De retour des qualifications de l’Afrobasket (Zone 5) tenues à Nairobi, le capitaine de la sélection nationale fait le bilan.
Troisième de votre poule avec un bilan de 3 victoires et deux défaites, êtes-vous satisfait ?
Plus qu’une simple satisfaction, un sentiment de fierté. Déjà, à 48 h du début du tournoi, aucun joueur ni membre du staff technique ne savait que nous allions prendre part à cette compétition. Une terrible épreuve psychologique. Parce que rater une telle occasion, à cause de l’égo surdimensionné des uns et des autres, nous était inconcevable. Heureusement, qu’ils se sont vite repris. Sur le terrain, nous avons tout donné. Seulement, nous avons trouvé plus fort que nous.
Vous n’étiez pas de taille pour tenir tête à vos adversaires ?
Loin de là. Nous avons joué étant en effectif réduit. Au nombre de 12, seuls 9 joueurs ont pu fouler le gymnase de Nyayo. Ceci pour des raisons administratives.
Concrètement ?
Parmi nos joueurs, il y en a qui ont des parents binationaux. Une donne à laquelle les organisateurs de la compétition ont recouru pour empêcher Shebe, Mbuyi et Landry de jouer. Pourtant des joueurs clés de notre effectif. Dans ces conditions, vous comprenez la difficulté de jouer à 9 contre des adversaires aussi expérimentés que les Kényans et les Sud Soudanais.
Au sujet de ces déconvenues de dernière minute, qu’est-ce que la Febabu est en train de faire ?
Le nouveau président de la Febabu et son comité sont déjà à l’oeuvre. A ma connaissance, ils ont déjà saisi la fédération de la RDC pour qu’elle délivre un document attestant réellement que ces joueurs sont des Burundais.
A voir le niveau des autres pays, où situez-vous le Burundi ?
Par rapport aux cadors de la région est-africaine, nous sommes parmi les meilleurs. Seulement, lors de pareilles compétitions, tout détail compte. A un certain moment, nous pensions faire la différence grâce à notre fougue et rapidité. Mais, costauds qu’ils sont, les Kényans et les Sud Soudanais ont imposé leurs gabarits. Toutefois, je dois reconnaître que ces pays ne cessent d’investir dans le basketball. Il suffit de voir les clubs de provenance de leurs joueurs. Presque tous venaient de lycées, collèges américains ou clubs australiens. Une vraie preuve que les académies commencent à porter leurs fruits. A mon avis, un modèle à suivre pour le Burundi. Toutefois, dans l’urgence, la construction d’un gymnase omnisports s’impose. Habitués à jouer en plein air, nous avons dû fournir plus d’efforts pour nous approvisionner en oxygène.
Le conflit au sein de la Febabu, persiste-t-il?
J’ose penser qu’ils ont tiré un trait sur leurs différends. Ce qui importe est de travailler main dans la main, surpasser ce qui les divise pour le bien de notre sport. Cependant, je dois avouer que notre sortie a servi d’électrochoc.