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Aujourd’hui le Burundi, par le Cndd-Fdd

08/08/2011 Commentaires fermés sur Aujourd’hui le Burundi, par le Cndd-Fdd

Sécurité, pénurie d’électricité, relations diplomatiques, emprisonnement des avocats… presque toutes les préoccupations au bout des lèvres en ce moment ont été passées au crible par le président du Cndd-Fdd. C’était dans une conférence de presse de ce 3 août, à l’hôtel Source du Nil.

Il est catégorique ! Le numéro un du parti présidentiel est on ne peut plus précis lorsqu’il évoque ce que les uns appellent dialogue et d’autres négociation. « […] Nous restons convaincus que le dialogue est plus que nécessaire entre les partenaires politiques.

Par contre, une négociation suppose un état de belligérance, un conflit entre deux parties. Et pour le cas d’espèce, je ne vois pas de belligérants. Pour le moment, il n’y a aucune situation conflictuelle. »

Ainsi, selon M. Ngendakumana, parler de négociation, serait, peut être « un abus de langage. » Il revient sur le cadre que les partis politiques avaient mis en place pour justement dialoguer : « Nous avions pensé au Forum permanent pour le dialogue des partis politiques. Ce que certains disent qu’ils ne veulent plus. »

Toute fois, le président du Cndd-Fdd reste optimiste et appelle ceux qui « boycottent » ces rencontres à saisir l’opportunité offerte par le 1er vice-président de la République : « Il nous avait invités en réunion d’échange, de concertation, de dialogue […]. Nous pensons que la prochaine fois, ils pourront venir. »

A ce moment, M. Ngendakumana espère qu’ils pourront débattre de toutes les questions qui leur tiennent à cœur, notamment sur la sécurité dans le pays. D’ailleurs, sur ce point, il se réjouit du retour au calme dans les hauteurs surplombant la capitale : « Que la presse parle de la situation sécuritaire qui s’améliore, non seulement dans la province de Bujumbura, mais aussi dans tout le pays. »

Mais en parlant de cette sécurité recouvrée, une question se pose au niveau de l’identité de ceux qui la perturbaient (et qui continuent à le faire selon une opinion). La réaction de « l’ancien rebelle » est sans équivoque : « Du moment que les gens qui commettent ces actes ne se réclament pas d’une quelconque rébellion, nous continuons à les qualifier de bandits. Nous-mêmes, au temps du maquis, nous assumions ce que nous faisions.»

Assumer. C’est aussi ce que le président du Cndd-Fdd demande à ses homologues exilés en rappelant leurs responsabilités vis-à-vis des membres de leurs partis : « Il faudrait que les leaders qui sont à l’extérieur du pays rentrent pour mieux organiser leurs formations politiques. Qu’ils n’attendent pas 2015 pour le faire sous peine de perdre leurs sympathisants.»

Un appel lancé également par le président de la République, mais jugé inopportun par les concernés : « Comment voulez-vous qu’on rentre au pays alors que même des défenseurs des droits humains, comme les avocats, sont emprisonnés chaque jour ? », rétorque l’un d’entre eux à travers les médias.
Ce qui n’inquiète outre mesure M. Ngandakumana. Pour lui, tout Homme est faillible, les avocats aussi : « Comme tout le monde, ils doivent respecter la loi sous peine d’être sanctionné. Personne n’est au-dessus de la loi, même les hommes de loi.» Il ajoute qu’il faut alors laisser la justice travailler en toute indépendance, sans faire pression sur elle.

Mais cette pression, « il faudrait la faire sur la Regideso pour qu’elle revoie ses prix à la baisse », suggère un journaliste dans la salle. A ce sujet, le conférencier donne son point de vue : « Il n’est pas normal que quelqu’un qui n’utilise l’eau que pour se laver le matin, paye la même facture que celui qui arrose son jardin à longueur de journée », illustre-t-il en ajoutant que la grille tarifaire de la Regideso a été revue pour également permettre à la société de renflouer ses caisses « comme le fait si bien l’OBR ».

Justement, le président du Cndd-Fdd à pris l’exemple de l’Office Burundais des Recettes pour montrer qu’avec un peu de sérieux en matière de recouvrement, le Burundi pourrait moins compter sur les aides extérieures : « Qui ne réalise pas que nos partenaires européens ont de sérieux problèmes économiques ces temps-ci ? »

Certes, leurs enveloppes se rétrécissent, mais n’entrave en rien le volet politique de cette coopération multi ou bilatérale : « Je voudrais que les gens comprennent que le départ d’un diplomate, parce qu’en fin de mandat, n’a rien à voir avec les relations que ce dernier entretenait avec les gens ici », explique M. Ngendakumana évoquant le départ, différemment interprété, de l’ambassadeur allemand au Burundi.

Pour clôturer la rencontre, Onésime Nduwimana, porte-parole du Cndd-Fdd et modérateur de la conférence, rappellera aux journalistes que toutes les questions ne peuvent pas être épuiser en si peu de temps (deux heures) : « Si vous voulez des compléments de réponse, vous connaissez où vous pourrez trouver le président (du Cndd-Fdd). »

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