant regrouper 10 équipes chez les hommes (6 en provenance de Bujumbura et 4 autres de l’intérieur du pays), cette compétition débutera par une phase de pré-sélection. Le contraire des filles. Faute de clubs, c’est l’ancien format du championnat national qui a été maintenu. De quoi entretenir des interrogations chez les amoureux du ballon orange. Pour le développement du basketball féminin, ils estiment qu’une part belle devrait leur être faite. Une doléance, peut-être qui trouvera un écho favorable avant que la Febabu ne rende public les termes dudit contrat.
H.M
Si vous rencontrez un religieux ou une religieuse conciliant, ce sera soit Monseigneur Desmond Tutu, soit Mère Teresa. Sans manquer de respect à qui que ce soit, ils sont rares les religieux qui acceptent un avis ou un argument contraire au leur.
Il suffit de voir les jeux de pouvoir qui se jouent entre les différents grades de l’Ordre dans le catholicisme : le diacre (1er niveau) est juste diacre; le prêtre (2e niveau) est diacre et prêtre; l’évêque (3e niveau) est diacre, prêtre et évêque; le pape (l’Ultime Élu) est tout cela en même temps et plus… Pensez-vous qu’un apôtre, aussi sage soit-il, va se priver de l’exercice du pouvoir que lui confère son titre?
L’habit fait le moine, mais aussi… Le moine fait l’habit! Ne dites à personne que je n’ai pas écrit cela!