Ce 27 juin le ministère des Finances, du budget et de la planification économique avec la Banque Africaine de développement (BAD) ont organisé un atelier de dialogue de quatre jours, du 27 au 30 juin. Ce dernier a été, pour la BAD, l’occasion d’écouter, afin de mieux comprendre les besoins et les problèmes liés à l’exécution des projets et programmes dont le gouvernement a la responsabilité.
L’atelier a porté dans un premier temps sur la revue de la performance du portefeuille des projets au Burundi. Différents coordinateurs des projets financés par la BAD, les directeurs et directeurs généraux et les hauts cadres de la superstructure ont pris part à cet atelier. Ces derniers ont présenté l’avancement de leurs projets dans le domaine de l’agriculture, de l’éducation, de l’énergie et du transport.
Cet atelier revêt un caractère important pour la consolidation de la coopération entre la République du Burundi et la Banque africaine de développement, car outre l’évaluation de la qualité et la performance du portefeuille, il donne l’occasion de tirer les leçons apprises et enfin de revoir le plan d’amélioration de la performance du portefeuille à la lumière des recommandations issues des échanges.
« C’est un exercice important aussi bien pour la Banque que pour le Gouvernement en vue de mieux connaître l’état de mise en œuvre de nos projets et programmes et convenir des actions visant à leur assurer une mise en œuvre satisfaisante au bénéfice de la population burundaise », a indiqué M. Pascal Yembiline, Responsable pays de la BAD au Burundi.
La Banque Africaine de Développement est à pied d’œuvre
En dépit de différentes crises que traversent le monde y compris le Burundi, force est de constater que les opérations du Gouvernement, cofinancées avec la Banque se portent bien et maintiennent leur performance, a fait savoir le responsable pays de la BAD au Burundi.
« En plein milieu de la pandémie, deux opérations portant sur l’accès à l’énergie première Phase pour un montant de 27 millions de dollars et l’appui au développement de chaînes de valeurs de l’agriculture et de l’élevage pour un montant de 20 millions de dollar américain soit au total 47 millions de dollars américains ont été approuvés respectivement en 2020 et en 2021 ».
Pour l’année 2022, ajoute-t-il, deux opérations du secteur public sont prévues pour être soumises au conseil d’administration de la Banque, notamment le Projet agropastoral d’entrepreneuriat perfectionnement professionnel des jeunes et des femmes, et de la facilité de production agricole d’urgence au Burundi, cela dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence, ainsi qu’une opération du secteur privé, notamment la facilité de garantie des transactions au profit d’une banque de la place.
« Nous sommes à vos côtés pour vous soutenir »
La Banque Africaine de Développement en soutenant les efforts du Gouvernement vise, l’amélioration des conditions de vie de la population burundaise. Le portefeuille en cours de la Banque au Burundi comporte 15 projets pour un engagement total de 300 millions de dollars américains, soit environ 607 milliards de francs burundais.
« Nous sommes à vos côtés pour soutenir les infrastructures de production et de transport d’énergie, mais aussi la facilitation de l’accès à cette énergie par toute la population. Nous soutenons le désenclavement interne et externe du Burundi à travers un appui au secteur des transports notamment le transport routier , le transport lacunaire et nous vous remercions de la volonté du Gouvernement d’associer la Banque au volet ferroviaire qui permettra de doter le pays d’un système de transport multimodal complet avec un impact important en termes de réduction de coût et de temps de transports et donc une plus grande productivité économique du pays. »
Cependant, la BAD devrait prendre régulièrement la mesure de l’impact de l’exécution des projets du portefeuille sur la population bénéficiaire et aussi sur la mobilisation des ressources du pays, sans oublier d’examiner les difficultés persistantes et les défis à relever. Sur ces derniers points et pour vous donner quelques exemples à titre d’illustration, des difficultés persistent au niveau de certains projets, confrontés à des lenteurs significatives dans leur mise en œuvre : « Au regard des attentes importantes des populations pour ces projets, il nous faut faire mieux pour accélérer leur exécution »
Du 28 jusqu’au 30 juin, c’était au tour des sessions de renforcement des capacités des responsables des unités de gestion des projets et cadres des ministères. En vue d’améliorer la qualité des opérations, l’atelier a porté sur le renforcement des capacités institutionnelles et de clinique fiduciaire a l’intention des parties prenantes à la mise en œuvre des opérations cofinancées par la banque au Burundi.
« L’objectif de l’approche des Cliniques est de contribuer à l’amélioration de la performance dans la mise en œuvre des projets et programmes », a expliqué la Directrice générale de la planification au sein du ministère en charge des finances, Annociate Nshimirimana.
Des défis ne manquent pas
La directrice générale lors de ces activités a soulevé quelques défis dans la gestion des projets, notamment le faible taux de décaissement ; les dépenses inéligibles que le Gouvernement est obligé de rembourser ; les projets clôturant l’exercice budgétaire, mais qui n’ont pas transmis les rapports d’audit ; les projets qui n’ont pas transmis les pièces justificatives dans les délais ; les projets dont la mise en œuvre est retardée par manque de maîtrise des procédures de passation des marchés ; les projets qui ne parviennent pas à soumettre les rapports de suivi financiers.
« À cet effet, nous vous invitons à considérer cet atelier comme un cadre de partage d’expérience, d’échanges, d’analyse critique, d’information et d’enrichissement mutuel en vue de renforcer les capacités institutionnelles des gestionnaires des projets et de toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre des activités des projets financés par la BAD », a mentionné Annociate Nshimirimana.
Soulignons que son objectif est de susciter des échanges entre les Experts de la Bad et les Experts burundais afin d’améliorer la qualité des dossiers qui sont soumis à l’avis préalable des services de la Banque et de réduire ainsi considérablement les délais de réponse d’un côté comme de l’autre.
La BAD livre quelques conseils utiles
Le projet doit : vérifier le contrat avant son approbation ; vérifier la conformité du montant du contrat ainsi que la répartition par devises et par bailleurs de fonds avant d’approuver dans SAP ; s’assurer que le taux de change est indiqué en cas de différentes monnaies de paiement ; s’assurer que les livrables sont clairement définis et que les avances sont d’un niveau acceptable, et cautionnées ; confronter l’exécution physique des contrats pendant les supervisions avec l’exécution financière ; s’assurer de la saisie des contrats dès leur approbation ainsi que des avenants ; s’assurer que la durée de contrat ne dépasse pas la date de clôture ; vérifier la liste de biens et services avant d’approuver un contrat.
« …La directrice générale lors de ces activités a soulevé quelques défis dans la gestion des projets, notamment le faible taux de décaissement ; les dépenses inéligibles que le Gouvernement est obligé de rembourser ; les projets clôturant l’exercice budgétaire, mais qui n’ont pas transmis les rapports d’audit ; les projets qui n’ont pas transmis les pièces justificatives dans les délais ; les projets dont la mise en œuvre est retardée par manque de maîtrise des procédures de passation des marchés ; les projets qui ne parviennent pas à soumettre les rapports de suivi financiers…. »
Aïe ! Aïe !!! Que des défis !! Incompétence ?