Douze présidents des associations affiliées à la fédération de basketball du Burundi(Febabu), via une motion de défiance, ont signifié à Augustin Kararuza, son président, qu’au vu de ses manquements, ils lui retirent leur confiance.
« Incapable de tenir en compte les multiples recommandations pour redynamiser la fédération, au contraire, s’obstinant à torpiller davantage ses activités, sans oublier son parti-pris pour le club Dynamo, nous avons pris la décision de le suspendre et son comité de ses fonctions », résume en substance le communiqué du 27 novembre. Entre autres accusations, ces présidents lui reprochent d’avoir toujours voulu la jouer solo, privilégiant le club Dynamo. « Son rôle dans la pénalisation de l’équipe championne les Gazelles au tournoi régional de la zone 5, son manque d’initiative pour promouvoir le développement du basketball burundais en sont le parfait exemple », martèle Sef Sabushimike, président par intérim. Les récents rapports faisant écho de son implication dans les forfaits de l’équipe les Gazelles, explique-t-il, ont été un coup dur pour les jeunes basketteuses, dont les rêves et les ambitions ont été sérieusement mis à mal.
La liste des manquements n’est pas exhaustive. Outre l’opacité dans la sélection des joueurs qui participent aux tournois du Basket 3×3, M. Sabushimike déplore la non transparence dans la gestion des ressources financières de cette nouvelle discipline , l’absence de formation pour les arbitres internationaux, son manque d’investissement pour construire des infrastructures appropriées, les récents rapports faisant état de la vente de ballons à des particuliers, le peu d’investissement pour la participation de l’équipe nationale et clubs champions à des compétitions régionales, etc.
Kyrielle de motifs
Pire encore, se désole-t-il, c’est sa propension à toujours favoriser l’équipe Dynamo. « Une collusion sans nom que nous ne pouvons pas tolérer ». Allusion faite au championnat national, édition 2017. Plusieurs associations l’avaient boycotté, suite à son forcing de laisser jouer Jean Hakizimana, meneur de Dynamo, alors qu’il n’était pas homologué.
Pour M. Kararuza, des allégations infondées. Dans une correspondance adressée à la ministre du Sport, il explique : « Selon le réglement de la Febabu, en son article 221, le président du comité ne peut être jugé que si les 2/3 de l’assemblée générale sont réunis. Or parmi les signataires, il y a ceux qui ne sont plus membres de la Febabu ». Il cite notamment l’association de Muramvya, de Kirundo et celle de Rutana. Avant de s’interroger sur la procédure de succession : « En vertu de l’article 74, si le président du comité exécutif démissionne ou est démis de ses fonctions, il est remplacé par son vice-président ».Or dans ce cas de figure, poursuit-il, M. Sabushimike qui s’est autoproclamé président par intérim n’a pas été élu. D’après lui, il devrait préalablement démissionner.
Preuve que ces présidents sont décidés d’aller jusqu’au bout, sur 14 associations membres de la Febabu, douze ont déjà donné leur accord pour sa destitution. Selon le réglement d’ordre intérieur de la Febabu, les élections du nouveau comité exécutif se tiendront après 30 jours.