<doc516|right>Dans un pays voisin, membre de l’EAC comme le Burundi, des compatriotes sont encerclés par les forces de l’ordre.
Un reporter d’Iwacu a pu pénétrer, malgré de nombreux obstacles dans cette prison à ciel ouvert qu’est le camp de Mtabila en Tanzanie. Pendant plusieurs jours, le journaliste a partagé le désespoir et l’humiliation que vivent au quotidien nos compatriotes. Il revient avec un récit qui devrait interpeller les autorités.
Ce qui fait peur, c’est que cette tragédie se joue à huis clos. On n’a jamais entendu ni le gouvernement, ni nos députés protester contre le traitement réservé par les Tanzaniens à ces Burundais.
Par ailleurs, avec ce renvoi planifié et confirmé de milliers de réfugiés vers le Burundi, dans moins de cinq mois (la date butoir de fermeture du camp est le 31 décembre), c’est une catastrophe qui s’annonce : où vont aller ces réfugiés ? Quelles sont les infrastructures prévues pour leur accueil ? Déjà, les déplacés de 1993 peinent à trouver un abri…
Comme toujours, c’est lorsque les vagues de réfugiés expulsés déferleront que tout le monde prendra conscience du problème. Au moment où on nous chante « l’intégration », pourquoi un grand pays comme la Tanzanie, avec 38 habitants au km2, contre 252 habitants au km21 pour le Burundi, au nom de la solidarité régionale, n’absorberait pas ces réfugiés qui ne demandent qu’à rester et cultiver la terre, qui ne manque pas là-bas. Et puis, 80% de ces réfugiés sont des jeunes de moins de 18 ans, qui ne connaissent même pas leur mère patrie. Ces réfugiés viendront exacerber la question déjà explosive des terres. Le Burundi devrait négocier avec la Tanzanie.
Anticiper. Planifier. C’est peut-être ce qui nous manque le plus. Nous, les médias, ne pouvons que tirer la sonnette d’alarme. Avant la catastrophe.