De retour, ce Vendredi 23 décembre, après deux semaines passées au Maroc, Fanny Sindayigaya, capitaine emblématique de l’équipe Urunani, nous dresse le bilan de cette 26ème compétition de la coupe d’Afrique des clubs champions. Mise à nu de nos champions…
<doc2535|left>{Urunani participait pour la première fois à la Coupe d’Afrique des nations. Vos impressions ?}
Pour une première fois, le bilan est plutôt positif. On a été dixième sur les douze équipes présentées. On a joué contre des joueurs professionnels qui en ont fait leur métier, avec, derrière eux, plus de quinze ans d’expérience. Malgré la différence visible, on a pu remporter un match contre Malabo Kings de Guinée (67-50).
{En quoi réside cette différence de niveau de façon concrète ?}
Il y a un grand fossé entre les équipes de la zone 5 (Rwanda, Tanzanie, Burundi, Ouganda) et le reste des équipes. On a perdu un match contre l’As Salé du Maroc sur une différence de 67 points (110-45). Quoi de plus concret ! Et pourtant, on a joué notre meilleur basket ; mais les 67 points étaient mérités. Il n’y a rien à redire après un match pareil.
{Comment faire donc pour rehausser le niveau par rapport aux autres équipes ?}
Il faut qu’on sorte un peu plus souvent pour se confronter aux autres équipes ; car on a un grand retard, un long chemin à parcourir. Il ne faut plus qu’on se limite à jouer des matchs entre nous, contre New stars ou APR (Rwanda) où l’on a le sentiment d’être les meilleurs. La réalité n’est pas la même quand on joue contre les Angolais, les Nigérians ou bien les Tunisiens.
{Qu’est-ce qu’ils ont de plus qui justifie leur supériorité ?}
Ils s’entraînent neuf heures par jour ; tandis que nous, on se limite à deux heures par jour. Le rendement n’est pas le même forcément. On nous a même dit qu’avec deux heures d’entraînement par jour, il était inutile de participer à ce genre de compétitions. Pour gagner, il nous faudra être pros, faire du basket un métier de tous les jours. Sinon, on ne fera jamais la différence. Mais ce n’est pas évident de vivre du basket. Ces autres joueurs perçoivent au minimum 8000 $ grâce au sponsoring d’entreprises privées. Les résultats ne peuvent que suivre.
{L’équipe que vous avez admirée ?}
La Tunisie. Ils ont un beau jeu et ils sont agréables à voir jouer. Les Angolais ne sont pas mal aussi.
{La suite ?}
La suite, c’est remporter à nouveau la zone 5 pour participer à nouveau à la Coupe d’Afrique des Clubs et obtenir une meilleure place que la dixième. On aimerait dire un grand merci aux étudiants burundais qui nous ont soutenus au Maroc. Ils sont venus nous chercher à l’aéroport de Casablanca, nous ont accompagnés jusqu’à Rabat. Cela faisait plaisir de voir les siens près de soi. Mais aussi le ministère de la Jeunesse et des Sports sans qui cela n’aurait pas été possible.