Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, l’ambassadeur Julien Kavakure.
Votre qualité principale ?
Obéissance, fidélité à mes principes et reconnaissance envers celui qui me fait du bien.
Votre défaut principal ?
Je suis têtu, incrédule.
La qualité que vous préférez chez les autres ?
L’ouverture d’esprit et de cœur, quelqu’un qui est épris de la vérité.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
La délinquance sous toutes ses formes. Et rassurez-vous, elle n’est pas que juvénile. Même les adultes peuvent l’être.
La femme que vous admirez le plus ?
Cette femme soucieuse du bien-être de son foyer, des siens et des autres.
L’homme que vous admirez le plus ?
Cet homme épris des valeurs de l’Ubuntu, de son intégrité.
Votre plus beau souvenir ?
Mes treize ans de collaboration avec feu président Buyoya. Ce n’est pas parce que nous sommes natifs de la même commune ou à cause des opportunités qu’il m’a offertes. J’ai appris à ses côtés.
Votre plus triste souvenir ?
Mon incarcération à la prison centrale de Bururi en 1972. Pendant deux mois, j’ai subi les affres de cet « Ikiza ». Le mobile : le fait que je sois Hutu.
C’était durant les vacances. Un bon dimanche, au sortir de la messe de 10 heures, je décide de rendre visite à une de mes tantes. Elle vient de perdre son mari. Après un bon après-midi tranquille, sur le chemin de retour à la maison je croise un individu. Ce dernier immédiatement m’arrête. Motif : je serai en train de faire la propagande pour les Hutus. Pris de peur, je n’ose pas protester. Et manu militari, je suis amené de force au cachot. En cours de chemin, je me souviens que j’ai croisé des amis de la famille, des gens du voisinage… Mais personne n’a osé prendre ma défense.
Pourquoi ?
Peut-être que dans le contexte les gens avaient peur d’être accusés de complicité. Le début de mon calvaire. J’ai passé ma 1ère nuit au cachot de Muzenga. Après une semaine, j’ai été transféré à la prison centrale de Bururi. Un procureur, un homme bon, paix à son âme, m’a interrogé et n’a trouvé aucun motif de mon arrestation. Il m’a libéré.
Soulagement donc…
Malheureusement, de courte durée. Sur le chemin de retour, en regagnant la maison, j’ai croisé des policiers. Sans me demander où je vais, ils m’ont immédiatement arrêté ! Comme je n’avais pas été enregistré parmi les personnes relaxées, j’ai de nouveau été incarcéré. Par miracle, j’échappe à cette machine répressive. Mais pendant deux mois, je suis témoin des atrocités qui se commettent. Chaque jour, des policiers amenaient des détenus. Beaucoup ne sont pas rentrés.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Comme tout papa, perdre un de mes enfants de mon vivant
Durant vos 70 ans un regret ?
Le fonctionnement de la justice. Je suis écœuré par sa lenteur, son manque de professionnalisme. Elle ne cesse de régresser.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
L’avènement de la République, le 28 novembre 1966. Je me souviens qu’un de nos enseignants, un Blanc, l’abbé Gérard n’en revenait pas. Personnellement, j’estime que la chute de la monarchie a permis l’ouverture de l’espace politique et permis à tout Burundais de rêver grand, etc. C’est l’avènement d’une nouvelle ère fondée sur le mérite et non la consanguinité qui s’ouvrait. Hélas, ce tournant fut mal négocié.
La date la plus terrible ?
Le 29 avril 1972. Une fatidique date dont les séquelles sont encore vivaces.
Le métier que vous auriez aimé exercer ?
Enseignant. J’étais admiratif de l’estime que les enseignants avaient dans la communauté. De plus, ils s’habillaient bien.
Votre passe-temps préféré ?
La lecture, la marche
Votre rêve de bonheur ?
Prendre part au mariage de tous mes enfants. Il y en a deux qui se marieront bientôt, j’espère.
Votre plat préféré ?
Aucune préférence particulière. Mais, dans tout ce que je mange, les haricots ne doivent pas manquer.
Quelle radio écoutez-vous ?
La radio Maria. Son programme est bien concocté.
Pédagogue de formation, vous voilà à 37 ans nommé au poste d’Ambassadeur du Burundi à Washington. Vous y attendiez-vous ?
Honnêtement, non ! J’estimais que le poste devait revenir à quelqu’un de très aguerri en diplomatie. C’était un sacré challenge. Pour la petite anecdote, je vous dirai que, contrairement aux usages où lorsque vous êtes nommé ambassadeur vous prenez immédiatement vos dispositions pour rejoindre votre poste d’attache. Certes, j’étais 1er secrétaire d’ambassade du Burundi à New York. Mais, techniquement, je n’étais pas encore bien rôdé pour le poste. Pour mes nouvelles fonctions, je me devais d’être irréprochable. J’ai exigé de rentrer à Bujumbura pour être bien briefé sur ce que sera mon cahier de charges. M. Cyprien Mbonimpa, à l’époque, ministre des Affaires étrangères, m’a reçu. Il m’a expliqué ma mission, ce que le Burundi attendait de moi. Chose étonnante, lorsque j’ai été reçu par le président de la République, feu président Buyoya, j’ai été étonné par la complexité de la tâche qui m’attendait. Très concis, il m’a dit : « M. l’Ambassadeur, lorsque vous serez en train de traiter tel dossier, entrez directement en contact avec ce conseiller de la présidence. Ni le ministre ni son directeur de cabinet, traitez seulement avec ce conseiller ». A ce moment, j’ai compris combien complexe est la diplomatie. Grâce à ce ricochet par Bujumbura, j’ai rejoint mon poste d’affectation mieux préparé.
Plus de quatre ans ambassadeur à Washington. Estimez-vous avoir été à la hauteur?
Bien que ça soit difficile de se juger, je pense avoir fait l’essentiel. Tenez, à cette époque, le Burundi, suite aux différents événements (Ntega-Marangara), les relations bilatérales avec les USA n’étaient pas au beau fixe. Je me rappelle qu’en termes d’aide directe, le Burundi recevait 4 millions de dollars US. Et lorsque je suis rentré à la fin de mon mandat, l’aide avait été multipliée par cinq.
Votre passage à Washington coïncide avec l’émergence des mouvements rebelles, notamment le Palipehutu FNL. Quelle lecture faisaient les Américains?
Fidèles à leur principe de respect du pluralisme politique, ils demandaient sans cesse que l’espace politique soit ouvert. Aussi, je dois avouer que l’acharnement de feu Bagaza envers l’Eglise catholique a fait que le Burundi soit caricaturé comme pays qui ne respecte pas les libertés religieuses. Une petite anecdote. Un jour, je pensais avoir réussi un partenariat avec les leaders de l’Eglise Méthodiste libre. Ils m’ont offert des Bibles, s’il vous plaît! Environ une cinquantaine. Au sortir de la réunion, un d’eux m’a glissé : « Votre pays a plus besoin de la prière que de l’aide financière.»
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
Une confirmation de mon analyse. La victoire de Ndadaye était inévitable. J’ai donné à Adrien Sibomana, alors 1er ministre, mon point de vue. Plutôt, je voyais mal comment le Frodebu allait diriger. Tous les intellectuels burundais de passage à Washington convergeaient sur ce fait: le Frodebu n’était pas encore aguerri politiquement.
A la fin de votre mandat en 1993, feu Melchior Ndadaye, fraîchement élu, effectue une mission aux USA. Selon bon nombre de vos proches, une visite qui vous aurait attiré la sympathie du nouveau parti au pouvoir…
Je ne sais pas. Toutefois, en tant qu’ambassadeur sur place, je me devais de bien faire mon travail. Un bref rappel : deux semaines avant la visite du président élu, feu président Buyoya était de passage aux USA, je pense pour sa fondation pour la Paix et la Démocratie. Et je l’avais reçu avec les honneurs d’un ancien Chef d’Etat qui vient de céder le pouvoir par le biais des urnes. Un accueil qui n’avait pas été du goût de Bujumbura. Au sein du ministère des Affaires étrangères, ils avaient peur que je torpille la mission de feu président Ndadaye.
Des craintes infondées ?
Bien sûr ! J’ai tout fait pour qu’il soit dans de bonnes dispositions. Je me souviens que pour sa 1ère visite, il a été à la Banque Mondiale. Un choix stratégique, parce qu’il s’agissait de prendre contact avec les bailleurs de fonds, faire des gages de bonne volonté. Et le lendemain matin, il s’est fait que sur le programme, feu président Ndadaye devait prendre le petit déjeuner au Congrès. Sur l’invitation, il était indiqué qu’il vienne avec une seule personne. Normalement l’interprète. A ma grande surprise, feu président Ndadaye a dit qu’il y ira avec moi. J’étais stupéfait. Et la visite au Congrès fut une réussite. Très satisfait, dans la soirée, alors que nous sommes en train de prendre un verre, il m’a glissé : « De retour à Bujumbura, nous verrons un poste pour toi ! ». Une parole qui sera tenu. Quelques mois après un bref passage en tant que conseiller au sein du ministère des Affaires Etrangères, j’ai été nommé conseiller en charge des questions politiques et diplomatiques au sein du cabinet de feu président Ntaryamira.
Autre souvenir. Le 6 avril 1994, vous faites partie de la délégation burundaise qui voyage avec feu président Ntaryamira. Pourquoi n’est-il pas rentré dans son Beachcraft, l’avion présidentiel ?
D’emblée, je dirais que ce n’était pas la 1ère fois qu’il rentre dans le Falcon de feu président Habyarimana. Pour ceux qui le connaissent, feu Ntaryamira était comme le fils spirituel du défunt président rwandais. Toutefois, compte tenu des critiques de la classe politique burundaise, qui ne cessait de le critiquer et comprenait mal comment un chef de l’Etat voyage à bord d’un avion d’un autre président, alors qu’il a un avion propre, nous estimions qu’il avait saisi le message. Ce jour, en rejoignant feu président Habyarimana sur le tarmac, personne ne pense qu’il entrera dans son avion. C’est ce qu’il va faire. Il sera rejoint par les deux ministres Simbizi, et Bernard. La suite est connue. Juste 30 minutes après le décollage, on entend le chef de la sécurité : « Devons-nous aller à Kampala ou atterrir à Bukavu ? » On a compris que quelque chose de grave s’était passé. Après l’atterrissage, nous avons appris la terrible nouvelle.
Autre souvenir marquant ? Vous êtes chef de protocole du président Ntibantunganya, lors du sommet de l’OUA (actuelle Union africaine). Sans l’aval du président, le 1er ministre d’alors, Antoine Nduwayo, représente le Burundi à son insu…
Un épisode peu connu qui révèle les dissensions au sein du gouvernement dit de convention. Nous sommes à Libreville pour une réunion. Après, le président de la République doit rejoindre Yaoundé pour un sommet de l’OUA. Aussitôt la réunion terminée, nous embarquons pour Yaoundé. A sa grande surprise, juste après l’atterrissage, le président de la République est étonné de trouver son 1er ministre déjà sur place. Très embarrassé, le comité d’accueil nous demande comment le Burundi peut être représenté par deux délégations différentes ! La délégation conduite par le 1er ministre s’était déjà installée dans les chambres réservées à notre délégation.
Qu’avez-vous fait ?
J’ai immédiatement appelé le chef de protocole du 1er ministre. Il fallait éviter un scandale en plein sommet. Pour la petite blague, le concierge camerounais de l’hôtel où nous logions me glissera que l’on avait même déroulé le tapis rouge pour le 1er ministre burundais.
Avec le chef de protocole de M. Nduwayo, un consensus se dégagera : en tant que président de la République, le président Ntibantunganya devait être le chef de la délégation. On a donc évité le scandale. Mais à la fin du sommet, l’usage veut qu’il y ait une photo de famille. Le protocole exigeait que seuls les chefs de délégation y figurent. Un moment de gêne pour le Premier ministre Nduwayo. Parce que le protocole l’a contraint à s’effacer, malgré lui.
Encore un souvenir ? Par exemple, comment le président Ntibantunganya a échappé au lynchage à Bugendana. Que s’est-il réellement passé ?
Au cours du Conseil des ministres, il avait été question de Bugendana. En tant que chef de protocole, le président de la République ne m’avait pas encore dit son intention de se rendre à ces funérailles. Néanmoins, à ma grande surprise, mon adjoint m’a informé que je devais tout mettre en ordre afin que tout le charroi soit prêt pour une mission de reconnaissance.
Et finalement, il a décidé de faire le déplacement ?
Un épisode que je regrette encore. Parce que les services de renseignements étaient plus que formels. A Bujumbura, partout, dans tous les cabarets, il se disait que si jamais le président Ntibantunganya fait le déplacement vers Bugendana, il n’allait pas descendre indemne.
J’ai tout fait pour l’en dissuader, en vain. J’ai passé beaucoup de temps à téléphoner aux ministres ressortissants de Gitega, afin qu’ils fassent le déplacement à sa place.
Il va s’y rendre tout de même…
Et nous avons trouvé une population chauffée à blanc. Arrivés au niveau de l’Arc de Triomphe qui marque l’entrée dans la province Gitega, nous trouvons beaucoup de gens, des jeunes avec des pancartes. Sur certains, l’on pouvait lire : « Nahigombeye (le chef militaire de Gitega) rinda usubize ibintu mu buryo » (« Prends le courage à deux mains pour rétablir l’ordre »). Sur d’autres, l’on pouvait voir des caricatures à l’effigie du Dr Minani et Nyangoma en train de trinquer en disant : « Du sang tutsi, que c’est bon ! », etc. Mais sur toute la route menant vers Bugendana, des visages renfrognés, des jeunes grinçants les dents… De loin, on voit des maisons en train de brûler, des cadavres gisent à même le sol, etc. Un climat lourd, qui laissait déjà présager un autre après-midi ensanglanté.
Et en ce moment où est le président de la République ?
Au vu de la situation, je me rappelle que je lui ai téléphoné à maintes reprises pour le prévenir du danger qu’il courait en faisant le déplacement. Je ne l’ai pas eu en ligne. Aux environs de 14h, j’ai vu son hélicoptère.
Une fois sur place comment les choses se passent ?
Parmi les membres du gouvernement lorsqu’il arrive il y a, le 1er ministre Nduwayo, la ministre Matuturu, le ministre Baza, Mgr Ruhuna… A ce moment, le rassemblement vers la fosse commune a déjà commencé. Toutefois, il lui est difficile de se frayer un chemin.
Les gendarmes, les policiers sur place, au lieu de lui frayer un chemin, ils feignent à leur tour d’être bousculés. Le moment choisi par la population pour lancer des talus, les touffes d’herbes… Une chose étonnante, sur place, des officiers de l’armée assistent sans rien faire. Que faire lorsque la foule est déchaînée. Son salut, il ne le doit qu’à l’ancien ministre, Gamaliel Ndaruzaniye. Natif de Gitega, il avait fait aussi le déplacement. De loin, je l’ai aperçu, c’est là où je l’ai interpellé afin qu’il ordonne à ces jeunes d’arrêter de lancer les pierres.
Ont-ils obtempéré?
Bizarrement, oui. A ce moment le président a pu se frayer un chemin, regagnant par miracle son hélicoptère, qui a immédiatement décollé.
Puis, les gens ont exigé que le gouverneur d’alors quitte les lieux.
Les funérailles se sont poursuivies dans une ambiance très lourde.
Pour avoir été témoin, victime des atrocités de 1972, un conseil à la CVR ?
Il faut qu’elle soit objective. Présentement, son souci, me semble-t-il, ce sont les évènements de 1972.Mais, il y a d’autres assassinats, meurtres qui ont endeuillé le pays. Et à mon humble avis, ils méritent qu’ils soient élucidés. Exemple des assassinats du Prince Louis Rwagasore, du 1er ministre Ngendandumwe, des hommes d’Église (Mgr Ruhuna, etc), Lieutenant-Général Adolphe, Darius, etc. L’objectivité doit être de règle.
Que faut-il pour être un bon diplomate ?
En plus d’être sincère et honnête, ne pas avoir peur de prendre position, d’être quelqu’un de très ouvert d’esprit. Il faut une préparation conséquente. Baigner ne fût-ce qu’une année dans le milieu, avant de pouvoir embrasser le métier comme carrière.
Votre définition de l’indépendance ?
Etre à mesure de se prendre en charge, pour un pays, ne pas se reposer sur les aides extérieures. Lorsqu’il est à mesure de prendre ses décisions sans contrainte aucune.
Votre définition de la démocratie ?
Un système gouvernemental où l’intérêt général du peuple prime.
Votre définition de la justice ?
Égalité de tout un chacun devant la loi
Croyez-vous à la bonté humaine ?
Absolument. Elle est là et se manifeste à travers cette bienveillance quotidienne des âmes charitables. Puisque nous avons été créés à l’image de Dieu, on se doit de ressembler à notre créateur, d’être bons.
Pensez-vous à la mort ?
Comme n’importe quel humain, surtout de mon âge, c’est un passage obligé. L’on doit constamment s’y préparer.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
Tant que ce moment n’est pas encore venu, il faut se préparer en conséquence.
Propos recueillis par Hervé Mugisha
Je remercie l’ Ambassadeur Julien Kavakure qui me fait l’ honneur d’ avoir sauvé la vie au Chef de L’ État SE Sylvestre Ntibantunganya à Bugendana le 22 juillet 1996.
Le Président avait sa garde rapprochée et il était sous bonne garde, et son chef du protocole était avec nous.
Comme je l’ avais accueilli au pied de l’ avion; j’ avais aussi cette responsabilité de l’ accompagner à son retour à l’ avion, malgré le danger évident qui était palpable. Seul Dieu nous a sauvés ce jour.
1. Monsieur l’ambassadeur dit:
« Une confirmation de mon analyse. La victoire de Ndadaye était inévitable…
Tous les intellectuels burundais de passage à Washington convergeaient sur ce fait: le Frodebu n’était pas encore aguerri politiquement… »
2. Mon commentaire
a). Rappelons dans quel contexte les élections de 1993 ont eu lieu:
« Par le passé, certaines catégories des citoyens étaient exclues des affaires publiques. Presque toutes les institutions étaient mono -ethniques. Il a fallu les négociations de l’Accord d’Arusha pour que les Hutu et les Tutsi bénéficient respectivement de 60% et 40% dans les institutions… »
https://www.iwacu-burundi.org/lexclusion-racine-des-crises-cycliques/
b). J’aimerais bien que Monsieur l’ambassadeur nous montre les erreurs politiques commises par le parti FRODEBU, ce qui démontrerait que ce parti « n’était pas encore aguerri politiquement » (MALGRE SA VICTOIRE SUR L’UPRONA AU POUVOIR DEPUIS 1962).
A la fin de votre m
@ Stan Siyomana
Toutes les grandes institutions quasi mono ethnique,j’aurai écrit plutot quasi mono regionale Bururi-Hima ou rien
Du moins vous conviendrez qu’il ya toujours une certaine exclusion dans le Burundi actuel du moins basée sur les partis politiques et un certain tribalisme qui revient de plus en plus ces derniers jours ,et que semblent surtout beneficier les hutus membres du CNDD FDD.
Pourquoi celle-ci ne semble vous poser aucun probleme?Qu’attendez-vous pour la denoncer?
@Paul
Aujourd’hui j’ai déjà passé environ 72% de ma vie en dehors du Burundi et j’ai pu me débrouiller tant bien que mal dans trois différents pays, sans pour autant appartenir à une quelconque « tribu » de ces pays-là.
Donc mon expérience m’a convaincu que le Burundi ne se développera jamais tant qu’il n’y a pas une concurrence loyale et équitable, donc UNE CULTURE DE MERITOCRATIE.
Mes salutations à l’un des rares hauts fonctionnaires intègres que le pays a connus.
« Tous les intellectuels de passsge à Washington convergeaient sur ce fait: le Frodebu n’était pas encore aguerri politiquement ».
Vous venez de rater une chose importante dans votre vie: tourner votre langue à quatre, cinq, six fois dans votre bouche avant de lancer de tels propos. Autrement vous venez de rater une occasion de vous taire !
À mon Humble avis, je pense que l’ Ambassadeur Kavakure insinue que le Frodebu n’avais pas encore, en ce moment, des cadres éxpérimentés, pour diriger un Pays.
Note de l’éditeur
Je pense que ce n’est pas tout à fait faux et le dire n’est pas une méchanceté. J’ai été étonné par la violence de certaines réactions. Le Frodebu avait le dynamisme, la jeunesse, la fraîcheur. Mais aussi une certaine inexpérience politique. C’est une réalité historique et quand vous discutez avec certains hommes politiques du Frodebu ils reconnaissent cela sans aucun problème.
Antoine Kaburahe
WOW, STOP!
40 ans de pouvoir sans partage d’un groupe d’individus sans état d’âme et certains aujourd’hui osent jeter le blâme sur l’inexpérience du Frodebu pour ce qui est arrivé le 21 octobre 1993? J’y vois plutôt ici une forme de malhonnêteté intellectuelle.
Pourquoi personne ici ne mentionne le fait que feu président Ndadaye avait demandé à Buyoya qu’il y ait une période de transition au lieu d’élections pour préparer les Burundais (surtout les upronistes) à ce nouveau mode de gestion du pouvoir, en l’occurrence le partage du pouvoir? Que certains Frodebistes puissent dire ceci ou cela sur l’inexpérience de l’exercice du pouvoir, cela n’engage qu’eux individuellement. Maintenant, intellectuellement et objectivement parlant, dites-nous plutôt les fautes commises par le pouvoir de feu Ndadaye qui justifieraient son assassinat. Il y des sous-entendus ici qui semblent vouloir justifier le coup d’état honteux de 1993.
40 ans de pouvoir sans partage d’un groupe d’individus sans état d’âme et certains aujourd’hui osent jeter le blâme sur l’inexpérience du Frodebu pour ce qui est arrivé? J’y vois plutôt ici une forme de malhonnêteté intellectuelle.
J’approuve à 100% votre élaboration. J’ajoute que Feu Président Ndadaye a même proposé à Buyoya qu’il ne se fasse pas élire au nom de l’Uprona mais qu’il le fasse à son propre titre (le Frodebu allait faire campagne pour lui pour qu’il reste le Chef de l’Etat, donc une façon de rassurer cette armée mono-ethnique et très régionalisée) et le Frodebu était assuré de gagner les législatifs, donc d’avoir le Premier Ministre Ndadaye et contrôler le Parlement. Tout cela prouve que le Frodebu était très aguéri politiquement et avaient des cadres à aligner pour diriger le pays. Le reste n’est que dénigrement ou stratagèmes de justifier l’injustiable