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Audace Bizabishaka : « Nous allons nous battre pour que notre syndicat ne disparaisse pas »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Audace Bizabishaka : « Nous allons nous battre pour que notre syndicat ne disparaisse pas »

Le syndicat affirme qu’il était disposé à travailler avec le gouvernement pour trouver une issue à la crise. Le Sygeco ne comprend pas la mesure de le supprimer et soupçonne les banques d’être derrière la décision.

<doc7016|left>{Deux semaines après l’incendie du marché central de Bujumbura, quel est l’état des lieux ?}

Le Sygeco a mis en place une commission chargée du suivi de cette crise. Nous avons fait une identification de l’état des lieux. Hier, nous avons tenu une réunion avec les représentants des commerçants. Nous tous étaient unanimes pour aller au nouveau marché de Cotebu, une fois bien aménagé. Nous souhaitions que notre commission soit associée à celle du gouvernement pour faire le travail ensemble. Nous nous étions convenus ce matin avec la direction générale de la planification pour faire une identification des pertes occasionnées par l’incendie. Le lieu de rencontre était la Cathédrale Régina Mundi. Beaucoup de commerçants étaient venus. Nous avons été surpris de recevoir une correspondance du ministère de la Fonction publique qui supprime le Sygeco. Avec cette correspondance, nous n’existons plus aujourd’hui.

{Connaissez-vous les mobiles  de la décision ?}

Pas du tout. Notre mission était de défendre les droits et les intérêts des commerçants. Nous sommes restés dans notre champ d’action et la ministre ne nous a jamais adressé une note soit écrite ou verbale de mise en garde. C’est la seule correspondance que nous venons de recevoir du ministre.

{Est-ce qu’elle a les prérogatives pour prendre cette décision ?}

La loi ne lui donne pas ce pouvoir. Normalement, elle devait passer devant la justice pour confirmer s’il y avait eu déviation. Avec d’autres partenaires, nous allons vérifier ce que dit la loi. Nous allons revendiquer nos droits pour que le syndicat puisse continuer à travailler. C’est un syndicat qui était en train de faire un grand travail surtout au niveau du système financier burundais. Nous avons produit des études qui ont prouvé que les banques trichent. Et les banques ont des fonds suffisants pour faire rayer le Sygeco sur la liste des syndicats nationaux.

{Vous voyez derrière cette annulation une main des banques ?}

Absolument.

{Lundi dernier vous aviez prévu une réunion qui vous a été refusée, comment ce refus a été expliqué ?}

Avant de faire la réunion, nous étions en contact avec le ministre des Finances. Il nous avait d’ailleurs demandé d’aider à inventorier les pertes avec la direction générale de la planification. Ce que nous avions accepté. Nous nous sommes rendus sur les lieux pour préparer la rencontre avec les commerçants. Pourtant, la mairie nous a interdit de la tenir. Nous avons rencontré le maire de la ville qui nous a donné une autorisation de travailler pendant 3 jours. Aujourd’hui, nous allions continuer et voilà, le syndicat n’est plus.

{Vous aviez proposé qu’il y ait deux comptes : un pour la construction du marché de Cotebu et un autre pour l’aide aux commerçants. Pourquoi deux comptes séparés ?}

Nous avions demandé qu’il y ait un compte qui viendrait en aide aux commerçants victimes de l’incendie et un compte de l’Etat pour que ce dernier se charge de la construction et que nous puissions aussi faire son suivi. Cependant, nous avons reçu une lettre du ministre des Finances d’annulation de ces deux comptes alors que nous n’avions pas exigé. Nous sommes peut –être victime de cela mais nous avions juste exprimé notre avis.

{Quelles sont les conséquences et quelles stratégies comptez-vous prendre pour contraindre cette mesure ?}

Les conséquences sont nombreuses. Les commerçants du Burundi avaient trouvé un canal d’expression pour défendre leurs intérêts et leurs droits. Les banques vont maintenant vendre les biens des commerçants et facilement. C’est un problème sérieux. Concernant les stratégies, nous allons vérifier si la décision prise est légale. Nous allons revendiquer nos droits et porter plainte devant la justice.

{Est-ce que tous les commerçants sont unis?}

Nombreux commerçants le sont. Mais il y a d’autres associations qui voudraient profiter de ce problème. Ils vont nous diviser. C’est ce qui va se passer.
Vous avez des informations qui confirment cette tentative de division ?
Nous venons d’apprendre qu’il y a une association qui était présidée au départ par la présidente de la CCIB dénommée APAD qui est en train de chercher comment récupérer ce travail. C’est à vérifier.

{Vous dites que vous allez vous battre pour que votre syndicat ne disparaisse pas. Quelles sont les stratégies?}

Il est encore trop tôt de le dire. Nous venons de recevoir maintenant la mauvaise nouvelle, nous allons alors réfléchir ensemble avec la direction du syndicat, les membres et les partenaires. Le moment venu, nous allons réagir d’une manière ou d’une autre.

{Votre syndicat est interdit. Que suggérez-vous au gouvernement pour les commerçants du marché de Bujumbura ?}

Les commerçants avaient confiance dans leurs délégués réunis dans le Sygeco. Alors l’encadrement va être difficile. Ceux qui vont les récupérer ne seront pas à même de leur rendre les services qu’il faut. Pour que ces commerçants puissent se remettre, il faut que le syndicat puisse continuer son travail avec eux.

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