L’Etat prévoit de détruire le barrage construit à plus de 12 milliards Fbu, et d’en construire un autre à 19 milliards de Fbu. Colère de la population de Gihanga, évoquant un manque à gagner énorme.
Le barrage hydro-agricole construit sur la rivière Kajeke en commune Bubanza est en ruine. Il est aménagé entre colline Kagirigiri de la zone Mitakataka et Caraba de la zone Buvyuko. De loin, personne ne peut voir le barrage. Des arbres ont poussé entre les pierres qui forment cet édifice. Il présente des signes de vétusté : de grandes fissures et des déformations. Des trous se remarquent également en plusieurs endroits. Et des lézardes sur le long des murs du canal principal.
De part et d’autre de ce lieu de captage, les activités champêtres vont bon train. Les cultures verdoyantes de manioc, de sorghos et haricots constituent le paysage de la vallée de Kajeke. Les propriétaires qui ont été expulsé jubilent. Ils récupèrent leurs parcelles. N. B. affirme qu’il avait été indemnisé, lors du lancement des travaux. Mais lorsque les travaux se sont arrêtés, il a décidé d’y retourner pour exploiter ses marrais fertiles.
C’est en aval, à moins de trois kilomètre de la prise d’eau, à Rugunga en zone Gihanga, où commence le périmètre irrigable. Le canal principal doit traverser la rivière Kajeke pour alimenter la plaine de Rugunga, Gihungwe, Busongo…. Pour ce faire, les entreprises exécutantes ont construit des piliers soutenant ce canal de plus de 100 m de long.
L’entreprise a essayé de colmater les fissures du canal principal et des piliers, en vain. Mais une partie de ce canal s’est écroulé avant son achèvement, ses piliers n’ayant pas pu supporter son poids. Certains habitants rencontrés sur place évoquent deux raisons : le mauvais dosage du ciment et du sable et les fers à béton utilisés dans la construction des piliers sont de petite dimension.
Les habitants de Gihanga, surtout ceux de Rugunga, Rihungwe, Busongo avaient espoir de planter du riz. Ils attendaient vivement la réalisation de ce projet. Aujourd’hui, la déception est totale. Dès le début des travaux de construction en 2010, ils espéraient planter du riz comme les autres agriculteurs de Gihanga. « Le barrage a été mal construit et il ne remplit pas les normes exigées », témoigne Ntirandekura Ezéchiel. Cet habitant de Rugunga ne sait à quel saint se vouer.
Grogne des agriculteurs de Gihanga
Suite au retard de ce barrage de Kajeke, ce dernier soutient avoir connu un manque à gagner énorme. « La pluie tombe durant six mois au plus et d’une façon irrégulière.» Il déplore qu’en 2017, la pluie était insuffisante et la récolte de maïs fut mauvaise. Et de préciser que si le barrage de Kajeke était fonctionnel, il aurait pu récolter entre 3 et 4 tonnes de maïs sur une superficie de 140m2. En outre, il aurait pu planter du riz. « Avec les nouvelles semences améliorées du riz, j’aurais pu récolter trois fois par an.» Après la récolte du riz, il aurait pu également cultiver le maïs ou la patate douce. Il soutient que ces cultures de vivriers sont parmi les aliments de base la population de Gihanga.
A Buramata, les agriculteurs sont également angoissés. « Suite au manque d’eau, je ne peux pas planter du riz », se lamente Jeanne Niyibizi. En 2009, elle témoigne avoir acheté un terrain de 120m2, lorsqu’elle a appris que l’Etat projetait d’irriguer la zone de Gihanga III. « J’ai attendu que l’eau arrive, en vain. » Aujourd’hui, elle cultive les haricots et le maïs.
Jeanne Niyibizi révèle que si le barrage de Kajeke était fonctionnel, elle aurait récolté au moins huit tonnes par an. En outre, elle indique que le kilo du riz non décortiqué s’acheté entre 850 et 900 Fbu contre 1500Fbu pour celui du riz décortiqué. « Sur le prix du riz décortiqué que j’aurais réalisé un chiffre d’affaire 120 millions par an.»
Mercredi 28 mars, le barrage de Kajeke a été au centre du débat entre le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Déo Guide Rurema, et les sénateurs. Ces derniers ont demandé au ministre les raisons des fissures de ce barrage tout neuf. Le ministre reconnaît que certaines irrégularités se remarquent, depuis l’étude de faisabilité, l’attribution du marché, l’exécution jusqu’à la surveillance. Il soutient, en outre, que les entreprises exécutantes ont été toutes défaillantes : « Les entreprises n’avaient pas les capacités techniques et financières requises pour exécuter ces travaux. »
Du reste, Déo Guide Rurema révèle que l’entreprise, qui a réalisé l’étude de faisabilité, est celle qui a assuré le suivi et la surveillance de son exécution.
D’après lui, l’enveloppe initialement prévue pour la construction de ce barrage s’estimait à 8 milliards de Fbu. Les entreprises avaient sous-estimé les dépenses, explique-t-il, croyant pouvoir demander des avenants. Par la suite, l’Etat a constaté que 12,5 milliards de Fbu doivent être décaissés pour payer les factures. « L’Etat a décaissé jusqu’à présent 9 milliards de Fbu. »
Les travaux de construction du barrage hydro-agricole de Kajeke ont été entamés en 2009 pour irriguer 3000 ha du périmètre rizicole de la plaine des communes de Bubanza et Gihanga de la province Bubanza. Ces travaux devaient durer au maximum trois ans. Pour rappel, la construction de barrage de Kajeke avait été attribuée aux entreprises ETAMCO, BTCE, BETUCO-PACIFIC.
Selon le ministre, l’Etat a décidé de détruire le barrage pour en construire un nouveau à 19 milliards de Fbu.
Carabavunye bazogisiga cabaye ubuvunji.
Un poisson d’avril sûrement, arrivé un peu tard!
@Mr Gacece,
Vite une réponse à tout SVP!!! ma salle cervelle si maximum soit-il est inutile à la minutie de gestion du pouvoir céleste dont vous êtes un dévoué serviteur.
Même le semblant d’investissement finit sa course dans une des poches de bagumyabondo-bonerakure. La suite? …, booooh! akabe keza DD. Les mujeri et autres can***** n’ont qu’à monter vite au ciel!!!
C’est ca un pays pauvre !!
Quelques petites questions
Does accountabilitiy means something in Burundi?
Quelle est maintenant l’entreprise qui a réétudié le projet?
Cette fois ci quelle est l’autre entreprise d’un Mugumyabondo qui va encore empocher les 9 milliards.
Zirashahurwa zirira
Songa Mbere