Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Teddy Mazina.
Votre qualité principale ?
Peut-être, mon engagement sans concessions, mais ce n’est pas à moi d’en juger.
Votre défaut principal ?
Mon besoin permanent de liberté et de découvrir.
La qualité que vous préférez chez les autres ?
La culture, le savoir et les valeurs morales et la tolérance.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
L’obscurantisme et l’idéologie du génocide et les incitations a la haine dans notre région.
La femme que vous admirez le plus ?
Maman, ma fille, Winnie Mandela, Angela Davis, Maggy Barankitse… et aujourd’hui pour parler d’actualité des filles comme Carola Rackete, la « capitana » du SeaWatch3 qui défie la haine et le racisme …et les amours de ma vie… Elles se reconnaîtront.
L’homme que vous admirez le plus ?
Mon Père, le Prince Rwagasore, Paul Kagame, Nelson Mandela, Malcolm X,… La liste est longue heureusement.
Qui aimeriez-vous être ?
Moi, je n’ai pas le choix.
Votre plus beau souvenir ?
Les naissances de mes enfants.
Votre plus triste souvenir ?
La maladie d’êtres chers et le départ de Papa.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Joker
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
Le traité de Kiganda. Après une dizaine d’années de résistance et de guérilla contre l’Allemagne de Bismarck, Bijoga Mwezi Gisabo signe un traité qui va éviter à jamais au Burundi d’être une colonie.
Les dirigeants actuels qui parlent de colons (à tout va) aujourd’hui trahissent le sens de la lutte des Barundi et de Bijoga. Lutte qui nous a évités par la résistance, d’être une colonie, mais un territoire (libre), sous tutelle des Nations Unies.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
Quand une personnalité dont je tais le nom sera jugée.
La plus terrible ?
Je ne veux pas la dire pour ne pas vous attirer des ennuis.
Le métier que vous auriez aimé faire ?
Ecrivain, musicien, mais je suis auteur photographe et joue un peu de la guitare … tout va bien.
Votre passe-temps préféré ?
Faire des photos, même si c’est un travail pour moi.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Le cercle Nautique de Bujumbura avant …
Le pays où vous aimeriez vivre ?
Tous les bords de lacs mais … préférence pour le Tanganyika ou le Kivu
Le voyage que vous aimeriez faire ?
New York, c’est urgent. Harlem, Soho, Cuba…
Votre rêve de bonheur ?
La famille
Votre plat préféré ?
Soit un gros Bugali accompagné d’un Mukeke en sauce, ou d’un gros poulet Moambe partagé à plusieurs bien entendu, ou alors un filet de boeuf en croûte de sel du pays Basque (Biarritz). Terrible!
Votre chanson préférée ?
Une ou des Albums ? tout l’album Songs in the Key of life de Stevie Wonder 1976, à mettre d’urgence dans les programmes d’éducation national, Free, Pastime Paradise, As…,We and Them, Bad Card, crazy Balheads, War, de Bob Marley, « Dust in the Wind »de Kansas…
Quelle radio écoutez-vous ?
Elles ont été brûlées.
Avez-vous une devise ?
“Même sans espoir, la lutte est encore un espoir.”
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
Des gens qui déchiraient leurs cartes d’électeurs, ça ne présageait rien de bon.
Votre définition de l’indépendance ?
Le monde est interdépendant … on vit à l’époque des intégrations, mais soyons LIBRES seul ou avec les nôtres.
Votre définition de la démocratie ?
Grosse confusion et parfois mensonges et illusions en Afrique. Une énorme « Gueule de bois » après le discours de Mitterrand au sommet de La Baule en 1990.
Votre définition de la justice ?
« Ne pas tuer les criminels, mais les juger ».
Si vous étiez ministre de l’Information, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Rétablir la liberté de la presse, indemniser et rouvrir les medias fermés et brûlés.
Si vous étiez ministre des Affaires Etrangères, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Si c’est du Burundi actuel, je démissionnerais immédiatement.
Croyez-vous à la bonté humaine ?
OUI. Je l’ai déjà vu.
Pensez-vous à la mort ?
Elle est partout.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
#MBO, Enfin je sais… et où sont mes copains ? Pour que je puisse les rejoindre pour l’éternité hehehe.
Propos recueillis par Antoine Kaburahe