Depuis un mois, convoyeurs et chauffeurs de bus doivent porter un badge. Pour l’ATRABU, l’objectif est de sécuriser les parkings du centre-ville.
Sur les badges, le nom du convoyeur ou du chauffeur, son numéro et la destination de son bus stationnant en plein centre-ville. Ils les portent suspendus à leur cou ou épinglés sur leurs chemises ou tee-shirt.
« Cela fait presque un mois, que le port du badge est obligatoire », affirme un convoyeur de bus à destination de Gasenyi, rencontré lundi à midi. Son collègue confirme : « Celui qui n’a pas ce badge n’a plus le droit de conduire un bus ou de convoyer. » Pour l’obtenir, les concernés doivent se munir d’une photo passeport et verser 1000Fbu à leur association.
Le président de l’association des bus opérant sur l’axe centre-ville-Gasenyi s’assure que chaque chauffeur et convoyeur porte ce nouveau badge. « Le but est de pouvoir différencier ceux qui ont un emploi sur ces parkings et ceux qui n’en ont pas». Pour ce responsable, cette mesure aidera aussi à chasser les fauteurs de trouble, comme les lanceurs de grenades.
Toutefois, ceux faisant la navette entre le centre-ville et les quartiers sud de la capitale semblent moins rapides dans la mise en application de cette mesure. Rares sont ceux qui le portent dans le parking de l’arrière de l’ancien marché central. « Notre association ne nous a pas encore octroyé ces badges », nous a confié un convoyeur des bus de l’axe centre-ville-Kibenga.
« Nous voulons faire face à l’insécurité »
Le secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU), Charles Ntirampeba, assure que l’insécurité est à l’origine de cette mesure : «Nous voulons faire face à l’insécurité et aux vols qui sont monnaie courante dans ces parkings.»
Selon lui, mettre à jour une base de données des convoyeurs, rabatteurs et chauffeurs de bus est une nécessité. « Certains bus ont été attaqués à la grenade pendant la période des manifestations et il se dit que ce serait par complicité de certains convoyeurs.» Ces badges, poursuit-il, permettront une identification des travailleurs de ces parkings, ce qui pourra s’avérer utile pour les usagers. «Nous recevons des plaintes de personnes qui perdent leurs documents dans des bus. »
Le secrétaire général de l’ATRABU fait savoir que le port du badge n’est qu’une étape dans la sécurisation des parkings du centre-ville : «Prochainement, on va mettre sur pied des comités mixtes de sécurité.»
Leur tâche, assure-t-il, sera de collaborer avec les forces de l’ordre en cas d’activités douteuses dans les parkings. «On pense aussi à mieux encadrer les clients, peut-être par alignement pour éviter les bousculades et les vols », a-t-il conclu.