Au centre ville de Gitega, les cabaretiers affirment que la pratique de la Brarudi qui consistait à donner des faveurs aux uns pour vendre les Amstel et Primus à bas prix a fortement perturbé leur commerce.
<doc6601|right>Un défit de taille pour les cabaretiers de la ville de Gitega est venu s’ajouter aux problèmes de méventes qui existait même avant : celui de vendre à des prix différents alors que le prix d’achats sur les dépôts Brarudi n’a pas changé. Ces faveurs attribuées subjectivement selon certaines personnes, permettaient à certains cabaretiers de vendre à 1300fbu la bouteille d’Amstel et 1050fbu pour Primus alors que les autres pratiquaient le tarif de 1500fbu pour l’Amstel et 1250 pour Primus.
Selon Paul Habonimana, cette baisse de prix n’était qu’une tactique de la Brarudi pour écouler facilement ses produits alors que le cabaretier n’y gagnait rien : « Nous avons travaillé seulement pour cette société. A 1.300 Fbu la bouteille, je vendais plus de cinquante casiers par jours. Mais sans bénéfice.» Ceux qui sont lésés par cette pratique de la Brarudi ne sont pas seulement les détaillants, mais aussi les grossistes. D’après eux, leurs chiffres d’affaires ont diminué par manque de clients. Comme ils le confirment, ceux qui ont un capital de trois ou cinq casiers préféraient aller acheter chez les autres détaillants qui avaient signé ces conventions de vendre à 1300fbu.« Sur le papier, les profits étaient de 2 400FBU au lieu de 1 700Fbu s’ils s’approvisionnent chez nous. Dans ces conditions, je ne parvenais pas à vendre 100 casiers alors que d’habitude je manquais même de quoi servir les détaillants », se lamente un détaillant.
Les consommateurs sont aussi touchés par la mesure
Ils n’ont pas été épargnés par cette baisse de prix pratiquée seulement dans certains cabarets. Soit, ils faisaient des trajets pour aller boire chez ceux qui vendent à un prix bas,soit ils consommaient à contre cœur à un prix officiel. Aux risques de se bagarrer avec le vendeur. Selon Ingrid Nduwayo qui vend un casier de Primus et d’Amstel chez elle, certains buveurs refusaient de payer 1 500fbu expliquant que les prix sur l’Amstel et Primus sont revues à la baisse : « Pour ne pas toujours se disputer avec les clients, je me suis décidée d’arrêter ce commerce par peur d’être battue un jour.»
Le cas le plus frappant a été celui des bistrots appelés communément CPGL, à la 1ere avenue au quartier Nyamugari. Ceux qui gardaient les anciens tarifs passaient toute une journée sans vendre aucune bouteille. Lassés par cette situation, ils avaient opté pour fermer. « Les seuls clients que je devais recevoir étaient ceux qui voulaient boire à crédits », a déclaré Aloys Sinzotuma.