Grâce au partenariat avec Ballers Paradise, une association caritative américaine œuvrant dans la détection des talents, 15 jeunes basketteurs burundais partiront du 2 au 8 juin aux Etats-Unis pour un camp d’entraînement. Les amoureux du ballon orange déplorent que le président de la Febabu ait fait la part belle aux hommes d’affaires.
« Pourquoi autant d’hommes d’affaires pour un camp d’entraînement? », « S’agit-il vraiment de promouvoir les jeunes basketteurs burundais ou la promotion d’une poignée d’hommes d’affaires dévoués à sa cause? » Depuis l’annonce officielle de la liste des membres du staff qui seront du voyage, dans le monde du ballon orange, les interrogations et indignations fusent de partout. « Une autre preuve que l’actuel président de la Fédération de Basketball du Burundi (Febabu) n’est animé que par des visées mercantiles plutôt que le développement du basketball », soutiennent certains internautes.
Très critiques, certains supporters de clubs interrogés ne comprennent pas pourquoi il n’y a aucun membre de la commission en charge du développement de la jeunesse au sein de la Febabu. « Puisqu’il s’agit d’acquérir de nouvelles connaissances et d’un partage d’expérience, la moindre des choses était de donner une chance à un technicien qui fait partie de cette commission qui a conduit les sélections ». En effet, sur les huit membres du staff qui seront du voyage, aucun technicien.
Pour Franck, ancien joueur et staff d’un club de l’Association des Clubs, cela traduit la propension du président de la Febabu à n’écouter que sa seule voix. Certains membres du bureau exécutif de la Febabu confirment qu’ils n’ont pas été consultés pour donner leur accord quant aux membres de la délégation qui seront du voyage. Fernand, ancien joueur, de se demander : « Qu’est-ce qui se passera lorsque l’association qui l’a invité découvrira que leur partenaire n’est plus une vitrine de jeunes joueurs, mais plutôt d’hommes d’affaires ?» Pour lui, les autorités habilitées doivent prendre conscience que de telles pratiques risquent d’écorner l’image du Burundi.
Contacté, Aimé Bitagoye, coach du club Remesha et membre de la commission en charge du développement de la jeunesse, dit avoir été surpris par le fait qu’il n’y ait aucun membre de leur commission. Mais, en aucune manière, « cela ne désarme pas notre volonté de contribuer à la renaissance du basketball burundais en formant les jeunes talents».
11 millions de BIF pour être du voyage
Bien que devant être pris en charge par Ballers Paradise, une fois aux USA, chaque jeune sélectionné doit débourser une somme de 11 millions de BIF pour être du voyage. Un montant jugé astronomique par certaines voix qui déplorent certaines manœuvres dilatoires de la Febabu de soutirer de l’argent aux parents.
« Faux !», rétorque Lionel Banyiyezako, son porte-parole. Il précise que cette somme a été fixée après concertation avec le comité des parents. D’après lui, contrairement aux mauvaises langues qui ne cessent de diaboliser le président de la Febabu, tout est écrit noir sur blanc, les rubriques dans lesquelles ces 11 millions seront utilisés. Outre le ticket d’avion, cet argent couvrira l’assurance du voyage, les frais d’inscription au camp, etc. Toutefois, un des parents interrogés confie que le montant est énorme pour un voyage où l’accommodation et la subsistance sont prises en charge. « Comme on nous avait bien signifié que celui qui ne sera pas en mesure de s’acquitter de ce montant, bien que sélectionné, sera exclu de la liste, nous n’avions d’autre choix que d’accepter, surtout que c’est l’avenir des enfants qui est en jeu ».
Des businessmen à la place des coaches
Quant aux allégations des uns et des autres accusant Jean-Paul Manirakiza, président de la Febabu, d’avoir un parti-pris pour certains hommes d’affaires, M. Banyiyezako dénonce une campagne mensongère : « Qu’ils le veuillent ou non, la renaissance est en marche et les résultats sont déjà palpables. Les gens peuvent certes se demander pourquoi aucun technicien n’a été retenu pour faire partie du voyage. Mais ce ne sont pas des matches que livreront nos jeunes joueurs. C’est un camp d’entraînement avec des tacticiens chevronnés. L’objectif, c’est de voir si nos joueurs possèdent des prérequis nécessaires pour évoluer dans leurs championnats », avant d’enchaîner : « Quant au choix des membres du staff qui seront du voyage, une seule donne a primé. Les personnes sur la liste sont des responsables dans certains clubs avant d’être des hommes d’affaires. De près ou de loin dans leurs activités, ils appuient considérablement la Febabu ».
Le porte-parole indique que l’objectif est de leur permettre de nouer de nouveaux contacts, de s’inspirer de l’expérience des investisseurs américains pour relever le niveau du basketball burundais, comme ils sont en train de le faire aujourd’hui. « Le partenariat avec Ballers Paradise durera 5 ans. Durant cette période, en plus d’autres partenariats en vue, nous espérons envoyer le plus possible de techniciens à l’étranger pour renforcer leurs capacités », a-t-il conclu. Nous avons contacté les responsables de Ballers Paradise, en vain.
Censée partir le 31 mai, au moment où nous mettons sous presse, l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burundi n’a pas encore accordé de visa à ladite délégation.
Ballers Paradise, qui sont-ils?
Ballers Paradise, une initiative chrétienne, est produite et présentée par Ballers Paradise LLC, un réseau d’élite des organisations de basketball les plus accréditées de la région de la capitale d’Albany, New York, et au-delà.
Parmi ses objectifs : promouvoir la détection des jeunes basketteurs talentueux partout au monde, spécialement en Afrique. C’est dans ce cadre que l’association a noué un partenariat avec la Febabu, lequel durera 5 ans. Chaque année, il est prévu que 15 jeunes basketteurs burundais dont l’âge est compris entre 10-18 ans, partent s’entraîner aux Etats Unis d’Amérique. Au cas échéant, si l’un d’eux pique dans l’œil des recruteurs, Ballers Paradise peut le connecter à des organisations, des écoles et des institutions de basketball de premier plan qui peuvent l’aider à progresser dans sa carrière et rêve de basketteur professionnel.
Ha ha ha!
Sûrement un bon aller sans retour!!!! Karibu saaana muri Dia…poora!