Suite à la mesure du ministère de l’Intérieur réduisant les prix de la viande jusqu’à 10 mille BIF, certains bouchers se lamentent comme quoi ils enregistrent déjà des pertes. Des consommateurs jubilent et demandent au ministère de faire de même pour les autres produits.
Dans une correspondance de ce 31 janvier, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Niteretse, a appelé les gouverneurs des provinces et le maire de la ville de Bujumbura à harmoniser le prix de la viande au kilo à l’intérieur du pays comme en mairie de Bujumbura, soit 11 mille BIF par kg de viande sans os et 10 mille BIF par kg de viande avec os. L’exception est faite pour les boucheries classiques.
Au marché de Cotebu au nord de la ville de Bujumbura, ce 1er février, les bouchers peinent à respecter les prix exigés par le ministère de l’Intérieur. Des clients dénoncent aussi une réticence au respect des prix fixés par le gouvernement. Selon la qualité de la viande, certains bouchers n’hésitent pas à demander 13 ou 14 mille BIF par kg. « Pour le moment, seule la viande de dernière qualité est à 11 mille BIF. Si on veut un bon steak, on négocie les prix avec les bouchers et cela peut aller jusqu’à 14 mille BIF », confie un consommateur rencontré sur place.
Cependant, les bouchers affirment respecter strictement la mesure du ministère de l’Intérieur. Ils fustigent la baisse des prix de la viande qui, selon eux, ne tient pas compte de leurs intérêts.
« Les pertes sont énormes suite à cette décision. Il faut aussi baisser les prix des vaches sur le marché, même si cela causerait aussi des pertes aux éleveurs. Ces derniers investissent aussi beaucoup d’argent dans l’élevage », indique un boucher. Selon lui, si les prix restent les mêmes, certains bouchers vont abandonner le commerce de la viande.
Un autre boucher déplore que le gouvernement n’ait pas tenu en considération les frais de transport pour ceux qui achètent les vaches à l’intérieur du pays pour les amener en mairie de Bujumbura : « Les prix ne peuvent pas être les mêmes à Bujumbura et à l’intérieur du pays. On peut dépenser jusqu’à 50 mille BIF pour déplacer une vache de Gitega à Bujumbura. Les dépenses et les conditions de travail ne sont pas les mêmes ».
Il fustige aussi que le prix de la viande par kg à l’abattoir reste 9 500 BIF : « Les prix ont baissé pour les détaillants seulement. A l’abattoir, une vache peut coûter entre 1,5 et 2 millions BIF. On ne peut pas récupérer cet argent en vendant un kilo à 11 mille ou 10 mille BIF ».
Des bouchers demandent au gouvernement de surseoir sur sa mesure en maintenant le prix de 14 mille BIF par kilo de viande sans os et 13 mille BIF par kilo de viande avec os. Au cas où les nouveaux prix seraient maintenus, ils appellent le ministère de l’Intérieur à baisser les prix des vaches dans les marchés et le prix par kilo de la viande à l’abattoir.
Pour les consommateurs de la viande rencontrés au marché de Cotebu, c’est un ouf de soulagement : « C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs. Il n’y avait plus des prix fixes de la viande. Les bouchers avaient une tendance de continuer à augmenter les prix comme ils le veulent ».
Ils regrettent, néanmoins, que les prix de la plupart des produits de première nécessité restent en hausse. Et de demander au gouvernement de fixer les prix sur le reste des produits comme on l’a fait pour la viande.
Les prix des sous produits (sons et tourteaux) pour alimenter le bétail ont explosé, en même temps le prix du lait est minable à l’intérieur: 1l de lait coûte 1000 bif à Muramvya lorsqu’il coûte plus du double à Buja.
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