Samedi 23 novembre 2024

Culture

Au Coin du feu avec Pamella Mubeza

14/11/2020 Commentaires fermés sur Au Coin du feu avec Pamella Mubeza
Au Coin du feu avec Pamella Mubeza

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Pamela Mubeza.

Votre qualité principale ?

Lorsque je veux quelque chose, je persévère jusqu’à ce que je l’obtienne. Aussi, j’ajouterai que je suis quelqu’un de très résilient.

Votre défaut principal ? 

Des fois, je crois que tout le monde est naturellement bon…

La qualité que vous préférez chez les autres ?

Le courage de dépasser les normes préétablies pour défendre ses droits.

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

L’hypocrisie. Je suis Burundaise et je sais de quoi je parle. L’hypocrisie «burundaise » anéantit des vies. Comme résultat, cela génère un mouvement d’ensemble qui fait que nous persistions dans les mêmes erreurs.

La femme que vous admirez le plus ?

Ma mère. Pour moi, elle est le prototype par excellence de toutes ces femmes burundaises : intelligentes, courageuses, belles, travailleuses. Elles laissent tout pour le bien de leurs enfants, de leurs ménages. Des fois, des sacrifices qui font qu’elles « s’oublient elles-mêmes ». Certes, la famille  doit occuper une place de choix. Mais,  je crois qu’elles ont aussi le droit  de vivre à fond leur vie.

L’homme que vous admirez le plus ?

Tout comme la plupart des femmes : mon papa.

Votre plus beau souvenir ?

Quand mon père sortait  la télévision et que les enfants du quartier venaient tous s’asseoir dehors pour qu’on regarde ensemble la RTNB. A l’époque des fans invétérés surtout de l’émission « Au-delà du son » et des dessins animés comme  Tarzan, etc.

Votre plus triste souvenir ?

Une fois, nous jouions dehors. Ce jour-là, il faisait tellement chaud. Mes camarades ont alors enlevé  leurs chemises et tee-shirts. Innocente, j’ai fait la même chose. Au moment même,  ma mère m’a vu. Rouge de colère, elle a failli me lancer une louche.

Confuse, je n’arrivais pas à comprendre sa réaction. Ce n’est que  par après qu’elle m’a expliqué  que je  ne devrais pas enlever. Motif : parce je suis une fille !  Le soir,  j’en ai parlé à mon père. Je me rappelle qu’il a ri aux larmes.  Loin d’être satisfaite, je lui ai demandé  comment je devais  faire pour ne pas être une fille.

Et que vous a-t-il dit ?

Bien sûr, il m’a donné quelques stratégies.  Notamment entrer  dans  un mortier (une légende affirme que lorsque l’on rentre dans un mortier on change de sexe). Une chose que j’ai faite, en vain. Obstinée, je lui ai demandé pourquoi je ne suis pas devenue garçon. Se moquant de moi, il m’a dit que je l’avais mal fait, plutôt que je devrais y passer la nuit …

Toutes ces choses ont fait que jeune,  j’ai toujours cru  qu’être une fille est un défaut, une tare. D’ailleurs,  ceci me rappelle un petit détail. En 6ème  primaire, quelqu’un est venu recruter des enfants avec la meilleure note pour entrer au Petit Séminaire. A la surprise de tout le monde,  je me suis fait inscrire. Encore une fois, il en a fallu qu’on m’explique que e n’avais pas le droit pour le séminaire, parce que  je suis une fille !

 

Quel serait votre plus grand malheur ?

Perdre la bataille pour l’amélioration des conditions de la femme/fille.

Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?

Le 10 juillet : lorsque pour la toute 1ère fois au Burundi, une femme, Sylvie Kinigi,  a été nommée  Première ministre.

La plus belle date de l’histoire burundaise ?

Le jour de ma naissance. Chaque être est unique en somme. Certes parfois, on se laisse berner par l’idée que certain(e)s sont né(e)s pour être acclamé(e)s. Je trouve que ce sont des idées faussement préconçues…

La plus terrible ?

Sûrement qu’elles sont nombreuses. Mais, l’assassinat de Ndadaye a  entraîné  d’innombrables conséquences. Des milliers d’innocents ont été tués,  la guerre a fait des réfugiés, la faim, les maladies, etc.

Depuis cette période j’ai toujours essayé de comprendre l’origine de la haine entre les Hutu et les Tutsi, en vain. Personnellement, je ne savais même pas comment distinguer un Hutu d’un Tutsi. A un certain moment, j’ai cru que la différence résidait dans les  cheveux et/ou de la forme du front (inkuki).

Le métier que vous auriez aimé faire ?

Magistrate, dans le rôle du procureur. Par-dessus, je déteste l’injustice. Un métier, je pense qui m’aurait permis de défendre les intérêts de la société et de veiller à l’ordre public et ainsi assurer la bonne marche des investigations. Peine perdue, je pense qu’à travers mon engagement pour la cause féminine, je suis une défenseure  des droits humains.

Votre passe-temps préféré ?

La chorale,  la lecture, puis le yoga. Mais,  pour tout dire, je ne troquerai pour rien au monde la joie que j’éprouve lorsque je passe du temps avec mes enfants avec  leurs gâteries, leurs bisous…

Votre lieu préféré au Burundi ?

Chaque espace au Burundi a sa propre magie. A titre d’exemple, je citerai le bord du lac Tanganyika. L’endroit est tellement prisé quand l’on veut méditer. L’arrêt bus de Ngagara, c’est magique. Là tu vois tout le monde défiler, chacun avec sa petite histoire du quartier. Bugarama est unique par la pureté de son air frais.

Le pays où vous aimeriez vivre ?

Aucune préférence particulière. Toutefois, je dois avouer que quand bien même je sois Burundaise à 100%, j’apprécie le Canada. Ici,  les combats des femmes aboutissent. Les violences faites aux femmes sont prises au sérieux, les femmes sont des citoyennes autonomes, présentes  dans toutes les instances politiques du pays.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Un voyage dans le temps  pour montrer combien le patriarcat a toujours était un frein au développement. Contrairement au patriarcat, démontrer que le féminisme n’a jamais tué personne. Si possible,  faire un saut dans le futur pour voir si les générations futures  pourront jouir des fruits  de nos  combats féministes.

Votre rêve de bonheur ?

Vivre et laisser vivre.

Votre plat préféré ?

Indagala et Intore

Votre chanson préférée ?

Alléluia d’Haendel. Un chant exaltant. J’aime aussi les chansons de tous les artistes et compositeurs burundais.

Avez-vous une devise ?

«  Casser  le mythe patriarcal burundais »

Plutôt « original », comme devise…

Dans nos ménages, vous saviez combien de femmes sont vouées à  la vie de sans-abris alors que leurs parents ou leurs époux sont dans l’abondance.

Sinon, en politique, les exemples sont légion. Il suffit juste de regarder de près cette peur  que véhicule le patriarcat.  A votre avis, pourquoi des événements qui ont eu lieu il n’y a même pas 50 ans peinent à être débattus ouvertement. Souvent, « l’homme » en est la cause. Au risque de se compromettre lui-même, soit parce qu’il était impliqué au premier plan. Il n’a pas ce courage d’affronter la vérité, préférant  tourner en rond alors que ce sont les femmes qui en ont beaucoup souffert. Si le mythe n’est donc pas cassé, nous  n’apprendrons jamais  la vérité.

Votre souvenir du 1er juin 1993(le jour où le président Ndadaye  a été élu) ?

J’étais petite, j’ai  vu des gens sortir de Kamenge avec des feuilles d’arbres et d’arbustes courir  dans le quartier à tout-va. Je ne comprenais rien. Outre que cela m’a fait peur, j’avais l’impression qu’ils nous huaient.

Votre définition de l’indépendance ?

On est indépendant  lorsque comme individu ’nous sommes en  mesure de  prendre nos décisions sans subir aucune interférence.

Votre définition de la démocratie ?

C’est une théorie difficile à concevoir, car en général, elle est imposée.

Votre définition de la justice ?

L’équité. Si par exemple, une loi permet à l’homme d’épouser quatre femmes. La même  loi doit donner le même droit à la femme.

Si une loi permet à l’homme de posséder la terre, il faut que la femme puisse avoir le même droit, etc.

Parlons de vous, vous êtes tombée enceinte très jeune. Lorsque l’on vous a annoncé que vous étiez enceinte quelle a été votre réaction ?

Hormis que j’étais gravement malade, aucun souvenir particulier. En fait,  ça a été comme dans une bande dessinée d’Astérix: « Le ciel m’est tombée sur la tête.»

Comment vos  parents, vos proches ont-ils réagi ?

Tout le monde dans ma famille est resté proche de moi.  Mes parents, mes frères et  mes sœurs.  En revanche, c’est le regard des  autres qui me  rendait malade. Cette étape de ma vie a créé en moi une rage de défendre la dignité des femmes, peu importe leur situation matrimoniale. Une anecdote : pour  la plupart des femmes qui me lançaient des regards accusateurs, plus tard, j’ai appris que nombre d’entre elles avaient mis au monde leur 1er enfant  à peine  deux ou trois semaines après leur mariage. Ces enfants étaient-ils nés prématurément ? (rires).

Vous êtes très sensible à la cause des femmes et surtout des mères célibataires. Si vous n’aviez pas eu votre 1er enfant étant encore une jeune fille, auriez-vous épousé cette cause ?

Je ne crois pas. En général,  on épouse une cause parce qu’on est victime.  Alors soit on se résigne, soit on retrousse ses manches et l’on se bat pour sa dignité. Toute révolution passe par cette étape. On ne fait pas de révolution si on  ne se sent pas oppressé et opprimé.

Pour éviter les grossesses « précoces », est-ce que les filles ne sont-elles pas aussi responsables ?

La responsabilité revient à l’entourage qui veut garder la fille dans une coquille d’ignorance. Souvent, elle est victime de  son ignorance.

Zéro grossesse en milieu scolaire, un vœu pieux ?

Pour comprendre combien la route est encore longue, voici ce témoignage.  Il y a deux ou trois ans, un homme  de plus de 30 ans  s’est présenté dans une école secondaire au Burundi. Dans une classe de 7e année. L’homme venait se plaindre comme quoi une des  filles en classe devait rentrer, car elle était sa femme. Etonnamment, il n’avait ni peur ni honte de dire une chose pareille à l’école!  Selon les témoins sur place, au lieu de protester, d’attraper l’individu, les responsables de l’école ont commencé à interroger la jeune fille sur la véracité des propos de  cet homme.

C’est un combat perdu alors…

Difficile tant que les pratiques socioculturelles seront discriminantes envers les filles et les femmes.  Malheureusement, c’est tellement ancré dans notre culture. Depuis la nuit des temps, la culture burundaise a toujours prévu des punitions pour les filles au cours de leurs vies.

-Si elle n’arrivait pas à se marier, on la cachait  dans l’ « Agahundwa » (petite hutte), pour que personne ne puisse plus la voir jusqu’à sa mort.

-Si elle tombait enceinte avant le mariage, en dépit des  circonstances (viol, abus, etc.), on allait la jeter vivante dans un « Igisumanyenzi » (ravin).

– Si elle accouchait uniquement des garçons ou des filles, elle pouvait être renvoyée chez elle.

-Jusqu’à ce jour aucune loi sur la succession pour les femmes.

-Si elle devenait veuve, la famille lui choisissait un gardien, gérant ou gestionnaire.

-S’il n’y avait pas assez de moyens pour payer les études, le privilège était donné aux garçons, etc.

Nous sommes dans la période où nous nous battons pour avoir des femmes compétentes à la tête des gouvernements, des organisations et des autres structures.

Nous sommes à la période où nous savons que le viol est un crime et qu’il doit impérativement être puni par la loi, contrairement aux années antérieures. Nous sommes dans une période où les femmes et les filles prennent elles-mêmes la décision de se marier ou pas.

Nous sommes dans la période où la loi punit ceux qui forcent les filles à se marier. En dépit de tout cela, je trouve que les lignes peinent à bouger. Pour aboutir à ce vœu, je pense que l’important serait de :

  1. parler des droits sexuels et reproductifs dans les écoles
  2. briser le silence autour du tabou lié aux informations sur la sexualité
  3. trouver des stratégies pour poursuivre les auteurs des viols
  4. protéger la jeunesse féminine victime de mariage précoce, notamment en leur réattribuant le droit de reprendre l’école et l’accompagnement nécessaire
  5. éliminer toutes formes de discrimination qui s’inspirent des pratiques socio-culturelles, notamment punir la fille, car c’est elle qui porte la grossesse (pour les garçons, auteurs des grossesses, c’est un processus compliqué vu les méthodes judiciaires utilisées)
  6. savoir bien que la grossesse est le résultat d’un acte déjà consommé, donc pour lutter contre les grossesses en milieu scolaire, il faut s’attaquer à la base du problème : apprendre aux filles leurs droits en ce qui concerne leurs corps et surtout donner l’information sur la santé sexuelle et reproductive.
  7. Apprendre aux hommes /garçons qu’ils ont l’obligation de se comporter en personne civilisée et travailler ensemble pour soutenir la jeunesse féminine burundaise.

Dans le Code du travail récemment adopté par l’Assemblée nationale, le congé maternel ne sera payé qu’à moitié dans le privé. Votre réaction ?

Pour un équilibre parfait, les hommes du secteur privé, dont les femmes accouchent, devraient voir leurs salaires diminués de moitié. A partir de là, ils réfléchiraient plus d’une fois avant de prendre de telles mesures.

La femme  burundaise, la trouvez-vous  suffisamment représentée dans les instances de prise de décisions ?

Loin de là. Certes, l’actuelle Constitution garantit les 30%. Mais, elles sont encore loin des chiffres voulus. Sinon,  elles auraient  déjà mis en place la loi sur la succession ou exigé qu’elle ressorte des tiroirs. Elles  plaideraient ou imposeraient le changement des réglementations scolaires qui supposent  que la virginité/la grossesse soit un critère d’intelligence.

Concrètement…

Cest pratiquement inimaginable que l’on puisse mettre en place une loi/réglementation/règle  qui refuse  le droit à l’éducation à une catégorie de personnes. Tout le monde a le droit d’étudier. Si maintenant avec dix enfants, je prends mon courage à deux mains et décide de faire l’école primaire, les autorités devraient au contraire m’encourager. Savez-vous  combien c’est dur de s’occuper d’un enfant ? Dans ce cas, pourquoi nous priver de certains  droits au lieu de nous encourager ?

Où en êtes-vous avec le projet venant en aide aux « Mères célibataires » au Burundi ?

L’objectif est de mener des actions multiformes pour une autonomisation socio-économique de la jeunesse féminine burundaise. Pour le moment, le train est déjà en marche.

Au 1er plan, lors des  manifestations contre le 3e mandat, pensez-vous que s’il n’y avait  pas eu ce coup d’Etat, la présence des gens dans la rue aurait  changé le cours des choses ?

Je ne crois pas. Mais au moins quelques vies auraient été épargnées. Je parle en tant que défenseure des droits humains, en mettant l’intérêt sur l’aspect humain.

Je crois que certaines formes de révolutions marchent selon le degré de maturité politique des gouvernants et des gouvernés. Sinon le copier-coller  marche rarement. Et souvent,  le peuple  paie le prix fort.

Selon vous, la dot, faut-il la supprimer ?

 Sans aucune hésitation oui !

Dites -donc, quelle assurance ! Et pourquoi ?

Et si je vous repose aussi la question ? Dans votre province natale, actuellement la dot tourne autour de combien ?

La dot est un achat. Il y a un échange un humain et un objet, ce dernier pouvant prendre la forme de l’argent, vache, voiture, ou tout autre bien matériel.

Le mensonge vendu aux filles et qu’on leur fait croire qu’il s’agit d’un moyen de remercier les parents. Pourquoi alors les parents du garçon ne sont-ils pas aussi remerciés? N’est-ce pas une façon de renforcer l’idée de l’homme-Dieu. Celui qui a tout le pouvoir sur une femme ?

Je ne suis pas contre la célébration traditionnelle du mariage (porter invutano, boire « urwarwa », porter les « ibiseke », échange traditionnelle des discours). Je suis contre le marchandage.

Dur comme jugement…

Pas du tout. Saviez-vous qu’il ya des hommes qui  contractent des crédits pour pouvoir doter ? Je sais qu’il y a aussi des femmes qui donnent un coup de pouce à leur amoureux pour franchir ce cap. Parfois, cela peut-être un mauvais précédent dans leur vie  future.

Pour vous, un mari idéal, comment doit-il être ?

Il n’existe pas. Pour tout dire,  cela dépend de chaque individu. Parce que les attentes d’une personne X envers Y ne sont pas les mêmes que celles de A envers B.

Les Violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) sont encore une réalité au Burundi. Que faire  pour  juguler ce mal ?

A ce niveau, je suis dérangée par l’idée qu’ à chaque fois qu’on parle d’égalités de genre, les gens comprennent  relation entre les époux.

Un homme est une personne, une femme est une personne. Nous sommes tous des personnes qui devons avoir les mêmes droits et devoirs. Toutes les personnes devraient bénéficier des lois protectrices.

Comme la plupart des hommes sont obnubilés par cette sensation de superpuissance, celle -ci renforcée par les lois et celles-ci découlant des pratiques socioculturelles, il se fait que les violences faites aux femmes sont relativement tolérées dans notre communauté. Hélas, elles restent une réalité. Pire, à cause de nos cultures,  les femmes ont tendance à cacher leur souffrance domestique.  Elles endurent  en silence comme chaque « umupfasoni » (une femme bien éduquée) qui se respecte.

Si vous étiez ministre de la Solidarité et du genre, quelles seraient vos urgentes mesures ?

Je préfère ministre de la Justice et de la Bonne Gouvernance, on ne peut pas changer les choses par le haut. Il faut commencer par les racines.

Dans ce cas,  si vous étiez ministre de la Justice…

Le ministère de la Justice  veille au bon fonctionnement du système judiciaire. Sûrement qu’en occupant cette place, plusieurs lois garantissant la primauté du droit au sein de la société burundaise, le maintien d’un système de justice digne de confiance et favorisant le respect des droits individuels et collectifs, verraient le jour. La base, c’est la loi .C’est par là que des changements  interviennent.

Croyez-vous à la bonté humaine ?

Oh, que oui ! Ma mère en est l’exemple vivant.

Pensez-vous à la mort ?

La personne qui n’y pense pas devrait aller visiter l’hôpital  psychiatrique chez « Le gentil » près de Kamenge.  Mais c’est  le comportement des êtres humains. Parfois,  les  personnes  se croient immortelles.

Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?

Seigneur, fais à ce que  les enfants portent les noms de leurs mères. C’est la souche la plus sûre.

 

Propos recueillis par Hervé Mugisha

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Bio-express

Féministe et activiste des Droits Humains, Pamella Mubeza est née  à Bujumbura. Très engagée pour l’amélioration des droits des mères célibataires, Mme Mubeza est fondatrice et membre de plusieurs organisations nationales et internationales luttant contre les pratiques homophobes et discriminatoires envers  les  femmes.  Notamment, le droit à la scolarité des mères adolescentes et l’action citoyenne des femmes. Licenciée en Psychologie clinique, Mme Mubeza est détentrice d’un master en étude des Conflits obtenu à l’Université Saint Paul en Ontario. Elle est coordinatrice des projets de Winners Women en Afrique des Grands Lacs. Actuellement, Pamela Mubeza mène la campagne #Princessrosa, l’épouse du père de l’indépendance (Rosa Ntamikevyo a été exclue de l’histoire du Burundi et effacée de la mémoire des Burundais, dépossédée de tous les biens de son mari pour le simple fait qu’elle était une femme, Ndlr). Son travail lui a déjà valu un prix au nom de son organisation AMC, en 2015.  Le prix « Pour et Par les filles » reçu à Londres en 2016.    

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