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Au-delà de la terminologie officielle

16/06/2011 Commentaires fermés sur Au-delà de la terminologie officielle

L’air des vacances n’arrive pas à dissiper un malaise diffus. Chaque nuit, un peu partout, les nouvelles filtrent. Un assassinat par ici, un poste de police attaqué par là…Une chose est certaine : il y a un profond malaise.

Les plus hautes autorités affirment que leurs « descentes » dans Bujumbura Rural ont permis de ramener la sécurité à 95% dans cette région. Mais au même moment, on entend parler d’un mystérieux Front National pour la Révolution au Burundi (FRONABU) qui revendique des attaques sur fond de jet de tracts : à Gisozi, dans la province de Mwaro, il y a deux semaines, et dans les communes de Rohero et Musaga, il y a une semaine.

Les observateurs se perdent en conjectures. Soit, comme l’indiquent les tracts, ce sont les fameux « bandits » qui, chassés de Bujumbura rural, veulent démentir la version gouvernementale des causes de l’insécurité actuelle. Soit, il y a une nouvelle rébellion qui vient s’ajouter aux « bandits ». Or ces derniers sont déjà, aux yeux d’une certaine opinion, tout sauf une rébellion. Et pour cause !

Au nord, il y a Mwakiro, dans la province de Muyinga, où trois personnes dont un agent de la police ont été grièvement blessées dans une attaque menée par des hommes armés, le 11 juillet, sur la position policière du chef-lieu de la commune. Au sud, en commune de Mabanda, dans la province de Makamba, le poste de police de la place a aussi été la cible d’une attaque d’hommes armés. Excusez du peu ; car il y a d’autres endroits où la sécurité a été perturbée au cours des deux derniers mois.
Et au moment où j’écris ces lignes, des affrontements viennent d’opposer l’armée et des hommes armés – qui semblent être les « bandits armés» – , à Nyamaboko, dans la commune de Kanyosha.

Ces bandits que l’on croyait chassés à jamais de Bujumbura rural ! Un cercle vicieux ? Même si la comptabilité macabre affiche des chiffres en deçà de ceux des mois de mars et avril dernier, les communes de Kanyosha, Isale, Kabezi, Muhuta, Bugarama et autre Mutimbuzi restent des repaires de « bandits armés », selon le langage gouvernemental.
En fait, au-delà de la terminologie officielle, le problème est plus compliqué. Encore faut-il le reconnaître… Au Burundi, les débuts de la guerre ont toujours été marqués par force dénégations. D’un certain CNDD-FDD on disait un petit groupe d’{inyankaburundi} « ennemis du Burundi ». La suite est connue.

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