« L’orgueil précède la chute » Proverbes 16:18
« Tout le monde sait que les deux chambres votent selon les directives d’en haut et le président, à mon avis, va promulguer cette loi préparée par son gouvernement. Cela me semble logique. » Voilà ce que j’écrivais il y a quelques semaines à propos de cette loi sur la presse. Bien entendu j’aurais préféré mille fois me tromper.
Les Burundais et la communauté internationale pensaient que le président Nkurunziza aurait à coeur de ne pas porter ce coup très dur à la démocratie burundaise. Mais cela n’a pas été le cas malgré les multiples appels des journalistes burundais, des associations locales et internationales de défense de la liberté de l’information, des partenaires et amis sincères du Burundi.
La promulgation de cette loi est un désastre sur le plan national et international. Elle démontre la volonté d’un régime, presque autiste, plus soucieux de mettre au pas les voix discordantes que de construire une société démocratique, apaisée.
Pire, cette loi est contraire à la Constitution burundaise et aux conventions internationales en matière des droits de l’homme ratifiées par le Burundi. Il s’agit d’une loi qui ne devrait même pas être respectée ni appliquée.
Hier, aux journalistes du Groupe de Presse Iwacu, un peu désemparés, qui me demandaient « que faire ?», je répondais : « Rien.» En effet, il faut continuer à travailler avec sérénité, professionnalisme, courage et détermination. Car l’autocensure guette. Et si nous avons peur, les censeurs auront gagné.
N’ayons donc pas peur. Cette loi est mauvaise. Et comme toutes les mauvaises lois, elle sera combattue. Le droit et la liberté finiront par triompher.
Mais ne nous faisons pas d’illusion. Le prix à payer pourrait être élevé. Plus que jamais remplissons scrupuleusement et avec professionnalisme notre mission d’information. Vivre le journalisme comme un sacerdoce…