La licence d’exploitation permettant d’augmenter les prix des boissons Brarudi de 1000 BIF ou plus est passée de 3 à 10 millions de BIF par an. Cette décision, qui a suscité une vive opposition de la part des établissements concernés, déjà fragilisés par les difficultés d’approvisionnement, a été adoptée par l’Assemblée nationale ce 28 décembre 2024.
La décision prise figure dans les amendements du Sénat que l’Assemblée nationale a analysés dans le projet de loi portant modification de la loi N° 1/19 du 28 juin 2024 portant fixation du budget général de la République du Burundi pour l’exercice 2024-2025.
Certains gérants des bars VIP rencontrés dans la ville de Bujumbura, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ont dénoncé cette hausse du droit de licence en exprimant leur mécontentement face à la pénurie persistante de produits Brarudi.
« Je ne comprends pas comment on peut augmenter les licences alors que ces boissons de Brarudi se font si rares.L’approvisionnement est un véritable casse-tête. Nous n’avons d’autre choix que de répercuter cette hausse sur nos clients, qui en seront les premières victimes. Ce n’est pas de notre faute », a fustigé un des gérants de bars VIP.
N.N n’est pas loin des propos de ce gérant : « On nous impose des taxes supplémentaires alors qu’on ne nous a même pas consultés. Comme si ce que nous versons au gouvernement ne suffisait pas, la pénurie de boissons Brarudi vient aggraver notre situation. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous y soumettre, puisque c’est la loi », a déclaré Jacques, l’air résigné.
Certains tenanciers des bars VIP affirment qu’ils vont laisser le paiement des frais de la licence d’exploitation pour ne pas travailler à perte. « Avec la clientèle que j’ai, je ne peux pas vendre à prix légèrement majoré, je risque d’enregistrer plusieurs manques à gagner, car je ne vais pas avoir les clients comme avant. Je vais vendre à un prix normal ».
Nestor K. explique que : « Tant que les boissons de la Brarudi ne sont pas disponibles, je ne payerai plus la licence d’exploitation. Imaginez payer 5 millions de BIF et passer plus de 2 semaines sans boissons. Ça serait travailler pour l’OBR », lâche le tenancier d’un bar situé au centre-ville de Bujumbura.
Les consommateurs rencontrés sur le terrain trouvent que la décision prise reste toujours en faveur des cabaretiers. « Le problème revient sur les consommateurs de ces produits qui ne seront pas à même d’acheter à un prix élevé. Les VIP sont ceux qui reçoivent régulièrement les produits Brarudi. Un cabaretier qui va accepter de payer cette licence, il va augmenter le prix comme il veut ».
Une augmentation de la production plus que nécessaire
Les tenanciers des bars VIP ainsi que les consommateurs appellent la Brarudi à augmenter sa production pour que la situation revienne à la normale.
Avant, on n’avait pas de problèmes, il n’y avait pas de décisions pareilles. Mais avec cette pénurie qui persiste, voilà les augmentations des licences d’exploitation. Que la Brarudi augmente la production pour que nous payions cette somme en espérant la recevoir », appelle un tenancier interrogé.
Marc, un consommateur rencontré dans le bar Zanzi voit lui aussi que la meilleure solution est de rendre disponibles les produits de la Brarudi. « Je suis totalement en désaccord avec cette nouvelle loi. Il y a une pénurie qui persiste. Il fallait trouver d’abord la solution de cette pénurie avant de hausser la licence d’exploitation. Je ne vois pas ce que la loi apporte comme solution ».
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