Lorsque le Parlement burundais peine à convaincre le peuple qui l’aura mandaté, sur la gestion de la chose publique, sur ce à quoi sert l’argent du contribuable, celui du Rwanda ne lésine pas sur le pouvoir qui lui est conféré pour envoyer à la justice les mauvais gestionnaires de l’Etat. Il s’apprête donc a interroger 200 hauts responsables sur la gestion peu orthodoxe de plus de 9 milliards Frw (à peu près 16 millions de dollars américains), jusqu’au 5 décembre 2011. Le premier pays le moins corrompu de l’EAC (Communauté des pays de l’Afrique de l’Est) assainit sa santé économique depuis 4 ans en infligeant des sanctions exemplaires aux dirigeants véreux. Cet article de l’AFP est une illustration de cette politique que Bujumbura appelle "Tolérance zéro", en matière de lutte contre la corruption, mais mieux appliquée à Kigali: Rwanda – corruption : près de 200 hauts responsables convoqués au parlement <doc2069|left>Le parlement rwandais a entamé lundi l’audition de près de 200 hauts responsables, parmi lesquels des secrétaires généraux de ministères, des gouverneurs de provinces et des directeurs d’établissements publics, sur leur gestion des fonds publics. Ils seront interrogés jusqu’au 5 décembre par la commission parlementaire chargée du contrôle de la gestion des finances et du patrimoine de l’Etat. "La commission les a convoqués après analyse du rapport (2009/2010) de l’Auditeur général des finances de l’Etat. Mais la liste peut s’allonger. La commission peut convoquer d’autres personnes dont elle estime qu’elles peuvent l’éclairer", a indiqué à l’AFP Augustin Habimana, chargé de l’information au parlement. Selon le bureau de l’auditeur général, 9,7 milliards de francs rwandais (un peu plus de 16 millions de dollars américains) ont été dépensés sans justificatifs durant la période considérée. Le régime du président Paul Kagame a entrepris il y a quatre ans une campagne contre le crime économique qui a déjà entraîné la condamnation et l’emprisonnement de plusieurs ministres, parlementaires et hauts fonctionnaires. Ce petit pays enclavé est classé par l’organisation Transparency international parmi les moins corrompus du continent. { © Agence France-Presse}