Dans une société post-conflit, l’auto-culpabilisation est souvent source de repli identitaire. D’après Noé-Clément Ninziza, vice-président de la commission vérité et réconciliation, un tel état d’esprit est porteur de violence.
Que peut-on comprendre par sentiment d’auto-culpabilisation ?
C’est une tendance à ressasser ses propres actes ou paroles avec le sentiment d’avoir mal agi. Vous vous sentez responsable de ce qui est arrivé, un crime ou quelque chose de mauvais qui survient. Vous vous identifiez à celui qui a commis le crime.
Qu’est-ce qui peut le prouver ?
Souvent, des gens se rétractent. Ils ne veulent pas s’ouvrir. A titre individuel, c’est la crainte de créer des relations amicales avec les membres d’autres groupes. Si vous pensez que quelqu’un a subi du tort, ou aurait été blessé par vos actes, vous n’aurez pas le courage de s’approcher de lui. Il peut en résulter de la révolte due au déni de ce qui s’est passé.
Dans quel contexte cela se remarque ?
Cette auto-culpabilisation peut avoir un rapport avec quelque chose d’impersonnel, car hérité de l’histoire familiale dans un contexte historique donné. Ils veulent toujours se défendre et sont amenés à désavouer la souffrance des autres. Ceux qui se sentent coupables pensent qu’on veut ternir leur image. Ils cherchent beaucoup plus à enfoncer les victimes. Chacun défend son groupe au lieu de trouver des solutions durables aux conflits que sont la réconciliation et la cohabitation pacifique.
Comment ce sentiment est-il porteur de violences de masse ?
Les gens cherchent à mobiliser les autres. Ils ont l’objectif de bénéficier du soutien de ceux à qui ils s’identifient. Les discours relatifs au passé sont mobilisateurs et ont souvent pour but de diaboliser le camp d’en face.
La violence enclenchée par les messages de haine dépend de celui qui le dit, de son audience et des circonstances. Il suffit de mobiliser des gens comme quoi ils sont menacés, que les autres sont la source de leurs mésaventures. A la moindre étincelle, des gens réagissent comme s’ils étaient préparés.
Quels outils pour déconstruire ce sentiment ?
Il faut du dialogue et la recherche de la vérité. Cela leur permet de résister aux coupables qui tentent de les mobiliser.
Il est important également d’avoir de l’empathie pour les victimes des événements malheureux du passé.
En plus, des gens doivent réagir dans l’immédiat si un discours de haine est tenu. Quand vous sentez que quelqu’un fait passer un message de haine, il faut le stopper. Ensuite, l’amener à se ressaisir ou clarifier sa position.
Amener certains à comprendre que s’identifier comme un groupe menacé, maltraité, vous isole du reste de la communauté.
Propos recueillis par Jérémie Misago
JerryCan, dans son insondable stupidité,a pensé un moment qu’élargir le cercle des responsables, en évoquant la participation de l’administration belge à la genèse et au maintien de l’animosité entre tutsis et hutus … JerryCan a donc pensé que cela pourrait contribuer à assainir le climat : tutsis comme hutus enfin perçus comme également victimes des machinations de l’administration coloniale.
Certains, au Burundi ou dans la diaspora, semblent avoir pu parcourir ce chemin. Pour les « damnés de cette terre », au fond de leurs campagnes délaissées, le message ne leur est pas parvenu, ou n’a pas été assimilé.
Et puis, le pouvoir en place peut tirer une rente substantielle de son rôle de protecteur de la majorité face à la méchanceté innée de l’engeance tutsie – c’est vraiment trop confortable …
Les accords d’Arusha avaient comme objectif un mieux-vivre entre les différentes composantes de la société burundaise, mais ils supposaient une implication positive de celles-ci. Cette implication ne fut pas suffisante, et l’on ne fait apparemment plus de cas des accords, ni de leur esprit.
JerryCan, qui se mêle encore à l’agacement général de ce qui ne le regarde pas.
8=))
Effectivement, de quoi je me mêle? Et surtout qu’on sent de suite de quel côté votre balance balance!