A l’instar de la Brarudi en juin 2020, la direction de la Banque Commerciale du Burundi via une note de service du 9 août, annonce que désormais, les employés désirant se marier, seront dans l’obligation de se convenir sur celui ou celle qui démissionnera le moment venu.
« Nous constatons que des cas d’unions par mariage entre les employés de la Banque deviennent de plus en plus nombreux, et entraînent des conséquences néfastes sur le bon fonctionnement de la Banque », libelle ladite note.
En effet, poursuit-elle, de telles situations entraînent notamment des conflits d’intérêts, un rapatriement des problèmes familiaux voire des dysfonctionnements à la banque.
Car, selon la direction, en cas d’événements heureux ou malheureux des couples, « ces derniers sont obligés de prendre simultanément des congés de circonstance, etc ».
Dans l’optique de veiller au bon fonctionnement de la banque, sa direction fait savoir que désormais, les employés désirant se marier sont dans l’obligation de se convenir sur celui ou celle qui démissionnera le moment venu.
« Dans le cas contraire, c’est-à-dire si les intéressés ne parviennent pas à se convenir sur celui ou celle qui présente sa démission, la banque sera dans l’obligation de choisir elle- même l’employé à licencier ».
Dans ce cas, explique-t-elle, l’ancienneté, les cotations obtenues par les deux employés et surtout les besoins de la banque, sont entre autres les critères sur lesquelles elle se basera.
« Une mesure qui s’inscrit en faux contre le respect de la vie privée », regrette Arcade Nivyintizo, avocat. Pour lui, en aucune manière les affaires matrimoniales doivent primer sur le professionnalisme.
Par ailleurs, fait-il remarquer, dans le Code du travail, il n’y a aucun article stipulant que deux personnes travaillant ensemble ne peuvent pas se marier.
D’après lui, si le contrat de l’employé(e) vient à être résilié, il faut que cela se fasse dans le strict respect du Code du travail et non par rapport à qui il/elle est marié (e).
Signalons que les couples des employés déjà existants ne sont pas concernés par la présente note. « Dans pareil cas, les membres des couples doivent être affectés dans des services différents pour la bonne marche des activités de la banque », précise la direction.
Ce qui inquiète le plus ici, ce sont les conflits d’intérêt. Supposons que Mme Untelle, qui est secrétaire à la Bancobu, se marie avec Monsieur Untel, qui est directeur financier à la même banque.
Le frère de Madame Untelle a besoin d’un crédit. Toutes les autres banques lui ont refusé le crédit parce qu’il a un historique de plusieurs retards dans le remboursement de ses dettes actuelles, et il n’a ni travail ni un revenu stables. Il se présente alors à la Bancobu et sa soeur lui montre comment (et l’aide!) à remplir les formulaires. Elle sait ce qu’il faut mettre sur le formulaire pour que le crédit lui soit accordé! Et de surcroît, elle sait que c’est son mari Untel qui approuve les crédits.
Voici les 2 scenarios probables :
* Le directeur Untel va aveuglement accorder le crédit à son beau-frère. Ce dernier le prendra et ne sera pas capable de le rembourser. Les subalternes de Monsieur Untel craindront d’entamer des démarches de recouvrement à l’encontre du frère de leur secrétaire Untelle, mais surtout auront peur de leur patron Untel. Résultat : climat familial harmonieux et environnement toxique au travail garantis.
– Monsieur Untel fait son travail de façon consciencieuse et détermine que la situation financière de son beau-frère ne lui permet pas de lui accorder le crédit. Il le refuse donc. Résultat : conflit et ressentiments les 2 époux autant au travail qu’à la maison.
Et je n’ai même pas mentionné les autres membres des 2 familles, les voisins, les amis, les collègues, le prêtre de l’église du mari, le pasteur de l’église de la femme, les parrains et les marraines (du baptême et du mariage), les filles et les garçons d’honneur, etc.
La question à 1 million de BIF : Si vous étiez le patron de la Bancobu, que décideriez-vous?
Si vous ne saviez pas ce qu’est une boîte de Pandore, en voilà un exemple! Fermez-les s’il vous plaît!… je parle de toutes les boîtes de Pandore! Fermez celles qui sont déjà ouvertes et n’en ouvrez-plus de nouvelles s’il vous plaît.
Comme d’habitude, c’est une opinion.
« Un salarié sur quatre a déjà envisagé d’avoir une relation amoureuse avec un ou une collègue de travail. Simple fantasme ? Pas vraiment puisque 62 % d’entre eux ont déjà franchi le pas. 38 % sont même actuellement en couple avec une personne rencontrée sur leur lieu de travail.
Comment expliquer le succès des love stories au boulot ? D’abord parce qu’on y passe beaucoup de temps ! Dans le détail, les hommes sont plus prompts à envisager de conter fleurette au bureau (31 % contre 21 % des femmes). L’étude montre également que les 25-34 ans et les 35-44 ans sont les plus enclins à envisager d’y trouver l’âme sœur.
Question de choix et de discrétion, pour trouver la perle rare, mieux vaut travailler dans une – très – grande entreprise : 33 % des salariés des groupes de plus de 5000 collaborateurs ont déjà envisagé d’être en couple avec un salarié de la même société. Contre 22 % dans les boîtes de moins de dix salariés. »
https://www.leparisien.fr/societe/62-des-salaries-ont-deja-eu-une-aventure-sur-leur-lieu-de-travail-06-02-2019-8005356.php
Qu’il y ait des interactions entre des gens qui se côtoient toute la journée est très normal et absolument inévitable.
Ces interactions sont complexes, comme toute la vie en société d’ailleurs.
En mettant en parallèle le petit extrait ci-dessus, et la note de service de la Bancobu, on se rend compte d’une différence énorme dans la gestion d’un même problématique.
(i) Pour les célibataires, au service on a le temps de se connaitre mutuellement, dans un cadre de vie réel. Donc les chances que le couple des partenaires qui se sont connus au service dure sont meilleurs que si on s’est furtivement rencontrés au cours d’une réception et que par après on est sorti ensemble 2 ou 3 fois. Il y aura certainement moins de « surprises désagréables » ultérieurement.
(ii) Après le mariage, on vient au service et on rentre ensemble avec des économies sur les moyens de déplacement essentiellement pour ceux qui ont une voiture. Plutôt que de déposer sa femme au Cotebu avant de « gutonda ipelu » soi-même à la Bancobu.
Au lieu de voir le verre à moitié vide, je verrais le verre à moitié plein, et célébrerais plutôt chaque année, les couples dont les partenaires se sont connus au service.
Tandis que si l’on voit le verre à moitié vide, et que l’on adopte une attitude autoritariste, les désavantages sont nombreux. On tombe dans un rapport avantages/couts extrêmement défavorable.
(i) Si une attirance de nature à déboucher sur le mariage est réprimée par des menaces de licenciement et autres, on va créer une forte frustration chez les 2 employés. Le rendement au travail s’en trouvera fortement diminué.
Et si les deux employés sont obligés de renoncer à leur projet et de se marier « ailleurs », ils vont continuer à se côtoyer au service. Et leurs « nouveaux » couples risquent d’en souffrir. Leur attirance ne va pas s’effacer d’un coup de baguette magique bancaire ou de l’Officier de l’Etat Civil. L’attirance pourrait même s’amplifier. Donc leurs conjoints vont à leur tour être malheureux car ils seront toujours comparés à des collègues de service, avec tous les dangers que cela comporte pour les familles. Toutes les conditions d’un amour secret seront ainsi remplies et favorisées.
(ii) Si on arrive au licenciement non seulement la frustration des employés concernés sera à son comble, mais aussi celle d’autres collègues de service. Rien
de plus démotivant qu’un sentiment d’injustice.
(iii) Un tel licenciement est de toute évidence abusif. Il n’est prévu dans le Code du Travail actuel. L’employé licencié devrait être fortement indemnisé, en principe.
Donc un coût financier consistant, même si on peut compter sur le fait d’avoir de meilleurs avocats que l’éventuel licencié.
Article : 61
Le licenciement doit reposer sur un motif réel. Dans le cas contraire, le licenciement est abusif. La charge de la preuve du motif incombe à l’employeur. Ce motif doit coïncider avec celui qui a été indiqué au travailleur et qui figure dans la lettre de licenciement et dans le règlement d’entreprise. Peuvent notamment constituer des motifs valables de licenciement, l’acte d’improbité, l’inaptitude vérifiée du travailleur à l’emploi, une sérieuse faute contre la discipline, l’incompétence professionnelle dûment établie, l’absentéisme répété et injustifié, la nécessité économique rendant inéluctable une compression des effectifs.
Article : 62
Peuvent notamment constituer des licenciements abusifs, ceux prononcés en raison de l’activité syndicale, *ceux tirés de la vie privée du travailleur*, de ses opinions politiques ou religieuses, ceux qui sanctionneraient des fautes autres que celles définies dans l’article 56 et dans le règlement d’entreprise.
En cas de contestation, la qualification du licenciement abusif sera laissée à l’appréciation du juge.
(iv) Quels sont ces congés de circonstances qui affectent différemment le rendement les couples dont les partenaires travaillent tous dans la même banque par rapport aux autres ? Pas beaucoup en tout cas. De mémoire : Mariage : 4 jours. Décès d’un parent au 1er degré : 4 jours, décès d’un parent au 2eme degré : 2jours.
Les congés de maternité ne sont pas à tenir en compte ici.
Donc en mettant des chiffres derrière ce phénomène, on va certainement se rendre compte que l’on risque de créer des problèmes familiaux pour pratiquement des cacahuètes.
(iv) La note ne donne pas les statistiques pour illustrer ce phénomène, mais interdire un mariage sur trois (selon l’enquête dont question ci-dessus), devrait faire l’objet d’un grand débat au niveau national puis éventuellement être intégré dans la Code du Travail, si le phénomène se révèle être effectivement inquiétant.
(v) Il serait intéressant de savoir pourquoi on interdit seulement les nouveaux couples et pas les anciens aussi. Et pourquoi les plantons sont mis dans le même sac que les directeurs. Car les premiers peuvent être remplacés facilement pour quelques jours, alors que les directeurs non.
Si on arrive à gérer le congé annuel des informaticiens de la banque, on pourrait essayer de recourir à la même inventivité pour suppléer une caissière qui s’absente en même temps qu’un analyste de projets pendant 2 jours.
Conclusion : Le rapport avantages/coût de la mesure, des points de vue financier, social et moral serait de toute évidence, largement défavorable. Il faudrait plutôt encourager de telles unions et les favoriser dans l’intérêt des employés concernés, de la banque elle-même, et de la collectivité.
@Libere Nitunga
« Il faudrait plutôt encourager de telles unions et les favoriser dans l’intérêt des employés concernés, de la banque elle-même, et de la collectivité. »
Espérons que les célibataires du personnel de la Bancobu vont voir votre commentaire qui leur donne de l’espoir. Moi de mon côté je suis de votre avis!
La banque devrait plutôt mettre à jour son règlement interne concernant son personnel pour l’harmoniser avec la situation du moment pour ne pas pénaliser ses activités. L’amour n’a pas de frontière et encore moins les plexiglas et les murs qui séparent les guichets ou les bureaux.
J aimerais savoir le jugement que rendrait une cour burundaise en cas de liccenciement opéré par la bancobu pour ce motif.
BANCOBU, c’est une institution comerciale privee, elle peut faire tous pour trouver l’interet. La banque a prevenir ce qui peut deranger son fonctionnement, n’a pas derange son systeme actuel. Je ne vois pas la faute comise par la banque, tant que la nouvelle mesure concerne seulement ceux qui ne sont pas encore maries.
Elle peut faire tout ce qu’elle veut même contraire au droit du travail et le droit civil? On n’est pas dans une forêt tropicale(jungle)!
Muri make rero: La chèvre ne sera plus bientôt autorisée de brouter là où elle est attachée. Et l´hôtelier n´aura plus droit de manger à l´hôtel.
La BANCOBU dépasse ses compétences. Ce n’est pas son rôle de décider qui épouse qui et où!
A elle de ne pas mettre les époux dans le même bureau ou dans le même département.
En cas de problème familial, un seul des époux demande une permission requise.
Aux agents de la banque, il faut qu’ils sachent quand même qu’il y a d’autres agences matrimoniales que leur employeur!
Il y a des choses qu’on réalise difficilement dans le Gouvernement Mveyi et Nkozi.
Est ce que les couples posent un probleme
? D abord combien de couples y a t il?
Comment se fait il que ce probleme se pose à la Bancobu seulement?
A t on fait un audit sérieux et on a eu comme recommandation de bannir le mariage entre employés.
Il faut que la justice intervienne
La décision prise par la banque ne peut pas, être mise en oeuvre
Elle va à l encontre de la constitution
@HJ
Par exemple aux Etats-Unis d’Amérique, cette mesure de la Bancobu pourrait être prise dans la moitié des 50 états de l’Union.
« Federal law doesn’t prohibit discrimination on the basis of an employee’s or applicant’s marital status. However, almost half of the states and the District of Columbia have outlawed this type of discrimination….
For example, a policy that prohibits one spouse from reporting to another is likely intended to maintain employee morale and productivity, and to ensure that other employees in the department feel fairly treated. This type of policy is much more likely to pass legal muster… »
https://www.nolo.com/legal-encyclopedia/what-marital-status-discrimination.html
C’est une mesure ne facilite pas les choses dans la mesure où un jeune garçon embauché dans cette banque trouve de jeunes filles aux guichets et dans les différents services akaba aronse aho yigirira choix!! Reka les jeunes bibereho!!