Le secrétaire général Ban Ki-Moon souhaite un accord pour réduire les émissions mondiales de manière à maintenir la hausse des températures en-dessous de la barre des 2 degrés Celsius. Cela ressort d’un message au monde de ce 25 novembre 2015 à la veille de la conférence de Paris.
« Les changements climatiques n’ont pas de nationalité », lance le secrétaire général de l’ONU. Selon lui, les émissions, d’où qu’elles proviennent, aggravent le problème partout dans le monde, et menacent les moyens de subsistance et la vie de tous. La stabilité économique et la sécurité des nations sont elles aussi menacées : « Nous ne pouvons lutter contre ce phénomène, mondial par nature, que par une action collective coordonnée par l’Organisation des Nations Unies. »
Malgré la lenteur des négociations, rappelle le Patron de l’ONU, elles ont porté leurs fruits. Plus de 166 pays, collectivement responsables de plus de 90 % des rejets dans l’atmosphère, se sont dotés de plans nationaux de lutte contre les changements climatiques, assortis de cibles claires : « Si ces plans sont menés à bien, ils permettront de ralentir l’augmentation des émissions et de limiter la hausse de la température mondiale à environ 3 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle, selon les prévisions3.
« Plus vite nous agirons, plus les bénéfices seront, pour nous tous, importants »
C’est un progrès considérable, mais insuffisant, fait-il remarquer. Il faut à présent aller plus loin, et plus vite, pour réduire les émissions mondiales de manière à maintenir la hausse des températures en-dessous de la barre des 2 degrés Celsius, tout en aidant les pays à s’adapter aux conséquences inévitables des changements climatiques, auxquelles le monde fait déjà face : « Plus vite nous agirons, plus les bénéfices seront, pour nous tous, importants : plus de stabilité et de sécurité, une croissance économique plus forte et plus durable, une meilleure résistance aux chocs, un air et une eau plus purs, une santé améliorée. »
Il incombe désormais aux gouvernements de conclure à Paris un accord substantiel et contraignant, qui pose clairement les jalons pour une action mondiale plus ambitieuse. Il faudra pour ce faire que les dirigeants donnent aux négociateurs des orientations claires.
Pour porter des fruits, l’accord de Paris devra, à son sens, souligne le secrétaire général de l’ONU, répondre aux quatre critères suivants : s’inscrire dans la durée, être souple, reposer sur la solidarité et être crédible.
Premièrement, il doit offrir un plan à long terme qui permette de maintenir en-deçà de 2 degrés la hausse de la température planétaire, et ne laisser aucun doute sur le fait qu’une transformation de l’économie mondiale fondée sur le passage à des modes de fonctionnement sobres en carbone est inévitable, bénéfique, et déjà en cours.
Les conditions du succès
Deuxièmement, il doit être suffisamment souple pour ne pas devoir être constamment renégocié au gré de l’évolution de l’économie mondiale. Et il doit refléter un juste équilibre entre le rôle moteur des pays développés et les responsabilités croissantes des pays en développement.
Troisièmement, il doit reposer sur la solidarité, c’est-à-dire, notamment, prévoir des transferts de fonds et de technologies aux pays en développement. Les pays développés doivent tenir l’engagement qu’ils ont pris de dégager 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, pour les mesures d’adaptation aux changements climatiques et de réduction des effets de ces changements.
Quatrièmement, il doit prévoir des mesures crédibles pour parer aux effets de plus en plus marqués des changements climatiques. Il doit instituer des cycles quinquennaux pour que les États soient amenés à évaluer régulièrement leurs plans d’action et à les renforcer en fonction des dernières données scientifiques. Et il doit établir des mécanismes transparents et robustes de suivi et de mesure des progrès, ainsi que de communication de l’information s’y rapportant.
L’ONU est prête à aider les pays à appliquer un tel accord.
Un accord substantiel sera le garant d’un présent et d’un avenir meilleurs. Il nous aidera à éliminer la pauvreté, conclut Ban Ki-Moon. Rappelons que la conférence sur les changements climatiques, organisée par les Nations unies et présidée cette année par la France, se tiendra dans quatre jours sur le site du Bourget à Paris. Le secrétaire général des Nations-Unies.