Biographie
J’entre dans le journalisme avec la toute première radio privée généraliste, la radio Umwizero initiée par l’ancien patron de la diplomatie française, Bernard Kouchner. Comme mot d’ordre: «S’il y a eu la tristement célèbre RTML au Rwanda, responsable des appels au génocide, n’est-il pas possible de créer une radio pour la promotion de la réconciliation et des droits de l’Homme au Burundi au moment où ce pays est en proie aux troubles politico-ethniques ?»
Et l’aventure commence. Au mois de février 1996, finis les faux directs, la nouvelle radio émet. La crise bat son plein avec son cortège de malheur, de violation grave des droits de l’Homme. Les pourparlers de paix n’en sont qu’à leurs balbutiements, ils évoluent en dents de scie.
Trois ans après, je suis correspondant de la VOA et je me retrouve en même temps rédacteur en chef de la Radio Umwizero, elle change de nom et devient en 2001 la RSF Bonesha FM. C’est une lourde responsabilité.
Je décide avec l’appui de toute la rédaction d’enclencher la vitesse supérieure : faire entendre l’autre son de cloche, oser donner le micro à l’opposition, aux rebelles qualifiés de ’’TTG’’ (tribalo-terroristes-génocidaires).
Cette ’’audace’’ sera mal vue pas le pouvoir. Je me retrouve à un moment coffré pendant toute une longue semaine avec un collègue dans une cellule de la Documentation nationale, les services secrets du régime. Il nous est reproché d’avoir diffusé une interview avec un chef rebelle. Cela aguerrit.
Après un stage de trois mois en France à l’INA (Institut nationale de l’audiovisuel) et un autre à Arusha au TPIR, je m’engage résolument à défendre et à promouvoir les droits de l’Homme, le droit inaliénable à l’information, la liberté d’expression, des valeurs comme la tolérance, la démocratie, la bonne gouvernance, la transparence, la redevabilité,…
J’allais oublier…, j’ai fait un passage aux Nations Unies (ONUB, BINUB, BNUB), le même combat, avant de faire mon entrée en 2011 au Groupe de Presse Iwacu, une autre expérience passionnante, et de retrouver un ami, Tony (Antoine Kaburahe) avec qui on avait fait un bon bout de chemin ensemble à Radio Umwizero. Des retrouvailles.
Il me confie, le Magazine Iwacu, le projet SMMEB (Si ma mémoire est bonne), de production de documentaires, d’articles, d’émissions radio sur l’histoire mouvementée du Burundi.
A côté du Service Web qui m’est confié dès 2015 avec les articles à revoir et à poster, je me suis vu proposer d’assurer en 2016 la responsabilité du service Iwacu Web Radio. Mes premières amours.
Le journalisme et moi, c’est une histoire d’amour, de sacerdoce, de sacrifice pour de bonnes et justes causes. J’ai l’impression que je mourrai, le stylo dans une main, un carnet dans l’autre, un appareil photo en bandoulière, mon enregistreur en mode veille dans mon sac à dos. Ah ! Le Smartphone remplace, tout cet arsenal, mais pas tout à fait.
J’allais encore une fois oublier…, j’aime les documentaires, tout ce qui écrit, les BD, même les schtroumpfs. J’écoute les gens attentivement, échanger. Une tasse de café et une guitare, et là je suis comblé.
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