Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Tatien Sibomana.
Votre plus beau souvenir ?
La date de mon mariage
Votre plus triste souvenir ?
Les larmes de feu mon père quand nous les avons rejoints là où ils étaient regroupés en attendant le lieu de refuge suite aux tristes évènements d’octobre 1993.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Rester dans cette crise à conséquences incalculables pour notre pays.
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
La victoire de l’UPRONA le 18 Septembre 1961.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
Le jour de la proclamation de l’indépendance, le 1/7/1962
La plus terrible ?
La mort du Prince Louis Rwagasore, le 13/10/1961
Le métier que vous auriez aimé faire ?
La carrière de magistrat pour dire le droit et rendre justice.
Votre passe-temps préféré ?
Le sport
Votre lieu préféré au Burundi ?
Chez moi à la maison.
Le pays où vous aimeriez vivre ?
Le Burundi. C’est un bon pays avec un bon climat et de beaux paysages.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
En Israël pour visiter les lieux saints.
Votre rêve de bonheur ?
Voir la paix, la sécurité, la réconciliation, la démocratie et le développement devenus une réalité au Burundi.
Votre plat préféré ?
Les fruits.
Votre chanson préférée ?
« BURUNDI BWACU »
Quelle radio écoutez-vous ?
La RFI
Avez-vous une devise ?
Paix-justice-démocratie-développement
Votre définition de l’indépendance ?
Elle dépend du contexte. Mais en général, c’est l’absence de relation de sujétion, l’état de liberté de toute dépendance, de toute pression, le fait d’être maître de son destin économique, social et politique.
Votre définition de la démocratie ?
C’est le fait d’avoir un état de Droit et de bonne gouvernance économique, sociale et politique dans le respect des réalités de ton pays.
Votre définition de la justice ?
C’est le fait d’être égal devant la loi, avoir les mêmes chances et les mêmes droits socio-économiques et politiques.
Si vous étiez ministre de la Justice, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Je militerais pour l’indépendance effective de la justice en officialisant et en mettant en exécution les résolutions et recommandations des Etats généraux de la justice tenus à Gitega en 2014.
Je proposerais pour nomination les magistrats dont la probité, les connaissances et expériences sont notoires pour enfin systématiser la lutte contre l’impunité et la célérité de la justice.
Croyez-vous en la bonté naturelle de l’homme ?
Bien sûr.
Pensez-vous à la mort ?
Pas souvent.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
De sauver le Burundi de la crise avec ses conséquences multidimensionnelles dans laquelle il est plongé depuis trois ans.