Vendredi 22 novembre 2024

Culture

Au coin du feu avec Valentin Kavakure

01/02/2020 Commentaires fermés sur Au coin du feu avec Valentin Kavakure
Au coin du feu avec Valentin Kavakure

Votre qualité principale ?

La confiance en ma personne. Beaucoup peuvent penser que je suis prétentieux. Mais quand j’entreprends une chose, je ne doute jamais de mes capacités.

Votre défaut principal ?

Je ne sais si c’est de la naïveté ou pas. Mais, j’ai une fâcheuse tendance à faire trop de confiance à autrui.

La qualité que vous préférez chez les autres ?

L’honnêteté. Les gens hypocrites, je les déteste par-dessus tout.

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

L’hypocrisie.

La femme que vous admirez le plus ?

Ma mère. Celle que mes enfants appellent affectueusement « super mamy ». C’est une femme unique de par sa générosité et son amour.

L’homme que vous admirez le plus ?

Mon père, Julien Kavakure. L’abnégation, l’amour du travail, etc. J’ai tout appris de lui. Enfant, avec mes frères, nous pensions qu’il était trop dur envers nous. Mais, au fil des années, nous avons compris qu’il voulait que nous soyons de vrais hommes, utiles pour la nation.

Votre plus beau souvenir ?

J’en ai deux. Le 4 août 2012, le jour de mon mariage et la naissance de mes enfants.

Votre plus triste souvenir ?

25 octobre 2018. La mort de ma femme .Une date qui a secoué ma vie. Elle donnait naissance à notre 3ème enfant. Lorsqu’elle est entrée au bloc opératoire, elle était en parfaite santé. Pour tout dire, je pensais que tout allait se passer à merveille. Malheureusement, elle n’en est pas sortie. Par après, on m’a dit que suite à trop d’anesthésie, elle ne s’est plus réveillée.

Quel serait votre plus grand malheur ?

Mourir sans avoir œuvré pour la postérité. M’éteindre pour de bon sans avoir impacté positivement sur la vie de mes proches et celle du pays.

Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?

Le 28 août 2000, la signature de l’Accord d’Arusha. Personnellement, une date à marquer d’une pierre blanche. Outre qu’elle ait permis au pays de recouvrer l’accalmie, les ennemis d’hier ont compris qu’ils pouvaient cohabiter, vivre en parfaite harmonie, malgré leurs différences d’ethnies, d’opinions, etc.

La plus belle date de l’histoire burundaise ?

L’indépendance du Burundi, le 1er juillet 1962.

La plus terrible ?

Vu les massacres qui s’en sont suivis, la mort du président Ndadaye, le 21 octobre 1993.

Le métier que vous auriez aimé faire ?

Je pense que je l’exerce déjà. Partager avec les autres mon savoir-faire, les astuces à user pour l’amélioration de la qualité des services, l’organisation de l’événementiel, etc.

Votre passe-temps préféré ?

Jouer au basketball.

Votre lieu préféré au Burundi ?

Une petite réserve située à Makamba, lorsqu’on roule vers Kigoma. L’endroit est unique par sa verdure.

Le pays où vous aimeriez vivre ?

Le Burundi. Mais, faut-il qu’il soit apaisé et prospère.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Bethlehem, la ville qui a vu la naissance de Jésus Christ.

Votre rêve de bonheur ?

Un Burundi apaisé et prospère.

Votre plat préféré ?

Des Ndagalas frais frits avec n’importe quelle pâte .Mais, généralement, j’adore tout ce qui est traditionnel.

Votre chanson préférée ?

Notre hymne national, Burundi Bwacu. Ses paroles sont exaltantes.

Quelle radio écoutez-vous ?

Je n’aime pas trop la radio. Mais dès que le temps me le permet, je fais le tour des réseaux sociaux. Histoire de m’enquérir de ce qui se passe ici et là.

Avez-vous une devise ?

Avec la volonté, tout est possible.

Votre souvenir du 1er juin 1993 ?

D’un côté, un visage défaitiste que mon père dissimulait à peine (il était Uproniste, ndlr). D’un autre, l’espoir d’un Burundi meilleur que l’avènement d’un président démocratiquement élu faisait miroiter.

Votre définition de l’indépendance ?

Le fait qu’un peuple puisse vivre en jouissant pleinement de ses droits et la liberté d’élire ses dirigeants, de définir ses lois. Bref, jouir de sa souveraineté sans contrainte aucune.

Votre définition de la démocratie ?

Le fait de cohabiter pacifiquement, s’exprimer librement dans nos différences d’opinions, d’ethnies, de race, etc. Tout cela dans le strict respect de la loi.

Votre définition de la justice ?

Un traitement équitable de tout un chacun devant la loi. Hélas, dans notre cher Burundi, c’est une denrée en perpétuelle quête.

L’actuelle Constitution vous satisfait-elle ?

Loin de là. Elle donne trop de pouvoir à l’exécutif. Il suffit de voir comment sera faite l’organisation des communes. Dans cette nouvelle configuration, le conseil communal n’aura aucune latitude alors qu’il est censé réguler l’action de l’administrateur communal.
Un état de fait qui risque d’empiéter sur le bon fonctionnement de la commune, si une fois, l’administrateur dicte sa loi selon sa guise.

Pressenti comme candidat indépendant, pourquoi avoir choisi le parti FPN Imboneza ?

Quand j’ai rencontré les responsables de ce parti, j’ai vite compris que nous pouvions former une équipe solide. Nous avions tant de convergences de vues sur nombre de sujets que j’ai dû changer l’idée de faire cavalier seul.

Candidat à la prochaine élection présidentielle, si vous êtes élu à la magistrature suprême, quelles seraient les mesures urgentes ?

La finalité, c’est un Burundi apaisé et prospère. C’est écœurant d’encore entendre qu’il y a des gens qui fuient à cause de la faim, en plus de craindre pour leur sécurité. Et cela passe par quatre chemins :

– assainir le climat social : instaurer un système judicaire plus équitable et efficace, mettre en place des services de sécurité et de protection civile moins agressifs, etc.

– assainir le climat politique : mettre fin aux listes électorales bloquées, mettre fin à l’ingérence des pouvoirs publics dans la gestion des partis politiques, restituer tous les biens prives confisquer par l’Etat, libérer les prisonniers politiques, etc

– relancer l’économie nationale : en finir avec les budgets de consommation pour instaurer des budgets d’investissement, diminuer le nombre des ministères (de 24 à 21), etc.

– faciliter les innovations telles que le lancement d’une politique de crédits bancaires pour de jeunes entrepreneurs, faire du Burundi une Duty Free, un centre commercial régional par excellence.

Croyez-vous à la bonté humaine ?

Absolument. Cependant, je dois avouer que de nos jours, je ne sais pas si c’est à causes des circonstances malencontreuses de la vie, mais la valeur se fait rare.

Pensez-vous à la mort ?

Si je peux me permettre, une donne qui m’a motivé à entrer dans l’arène politique. Lorsque ma femme est morte, je me suis demandé : « Et si je meurs demain, quel héritage laisserai-je à mes enfants, à la postérité ? ». Et partant, j’ai su qu’il fallait d’une certaine manière que j’apporte ma pierre à l’édifice d’un Burundi nouveau.

Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?

J’imagine que quand vient ce moment, il n’y a pas de négociations. C’est pourquoi, je conseille à tout chrétien de s’atteler à faire le bien de son vivant, de la sorte, éviter des désagréments lors de sa comparution.

Propos recueillis par Hervé Mugisha

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Bio- express

Cadre à l’Office National de Tourisme, Valentin Kavakure est né le 9 juin 1979. Récemment désigné par le Front Populaire National (FPN-Imboneza) pour le représenter aux présidentielles de 2020, M .Kavakure est aussi connu pour être fondateur de l’association Better Burundi-Burundi Bwiza. Une ONG locale qui œuvre dans la prise en charge maternelle. Il est aussi responsable d’Akeza Creations, une société spécialisée dans l’événementiel. Licencié en Gestion et administration à l’Université Lumière de Bujumbura, Valentin est aussi titulaire d’un Master 2 du programme en ligne de l’AUF à l’université Mohammed 1er (Rabat), spécialisation : patrimoine et tourisme. Veuf, il est père de trois enfants (deux garcons et une fille).

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