Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Sylvère Ntakarutimana.
Votre qualité principale ?
Franchement je n’en vois pas, je laisserai le soin aux autres peut-être que j’en ai, difficile pour moi de l’identifier.
Votre défaut principal ?
Je suis presque, toujours optimiste, je crois à la possibilité de chacun de faire du bien, de vouloir la paix, à la longue je me découvre naïf
La qualité que vous préférez chez les autres ?
La courtoisie.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
Vouloir nuire, faire du mal à autrui, que ce soit en parole ou en action.
La femme que vous admirez le plus ?
J’ai une grande faiblesse face à une femme intelligente, je l’admire beaucoup.
L’homme que vous admirez le plus ?
Un homme de principes, qui a une dose de flexibilité, qui n’abandonne pas ses principes mais qui est prêt à dialoguer pour confronter ses principes à ceux des autres en vue d’une solution à un problème.
Votre plus beau souvenir ?
Je l’attends.
Votre plus triste souvenir ?
La perte d’un ami sincère et intime, mon papa.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Mourir sans laisser d’héritage, comme si tu n’as jamais existé.
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
Les 7 ans de combat de Mwezi Gisabo contre les envahisseurs allemands.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
Le 1er juin 1993, correspondant à l’élection du Président Ndadaye, une date de la renaissance de l’espoir pour tout un peuple.
La plus
terrible ?
Le 21 octobre 1993, l’hécatombe
Le métier que vous auriez aimé faire dans une autre vie ?
La médecine.
Votre passe-temps préféré ?
La lecture.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Être à la plage au bord du lac, cela m’inspire.
Le pays où vous aimeriez vivre ?
Le Burundi, J’ai déjà été en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et j’ai déjà visité quelques pays d’Afrique, en tout une dizaine de pays, je trouve que le Burundi est incomparable. Si nous nous unissons et que nous soyons capables de transcender nos différences pour nous élever au rang de citoyens en échappant aux ghettoïsations des allégeances éphémères, le Burundi peut être désirable par tout le monde.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
Aller à la lune.
Votre rêve de bonheur ?
Avoir à manger, à boire et à partager avec les autres, réussir l’éducation de mes enfants, vivre en harmonie avec les autres.
Votre plat préféré ?
Mélangé de haricot, de banane et de légumes.
Votre chanson préférée ?
« Mukobwa Ndagowe » de Jean Christophe Matata, ça me rappelle les malheurs de la femme rurale, une situation pas plaisante.
Quelle radio écoutez-vous ?
Radio Isanganiro, RFI et radio nationale essentiellement.
Avez-vous une devise ?
L’optimisme dans l’avenir et la détermination dans l’action=réussite.
Votre souvenir du 1er juin 1993 (élection du président Ndadaye)?
Dans l’établissement où j’étais, c’était l’euphorie et la déception chez certains élèves.
Votre définition de l’indépendance ?
La conscience d’appartenance à une communauté politique et de destin.
Votre définition de la démocratie ?
La dignité et les libertés de l’Homme qui ne nuisent pas à ses semblables.
Votre définition de la justice ?
Pour moi, la justice=équité.
Qu’est-ce qui vous a amené à embrasser le métier de journaliste ?
C’est à la fois le hasard et la volonté de toujours apprendre.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué des nombreuses années de métier de journaliste ?
Le fait d’avoir le privilège de poser des questions à n’importe quelle personnalité, c’est un métier passionnant.
Que faire pour rendre la presse burundaise plus indépendante ?
Changer la perception négative de certaines autorités vis-à-vis de la presse afin qu’elles puissent voir en la presse un grand allié à l’action publique. Le métier doit aussi être plus professionnalisé afin de rendre les journalistes plus conscients de ce qu’ils peuvent faire de merveilleux dans leur métier.
Isanganiro a fêté ses 18ans d’existence l’an dernier. Qu’est-ce qui vous rend le plus fier du parcours de la Radio ?
Un média connu comme plus professionnel de ceux qui existent au Burundi malgré quelques manquements
Quelles mesures phares prendriez-vous si vous étiez ministre de l’Information ?
Même si ce n’est pas du tout mon rêve de l’être, je rendrais beaucoup plus indépendants les médias, tout en renforçant la conscience des journalistes sur leur responsabilité sociale, ce qui les rendrait beaucoup plus professionnels.
Croyez-vous à la bonté humaine ?
Oui, j’y crois fortement.
Pensez-vous à la mort ?
J’essaie de ne pas y penser pour ne pas phagocyter mon potentiel dans l’action.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
De me pardonner mes tares et les tares de mes semblables.
Propos recueillis par Alphonse Yikeze
Sorry pour mon précédent com qui s’adressait à un autre invité. Autant pour moi
L’invité devrait rectifier un peu là où il dit avoir à suivi France 24 en France car cette chaîne n’émet pas sur le territoire français
France 24 émet bien en France, dépendamment du forfait d’abonnement choisi.