Il est important que toutes les personnes dont les biens ont été spoliés en 1972 rentrent dans leur droit. Ce ne serait que justice. Mais le cas Nyakabeto est particulier.
Ne perdons pas de vue que cet homme, a acheté une maison, de bonne foi, avec l’aval d’une banque burundaise, la BNDE. Le silence de cette banque est d’ailleurs inacceptable. Durant une vingtaine d’années, ce citoyen a régulièrement payé ses traites. Est-ce juste de l’expulser ainsi, sous la violence ?
Mais au-delà du cas Nyakabeto, le grand défi de la CNTB, est d’arriver à se dresser comme une institution neutre, dont l’impartialité est reconnue. Ce n’est pas gagné. Cette commission doit éviter d’être récupérée par les politiques. Et le fait que les partis se positionnent pour ou contre la CNTB est inquiétant.
L’heure est grave : la CNTB gère des dossiers explosifs, capables de brûler au vrai sens du mot le pays. Il ne faut pas que la politique de la CNTB, soit perçue comme une revanche d’une partie de la population. Sa politique devrait être perçue comme la victoire du droit. Pour cela, les décisions de la CNTB sont appelées à être exemplaires sur le plan judiciaire. Sinon, les démons ethniques, un moment assoupis, vont se réveiller.
La commission aura raté sa mission. La CNTB a une grande responsabilité devant l’histoire.