• Trois morts dont un chef des Imbonerakure à Gikoto, quatre blessés dont une femme et ses deux enfants, tel est le bilan d’une attaque à la grenade perpétrée dans la nuit de ce mercredi par un inconnu à Gikoto en zone Musaga au sud de la capitale Bujumbura.
Selon des témoignages recueillis sur place dans la matinée de ce jeudi, la grenade aurait été lancée à partir d’une parcelle voisine.
Après cette explosion, les Forces de l’ordre ont arrêtés 4 suspects dont des pro-Rwasa et un Rwandais.
Ce n’est pas tout, ce matin, il y a eu 30 arrestations dans cette même zone lors d’une fouille perquisition. La police parle d’irréguliers sans carte d’identité.
• L’adoption par le gouvernement burundais de deux projets de loi portant révision successivement du Code pénal et de la procédure pénale, fait couler beaucoup d’encre et de salive. C’est surtout la nouvelle procédure pénale autorisant la perquisition de nuit et dans certains cas, sans mandat de perquisition qui suscite des polémiques.
Selon Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Frodebu, «ces amendements ne sont qu’une façon déguisée de permettre à certains policiers véreux et leurs acolytes de s’introduire dans des maisons des gens pendant la nuit pour piller, commettre des bavures, arrêter et faire disparaître des personnes ».
Pour cet opposant, ce projet est à combattre : «C’est contre la dignité humaine, et contre la Constitution qui protège les droits fondamentaux de la personne humaine».
Ce n’est pas l’avis de jean de Dieu Mutabazi, président du parti Radebu. D’après lui, «avec cette crise de 2015, il y a eu usage d’armes par des terroristes et il n’y avait pas moyen de les traquer la nuit ». Avec cette révision, insiste-t-i, les Forces de l’ordre seront à mesure d’arrêter ces malfaiteurs à tout moment.
«Ce sont des amendements qui viennent pour renforcer la lutte contre ce genre de terrorisme. Cela existe dans d’autres pays, mais dans des cadres exceptionnels pour éviter tout abus», nuance Jean de Dieu Mutabazi.
• L’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesty international appelle les chefs d’Etat de la région à tout faire pour dénouer la crise burundaise lors du sommet de l’EAC prévu pour ce samedi 20 mai à Dar es-Salaam.
Selon cette ONG, même s’il y a un calme relatif au Burundi, il y a toujours des cas d’assassinats reportés et
Bujumbura ne semble pas manifester de volonté pour que des enquêtes sur les violations des droits de l’Homme soient diligentées.
Amnesty International parle également de harcèlements d’opposants et de membres des associations de la société civile. Cette organisation se dit préoccupée par le processus de révision de la Constitution déjà en marche. Selon cette ONG, cela risque d’empirer la situation.