A l’occasion de la journée internationale d’action pour la dépénalisation de l’avortement sans risque, célébrée le 28 septembre, la SFBLSP a remis sur le tapis cette controverse. Cette association persiste et signe, l’avortement doit être légal pour certains cas.
Pour motif : le nombre d’avortements clandestins atteint son summum. L’association SFBLSP (Solidarité des Femmes Burundaises pour la Lutte contre le Sida et le Paludisme au Burundi) affirme que les chiffres dégagés lors d’une petite enquête menée dans quatre provinces (Bujumbura Mairie, Bujumbura Rural, Cibitoke et Bubanza), sont alarmants.
Dans la province de Bujumbura Mairie où les effectifs des avortements clandestins sont élevés, le nombre est passé de 158 cas en 2014 à 286 en 2016. A Bubanza, même constat : 112 cas ont été recensés en 2014 contre 211 enregistrés en 2016. Pour Espérance Ntirampeba, représentante de l’association SFBLSP, il est plus que temps que cette question soit prise en main.
«Il ne faut pas qu’il y ait des amalgames ou que les gens pensent que nous faisons une apologie de l’avortement. Nous ne sollicitons l’avortement médicalisé que dans des cas précis notamment l’inceste et le viol ».
Mme Ntirampeba indique que cette enquête a révélé que c’est beaucoup plus des jeunes filles victimes de viols qui optent pour l’avortement. «Comment peut-on contraindre une jeune fille de garder l’enfant de son violeur ?», se demande-t-elle.
Toutefois, elle affirme qu’une expertise médicale s’impose. «Il ne faut pas que des jeunes filles simulent des viols pour se débarrasser de leurs grossesses».
Monique Rwasa, présidente de l’Action pour la promotion socio-économique de la femme et des familles (APROSEFF) du CAFOB oppose un non catégorique. Pour elle, il est surprenant qu’un groupe puisse penser à une mesure prévoyant de mettre fin à la vie. «La vie humaine est sacrée. De plus toutes les filles peuvent en profiter et prétendre être victimes des viols», tranche-t-elle.
Quid de la loi burundaise ?
Pour cette militante des droits des femmes, le nœud du problème est l’impunité. «Il faut durcir les lois qui incriminent les violeurs et les châtier de manière exemplaire .C’est le seul moyen de venir à bout des avortements clandestins».
Le Code pénal burundais dans son article 510 stipule que « la femme qui, volontairement, s’est fait avorter, est punie d’une servitude pénale d’un an à deux ans et d’une amende de vingt mille francs à cinquante mille francs».
Pour Me Athanase Ntikazohera, cet article s’applique à toutes les situations peu importe les raisons qui ont poussé la femme à avorter. Toutefois il rappelle que dans son article 511, le Code pénal précise que «les sanctions pénales prévues aux articles précédents ne sont pas applicables lorsque la grossesse a été interrompue par un médecin diplômé, avec le consentement écrit de la personne enceinte et sur avis conforme d’un second médecin diplômé, en vue d’écarter un danger impossible à détourner autrement et menaçant la vie de la mère ou menaçant sérieusement sa santé d’une atteinte grave et permanente».
Cet homme de loi précise que tant que le Burundi n’a pas encore ratifié le protocole de Maputo qui dans son article 14 alinéa 2.c) stipule : «Protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère la vie de la mère ou du fœtus», l’avortement reste illégal.
Droit fondamental ou atteinte à la vie?
Les barundi ont toujours professé que la vie humaine est sacrée et cela concerne tous. C’est pour cette raison que l’homicide constitue un crime partout dans le monde. Par ailleurs, dans certaines législations, les personnes les plus faibles jouissent d’un statut particulier. Tel est le cas des femmes. Mais il ne faudrait pas oublier qu’il y a d’autres groupes plus vulnérables que celles-là. La femme, comme l’homme, a le plein droit d’exercer ses droits fondamentaux mais je pense qu’elle aussi n’est pas libre de les exercer au détriment des autres. La vie humaine, que ce soit à ses débuts ou à sa phase terminale, est le droit le plus fondamental. Dans cette perspective, il est normal qu’on ne peut prétendre exercer ses droits pour supprimer une autre vie. Ce serait l’application de la loi du plus fort au détriment des plus faibles. La vie humaine en formation doit etre respectée car jouit de la meme dignité que celle d’un adulte. Les deux vies sont parfaitement égales. Ainsi, l’avortement, au lieu de constituer un droit (=ce qui est juste) équivaut à une injustice excessive envers un etre humain qui n’a aucun défenseur.
Il faut que ls femmes puissent choisir librement si elle veulent avoir un enfant. L’interruption volontaire de grossesse médicalement assistée doit devenir un droit fondamental pour toute femme au Burundi
La déclaration de Madame Rwasa me révulse :
« Monique Rwasa, présidente de l’Action pour la promotion socio-économique de la femme et des familles (APROSEFF) du CAFOB oppose un non catégorique. Pour elle, il est surprenant qu’un groupe puisse penser à une mesure prévoyant de mettre fin à la vie. «La vie humaine est sacrée. De plus toutes les filles peuvent en profiter et prétendre être victimes des viols», tranche-t-elle.
D’abord , au vu de ses déclarations abjectives , Madame Rwasa ne lutte nullement pour les droits de la femme, elle les combat . Une femme qui a envie d’avorter a ses raisons de le vouloir , et il y en a plusieurs : grossesse prématurée ou grossesse à la suite d’un viol ou même une grossesse pouvant mettre en danger la vie de la mère , les raisons sont nombreuses ,Madame Rwasa n’a aucune raison de décider pour les autres et je pense que c’est assez préoccupant pour elle car elle représente un groupe de gens .
L avortement doit être légal pour tous les cas. La femme Burundaise devrait disposer de son corps comme bon lui semble. Pourquoi la contraindre à accoucher quand ce n’est pas son souhait ? Il faudrait une prise de conscience des femmes. Trop c est trop.
La criminalisation et le tabou autour de l’avortement est un facteur majeur de la pauvreté chez les enfants, elle coûte cher en vies humaines parmi ces désempérees qui s’adonnent à des pratiques clandestines d’avortement, et, elle est aussi l’illustration parfaite de l’hypocrisie qui politique dans notre pays. Alors que les auteurs de crimes commis au Burundi depuis 65 se la coulent en douceur, nos prison regorgent des femmes célibataires dont le crime est d’avoir constaté leur incapacité de devenir mères avec tout ce que ca comporte. Le problème majeur de nos politiciens réside dans le manque de courage, de créativité et d’innovation politiques qui les amène trop souvent à opter pour des solutions faciles à des problèmes pourtant complexes. On ne peut pas interdire tout ce qu’on aime pas ou qui n’est pas compatible avec la foi des uns et des autres dans un Etat pourtant laïque. Il est donc temps de constater que la criminalisation de l’avortement est très loin d’être une solution adequate, et de proposer un autre remède. L’intérêt général de la société doit être le seul motif des politiques menées, et dans ce cas précis, il n’est pas sauvegardé par la criminalisation
Je vous entend parler de femmes et filles qui avortent… Ou sont les hommes qui les mettent enceintes ou qui les violent? C’est comme si ces femmes et filles sont les seules responsables pour etre enceintes? RIDICULE!!!!!!!!!!!!! Il faut aider et encadrer ces pauvres filles et femmes au lieu de les blamer et Eduquer et Punir les violeurs criminels.
Quand il s’agit du droit à l’avortement, les hommes qui sont á l’origine de la grossesse n’ont rien à dire. Ce droit appartient aux femmes et à elles seules.