<doc516|right>L’engouement envers Zebiya traduit une certaine détresse. Dans les moments de crise, de misère économique, d’incertitude, ce genre de « prophètes » excelle. Au Burundi ou ailleurs, les nouveaux mouvements religieux, autres noms pudiques pour parler de sectes, pullulent. Le message véhiculé par ces « gourous » est très simple pour ne pas dire simpliste : la fin est proche, venez chercher le salut chez nous.
Le phénomène « Zebiya » reste heureusement circonscrit. Mais il donne la mesure de l’emprise que peut avoir un tel personnage sur la population. Ailleurs, des gourous envoient à la mort leurs adeptes. Souvenez-vous de l’Ordre du Temple Solaire en France ou près de chez nous de la sinistre Lakwena et ses enfants soldats…
Une réflexion sur la laïcité de l’Etat doit être envisagée. On remarque que, de plus en plus, la religion envahit la sphère publique. Or, la foi, la religion relèvent du privé, de l’intime.
Dans un Etat laïc-ce qui est le cas du Burundi – tout en garantissant la liberté de culte, les autorités devraient mieux protéger les citoyens contre les prêcheurs en eaux troubles.
Le nombre d’églises dans certains quartiers de Bujumbura donne le tournis. Quid de leur financement ? Ce sont des questions complexes que l’Etat doit gérer, avec tact et pédagogie. Et surtout ne pas créer des martyrs.