Le marché de l’armement a explosé aux Etats-Unis depuis la tuerie du 14 décembre à Newtown : dix fois plus de ventes !
L’année 2012 s’achève et une nouvelle s’annonce. Celle-ci se termine par une série de fusillades sur d’innocentes personnes dans des écoles et des lieux publics aux USA. Cela est triste et tragique. J’imagine les parents qui ont perdu leur enfant dans des circonstances pareilles et je mesure difficilement le degré de leur peine, tellement la chose est révoltante.
Et pourtant, au sein de la société américaine des associations s’obstinent à défendre la liberté du commerce des armes à feu de tout calibre pratiquement au tout venant. L’argumentaire teinté d’honorabilité tient à reposer cette liberté sur la foi en une société libérale dans laquelle l’individu devrait être roi par rapport à la collectivité. La famille nucléaire étant le cercle sacro-saint que rien ne peut toucher, pas même les lois de l’Etat si elles ne sont pas souhaitées par cette même entité.
Quelque fois cette posture philosophique pousse la logique jusqu’à clamer une relation tout aussi privilégiée avec le Créateur. Cela rend dès lors, chaque individu, chaque famille invulnérable et potentiellement libre de faire ce que bon lui semble.
Plus prosaïquement, il faut rappeler que le marché de l’armement génère plus de 8 milliards de dollars par an. En trois jours, a annoncé Bronwell le plus grand fabricant de munitions et de chargeurs du monde, il a été vendu l’équivalent de la production de trois ans et demi de cette entreprise. L’Etat de Floride qui compte 19 millions d’âmes, compte aujourd’hui plus d’un million de personnes équipées en armes privéesi.
Si l’administration fédérale a tant de peine à freiner cette surenchère martiale dans le pays, ce n’est pas pour des raisons philosophiques liées à la notion de liberté. C’est une question d’argent, et les lobbies d’argent poussent les citoyens à se surarmer croyant que la sécurité est dans l’escalade au lieu du contraire.
Qu’en est-il sur notre continent ? Le plus souvent la législation réprime ce commerce en dehors des filières militaires étatiques et des services spécialisés dans la sécurité. Malheureusement, avec le peu de respect de la loi qui prévaut et la faiblesse des structures étatiques, les armes pullulent au sein des populations. Et les tueries dont on nous parle ailleurs ne sont point comparables aux meurtres à des échelles gargantuesques au Kivu, au Nigeria, dans le Gauteng (Afrique du Sud), en Somalie et autres Soudan des quatre points cardinaux.
Meilleurs vœux, quand même…
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