Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Paul Ngarambe.
Votre plus beau souvenir ?
Des souvenirs, j’en ai plusieurs ; j’ai donc l’embarras de choix. Mais le plus beau de tous est le jour, dimanche le 29 août 1977, où j’ai rencontré celle avec qui, plus tard, nous avons fondé un foyer.
Votre plus triste souvenir ?
Le jour, mardi le 16 août 2016, où des gens m’ont kidnappé pour aller me mettre à mort !
Quel serait votre plus grand malheur ?
De faire du mal à quelqu’un et ne pas pouvoir réparer !
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
Le passage du monopartisme au multipartisme. Ce processus commencé vers les années 1990 se poursuit toujours …
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
L’indépendance du Burundi. Ce processus commencé vers les années 1960 se poursuit toujours …
La plus terrible ?
Les multiples et stupides guerres menées sur le sol burundais par les Burundais eux-mêmes contre d’autres Burundais ! Malheureusement les leçons de l’histoire ne semblent pas avoir été comprises.
Le métier que vous auriez aimé faire ? Pourquoi ?
Etre éducateur et enseignant, cela me plaît beaucoup et c’est ce que je fais.
Votre passe-temps préféré ?
Lire, marcher, faire la cuisine.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Ku gatumba, là où je suis né.
Le pays où vous aimeriez vivre ? Pourquoi ?
Au Burundi, mon pays natal. C’est un pays d’avenir.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
Israël et environs ; Chine et environs ; Brésil et environs ; Afrique du Sud et environs ; pays de l’Afrique de l’ouest ; pays d’Europe. Mais j’ai déjà fait ce voyage et j’aimerais le refaire. C’est pour rafraîchir mon expérience en vue de la contribution pour le développement du Burundi.
Votre rêve de bonheur ?
Voir les autres heureux et contribuer à leur bonheur. Mais j’ai une joie dont je voudrais vous faire part : avoir contribué à la solution au problème des mémorands de l’ancien système à l’Université du Burundi qui ne trouvaient pas facilement un Directeur pour les accompagner dans leur recherche après avoir terminé la deuxième licence il y a 10 ou 20 ans. Le cas le plus heureux pour moi est celui d’un mémorand sous ma direction qui va bientôt présenter son mémoire de licence alors qu’il était en deuxième licence pendant l’année académique 1987-1988, il y a 30 ans !
Votre plat préféré ?
Umutsima w’imyumbati nkawukoza isombe n’utudagara tukiri dutoto, hanyuma nkanywa agakawa koroshe n’amazi menshi.
Votre chanson préférée ?
L’Hymne à la Création : « Par les cieux devant toi, splendeur et majesté, par l’infiniment grand, l’infiniment petit, et par le firmament, ton manteau étoilé, et par frère soleil, je veux crier ; Mon Dieu, tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, tu es le Dieu d’Amour, Mon Dieu, tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, Dieu présent, en toute création ».
Quelle radio écoutez-vous ?
Radio Maria. RFI. VOA. ISANGANIRO. Radio nationale.
Avez-vous une devise ?
Faire le bien partout et toujours.
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
Victoire de la démocratie au Burundi.
Votre définition de l’indépendance ?
Avoir la gestion de notre pays pour le bien du Burundi et des Burundais aujourd’hui, demain et après-demain …
Votre définition de la démocratie ?
Avoir la présentation de diverses options de gouvernance, avoir la possibilité d’en débattre afin de choisir ce qui est le meilleur pour nous présentement.
Votre définition de la justice ?
Equité pour tous dans le respect de la loi, à commencer par la loi fondamentale.
Si vous étiez ministre de l’éducation, quelles seraient vos deux premières mesures ?
1) Préparer les conditions les meilleures pour les enseignants de la maternelle à l’université pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dans les formations à dispenser.
2) Mettre en place les meilleurs programmes de formation de la maternelle à l’université eu égard aux besoins et ressources du pays, dans la perspective de rendre les lauréats compétitifs au sein de l’East African Community, en Afrique et dans le monde.
Si vous étiez ministre de l’environnement, quelles seraient vos deux premières mesures ?
1) Préparer et diffuser des programmes d’information et de sensibilisation sur l’importance de l’environnement
2) Mettre en place des programmes de protection du Lac Tanganyika, de la Kibira et des marais.
Croyez-vous à la bonté naturelle de l’homme ?
Non. L’homme penche naturellement vers le mal : il a constamment besoin d’être redressé.
Pensez-vous à la mort ?
Oui. C’est le passage vers notre destinée ultime, et ce passage est personnel pour chacun. La vie devrait être une préparation à réussir ce passage.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
Me voici mon Dieu, je viens parce que tu m’as appelé. C’est une bénédiction et un honneur pour moi de me trouver en ta présence. Daigne me faire part de ta volonté, et donne-moi la force de l’accomplir avec joie pour ta plus grande gloire.
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