Le ministre des Affaires sociales a lancé, lundi 17 avril, les activités du deuxième Foneb. Le président du Fenadeb déplore un manque de sensibilisation à l’endroit des concernés.
«Le Forum national des enfants est constitué par 36 membres. Chaque province est représentée par deux, une fille et un garçon», fait savoir Ignace Ntawembarira, directeur du département de l’enfance et de la famille au ministère des affaires sociales.
Il assure que l’élection des 36 enfants, membres du Forum national des enfants au Burundi (Foneb), a été l’aboutissement d’un processus : «Les élections ont commencé au niveau des collines. Les enfants se sont choisi sept représentants. Ces derniers ont par la suite dégagé sept représentants au niveau de chaque commune. De ceux-là, il en est sorti enfin deux enfants au niveau de chaque province.»
Ce directeur assure que ce deuxième forum a été mis en place dans la transparence. Il estime que tous les enfants ont été au courant du renouvellement des membres du Foneb : «Nous avons fait passer des communiqués dans les médias, les églises, etc. Des messagers ont exhorté des enfants, dans des établissements scolaires, à élire et à se faire élire. Nous avons également passé par des autorités administratives dans l’optique d’une participation massive.»
M. Ntawembarira confie que l’éligibilité tout comme le droit de vote étaient conditionnés par l’âge compris entre 10 et 17 ans. Et d’affirmer que des organisations de la société civile et organismes internationaux ont été impliqués.
«Nous serons de dignes ambassadeurs des enfants»
Iradukunda Aimé-Didier, président du Foneb, se félicite de l’amélioration dans l’organisation de ce forum : «Nous avons tous eu droit à une copie du plan d’action sur base duquel nous travaillerons durant les deux ans de notre mandat. Il n’en avait pas été de même pour les membres sortants. J’en faisais partie.»
Cet élève en 3ème, section banques et assurances, au lycée La Connaissance de la province Muyinga, déplore que l’amélioration des droits des enfants ne soit pas une priorité de la classe politique dans son ensemble. «Il est regrettable qu’il y ait des enfants qui vivent dans la rue. Nous serons leurs dignes ambassadeurs.»
Il soutient que les membres du Foneb travaillent de concert avec le Forum des femmes et les centres de développement familial et communautaire (Cdfc). Nous dénonçons, poursuit-il, auprès de ces organisations des cas de violation des droits des enfants.
Lorraine Irambona, élève en 9ème au lycée du lac Tanganyika en mairie de Bujumbura, dit n’avoir pas été au courant de l’élection des enfants membres du Foneb : «Je n’ai jamais vu qui que ce soit venir nous parler du forum national des enfants ni de l’imminence des élections de ses membres.» Et de demander à ceux qui ont été élus de représenter valablement tous les enfants.
Jacques Nshimirimana, président de la fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance (Fenadeb), rassure qu’il n’y a pas eu de tricherie. «Aucun incident n’a été signalé ni par les journalistes ni par les leaders de nos organisations sur place.» Il dit que le comité technique électoral avait été confié à la société civile.
Cependant, cet activiste de la société civile évoque une faible sensibilisation : « Les enfants n’ont pas été suffisamment sensibilisés. Ils n’en ont eu connaissance que très tardivement.» Et de confier que le calendrier est sorti dix jours avant le début des élections.
Signalons que le mandat du Foneb est de deux ans. Le renouvellement des membres du 1er Foneb, mis en place en 2013, a été reporté «en raison de la crise de 2015».
Je trouve que ces bambins du Foneb sont mieux éclairés et plus doués que leurs aînés de Kigobe. Alors que ces derniers prônent depuis peu pour des mandats qui dureront toute une éternité, les premiers ont opté pour un mandat de deux ans.
Juste