Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Philbert Cimpaye alias Dj Philbythe.
Votre qualité principale ?
Je suis un bon écrivain, je pense que c’est ma qualité principale.
Votre défaut principal ?
L’impatience, je suis le mec le plus impatient de la terre.
La qualité que vous préférez chez les autres ?
L’honnêteté, j’essaie d’être honnête avec tout le monde. J’attends alors que les gens le soit en retour.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
L’inaction, je déteste ces gens qui passent leur temps à critiquer sans proposer des solutions. Par exemple, les gens qui critiquent la musique burundaise alors qu’ils ne mènent aucune action pour sa promotion.
La femme que vous admirez le plus ?
Ma mère, c’est une battante et une bonne cuisinière, mais j’aime aussi Denise Nkurunziza.
L’homme que vous admirez le plus ?
Mon père, il est très juste, intègre et très courageux, il a fait de moi, l’homme que je suis aujourd’hui, j’aime aussi le président actuel.
Votre plus beau souvenir ?
La finale du Primusic 2019, c’était la première fois que je prestais devant autant de personnes. Me retrouver sur la même scène avec Diamond Platnumz, Big Fizzo et Sat-b. C’était énorme pour moi.
Votre plus triste souvenir ?
Assister au mariage de mon ex, j’étais encore très amoureux.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Perdre, tout ce que j’ai construit jusqu’à aujourd’hui, ma carrière, ma réputation, la confiance que les gens ont envers moi.
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
La signature des accords d’Arusha.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
Le 1er juillet 1962.
La plus terrible ?
Le 21 octobre 1993, j’avais quelques mois, mais je sais que l’assassinat du président Melchior Ndadaye est à l’origine de la guerre civile qui a suivi.
Le métier que vous auriez aimé exercer?
Je suis quelqu’un qui aime tripoter, j’aurais aimé être un technicien, un électricien, peut-être.
Votre passe-temps préféré ?
La musique, créer les mix, chanter…
Votre plus grand regret ?
Je n’en ai pas. Les mauvais souvenirs sont pour moi des leçons qui ont fait le Dj Philbythe que je suis aujourd’hui.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Bujumbura, ma ville.
Le pays où vous aimeriez vivre ?
Le Burundi, sans aucune hésitation.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
La France, j’aime le multiculturalisme de ce pays.
Votre rêve de bonheur ?
Rendre fiers ma famille et mon pays. Peut-être représenter le Burundi à l’étranger par la musique.
Votre plat préféré ?
Le riz et tout ce qui va avec : viande, poisson.
Votre chanson préférée ?
Domeka mon tube avec Dr Claude. J’ai grandi en l’écoutant, une collaboration avec lui était un honneur pour moi.
Quelle radio écoutez-vous ?
Buja Fm et RFM.
Avez-vous une devise?
« Do it first or Do it better ». Je ne suis pas le premier Dj, donc je dois le faire mieux. Je ne suis pas le premier chanteur, il faut donc que je le fasse mieux que ceux qui ont commencé.
Votre définition de la démocratie ?
Celle qu’on nous a apprise à l’école, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Votre définition de la justice ?
L’impartialité, acquitter ceux qui doivent être acquittés et condamner ceux qui doivent être condamnés.
Le show que vous n’allez jamais oublier?
Explosive Night, troisième édition. On a pris plus de risques qu’auparavant. Dieu merci, cela a été une réussite. Il y a aussi la clôture du flambeau de la paix. Ce n’est pas rien de jouer devant le président de la République.
Le choix des chansons à jouer se fait-il selon le temps, l’évènement ou le public?
Arrivé sur place, il faut faire une étude du milieu, analyser le public que tu as, l’heure qu’il est pour savoir quelle chanson il faut mettre.
Dj et chanteur, est-ce une combinaison facile?
C’est un mariage très facile, ce sont deux métiers complémentaires.
Pour la même soirée, s’il faut choisir entre faire le Dj ou chanter ?
Dj !
Croyez-vous à la bonté humaine ?
Oui, je ne serais pas là sinon. Des gens m’ont aidé dans la vie sans qu’ils ne soient obligés de le faire.
Pensez-vous à la mort ?
Souvent, mais je pense que la mort n’est pas la fin mais le début d’une autre vie.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
Merci pour la vie et pardon pour mes offenses.
Propos recueillis par Keyna Iteriteka