Le mot « courage » est revenu presque sur toutes les lèvres des participants à l’émission passée de « Club de la presse », en réponse à la recrudescence des agressions physiques dont ont été victimes dernièrement encore des journalistes en mission de service dans la province de Cibitoke. En cause : de jeunes présumés « Imbonerakure » voulaient entraver une descente sur terrain du président du mouvement pour la solidarité et la démocratie(MSD). Les journalistes malmenés étaient de la Radio publique africaine(RPA) et de la radiotélévision « Télé-Renaissance ».
Des cas de journalistes battus sont devenus fréquents et cela dure depuis les secondes élections post-conflit de 2010.
Et s’il ne s’agissait que d’un avant goût de ce qui attend les journalistes au fur et à mesure que les nouvelles échéances électorales de 2015 approchent?
Pour Emeline Muhorakeye, de la radiotélévision « Renaissance », cela ne souffre d’aucun doute que les temps à venir seront difficiles pour les journalistes dans l’exercice de leur métier. « Les élections approchent et on va travailler dans des conditions difficiles, surtout pour la presse indépendante », a-t-elle souligné, en substance.
Le directeur de la radio publique africaine (RPA), Eric Manirakiza, quant à lui, y est allé d’un ton offensif : « On ne va pas croiser les bras. Nous avons décidé de mettre des projecteurs partout où les violences se produisent. On va aller partout, quels que soient les risques. Le gouvernement ne va pas nous faire de cadeau, il faut se battre ».
De l’avis de Nestor Ntiranyibagira, directeur de la maison de la presse du Burundi, « les journalistes étaient là, à Cibitoke, pour la population. Les agresseurs voulaient en fin de compte que le message ne soit pas porté au public. » Et de conclure : « Il faut que les journalistes soient courageux face aux intimidations. »
Même sous les pires dictatures militaires que notre pays a connues dans le passé, les violations des libertés fondamentales ne sont pas allées aussi loin. Le vase risque de déborder car la coalition dd-Uprona commence à exagérer. Il faut donc vaincre la peur et agir. Ne comptons plus sur un chef de l’état démissionnaire et versé dans les affaires personnelles. Il a trop flatté par moments les professionnels des médias tout en les matraquant sans répit. Si les journalistes démissionnent ou baissent les bras une minutes comme le souhaite le CNDD-FDD ( le principal accusé et responsable de toutes les persécutions contre les reporters sur terrain), le Burundi va disparaître en fumée. Nous devons les encourager tous à rester vigilants, nous battre si nécessaire pour leur protection car les imbonerakure qui font tout ce gâchis ne sont ni plus nombreux, ni plus forts que les autres forces vives de la nation. Même soutenus par l’oloigarchie. Une milice faire la loi au 21è siècle? Inacceptable. Bravo chers journalistes.