Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son coeur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Jérémie Ngendakumana.
Votre principale qualité ?
Cette question m’embarrasse beaucoup, tant il est difficile de se juger soi-même. Une personne qui m’a côtoyé répondrait mieux à cette question.
Votre défaut principal ?
Je ne sais pas s’il s’agit d’un défaut ou d’une qualité. Je pardonne facilement, mais j’oublie difficilement. Encore une fois, ce sont les autres qui connaissent mieux que moi mes qualités et mes défauts.
La qualité que vous préférez chez les autres ?
L’honnêteté. J’aime une personne honnête qui fait connaître clairement sa pensée. C’est encore plus important pour un leader, car on doit connaître sa volonté et se comporter envers lui en conséquence.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
La rancune. L’homme rancunier est imprévisible. Il vous poignarde dans le dos au moment où vous vous y attendez le moins. Il est dit en effet que « la haine, l’aigreur, l’amertume et la rancune sont plus meurtrières que le venin d’un cobra. »
La femme que vous admirez le plus
Wangari Mutka Maathai. Première lauréate d’un doctorat en Afrique Centrale et de l’Est, militante écologiste, biologiste et vétérinaire de formation, cette militante écologiste est la première femme africaine à avoir reçu le Prix Nobel de la Paix pour son engagement en faveur de l’environnement. Connue comme « Celle qui plante des arbres », elle a créé le « Green Belt Mouvement » pour promouvoir la biodiversité tout en créant des emplois pour les femmes. Je dois beaucoup de respect à cette Kenyane, première femme noire nommée professeure d’Université à Nairobi au milieu de collègues britanniques.
J’admire aussi le courage de mon épouse, Mpawenayo Gertrude pour sa résilience pendant ma longue période au maquis. Elle s’est donnée avec abnégation à l’éducation de nos enfants jusqu’à mon retour.
Vous parlez avec fierté de l’éducation de vos enfants…
Oui, elles font ma fierté, elles sont très travailleuse, une détient un Master en Finances obtenu à Shanghai , sa sœur un Master en Informatique de Bordeaux en France et une juriste qui a fait le droit en Australie. Elle a été admise comme avocate par la Cour Suprême de New South Wales. Comme tout parent, j’en suis fier, naturellement.
L’homme que vous admirez le plus
Mwalimu Julius Kambarage Nyerere. Cet homme avait une vision pour son pays. Il savait anticiper et s’adapter aux changements sans se compromettre. Sa sobriété et son panafricanisme ont fait de lui une personne respectée et un grand homme politique en Afrique et dans monde.
Votre plus beau souvenir ?
L’annonce de ma réussite au concours interdiocésain qui me donnait accès à la 7eme préparatoire au petit séminaire de Kanyosha. C’était une nouvelle extraordinaire pour moi, pour mes parents et pour tout le village.
Votre plus triste souvenir ?
L’assassinat du Président Melchior Ndadaye. La nouvelle de son assassinat a été reçue avec beaucoup d’émotion. On commençait à goûter aux bienfaits de la démocratie et un matin du 21 octobre 1993, tout est tombé à l’eau. On allait encore vivre dans la peur et l’incertitude du lendemain.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Ne plus regagner mon pays natal. J’aime bien ma mère patrie et je me sens profondément malheureux sans elle.
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
Le souvenir d’une date historique pour le Burundi. Pour la première fois, une personnalité venait d’accéder à la magistrature suprême par la voie des urnes, devenant le premier président démocratiquement élu. Pour la première fois, un Hutu venait d’être porté à la présidence de la République à la grande surprise des anciens tenants du pouvoir. L’alternance pacifique et un transfert de pouvoir en douce allaient faire la fierté du Burundi.
Enfin, pour une fois depuis l’avènement de la République en 1966, le pouvoir venait de basculer de Bururi vers une autre province, en l’occurence Muramvya.
Vous étiez où ce jour ?
A Bujumbura. Les réactions ont été aussi diverses que variées. Dans les quartiers à majorité tutsi, la déception était totale. De jeunes universitaires ont même organisé une manifestation pour dénoncer ce qu’ils appelaient « un recensement ethnique. »
Dans les quartiers populaires hutu comme Kamenge et Kinama, la victoire de Ndadaye a été accueillie avec enthousiasme. Un sentiment de joie immense se lisait sur tous les visages et on a même assisté à un comportement quelque peu triomphaliste.
Pourtant, c’était la victoire de la démocratie tant souhaitée par bon nombre de Burundais. Ndadaye, le président élu, a prononcé un discours historique, un discours rassembleur et rassurant pour tous. Et pourtant, certains n’ont pas cessé de grincer les dents.
Selon vous, quel est le plus haut fait de l’histoire du Burundi ?
La résistance et la victoire contre l’esclavagiste Mohammed Ben Khalfan dit Rumaliza (l’exterminateur) est pour moi un fait historique qui devrait interpeller notre conscience. Le roi Mwezi Gisabo a mobilisé ses troupes pour sauvegarder la dignité de sa population. Nos ancêtres ont lutté jusqu’à la dernière énergie pour protéger les vies humaines. Les générations présentes et futures devraient garder à l’esprit que la vie humaine et sa dignité n’ont pas de prix.
La plus belle date de l’histoire du Burundi ?
Deux dates me semblent vraiment inoubliables dans l’histoire de notre pays : je pense au 1er juillet 1962, date d’accession du Burundi à l’indépendance et celle du 1er juin 1993, date de la victoire de la démocratie au Burundi. Nos aînés nous parlent avec émotions de la chaleur avec laquelle les Burundais ont célébré l’événement du 1er juillet 1962. C’est avec enthousiasme que nous avons vécu en temps réel la victoire de Ndadaye du 1er juin 1993.
La date la plus terrible pour vous ?
La date du 13 octobre 1961, l’assassinat du Prince Rwagasore, leader charismatique et bien-aimé des Burundais a laissé le peuple orphelin. Le loup s’est alors introduit dans la bergerie et nous souffrons encore des conséquences de ce forfait. Ensuite, celle du 21 octobre 1993avec l’assassinat du Président Melchior Ndadaye et ses proches collaborateurs. Cela a plongé le pays dans une guerre fratricide et les pêcheurs en eaux troubles se sont fait un espace sur la scène politique. Si Rwagasore n’avait pas été assassiné le soir du 13 octobre 1961, si Ndadaye n’avait pas été égorgé le matin du 21 octobre 1993, je suis porté à croire que la trajectoire sur laquelle le Burundi évolue maintenant aurait été différente.
Le pire souvenir de la guerre ?
En plus de la perte des amis de lutte qui était le lot quotidien, je garde un mauvais souvenir du jour où, au moment du repli, après une opération militaire je me suis retrouvé en face d’une ruche d’abeilles. À l’odeur du soufre, les abeilles sont sorties de la ruche et m’ont attaqué, plantant leurs dards. Ils me piquaient partout. Les compagnons de lutte m’ont alors dit de froisser les feuilles de manioc et de m’en enduire le corps. Les abeilles sont parties, j’ai été sauvé in extremis, mais quelles douleurs, j’avais le corps gonflé.
Un événement positif vous aurait marqué au cours du maquis ?
Ma mémoire n’a gardé aucun événement positif du maquis. La faim, la fatigue, la perte des amis, un état d’alerte permanent, voilà la vie du maquis. Napoléon avait bien raison en disant que : » la pauvreté, la privation et la misère sont l’école du bon soldat ».
Le jour où vous êtes rentrés au pays, après la guerre, en vous qu’est-ce que vous vous êtes dit ?
Je voudrais d’abord corriger ! On n’est pas rentré au pays puisqu’on n’avait pas quitté le territoire national. On est peut-être rentré à Bujumbura.
Personnellement, cela faisait sept ans, jour pour jour que je n’avais pas revu ma famille. On s’était quitté à Uvira, le matin du 31 décembre 1996, et on s’est retrouvé le soir du 31 décembre 2003. Nous sommes rentrés comme des héros. J’étais content de revoir mes enfants que j’avais laissés très jeunes et je retrouvais avec joie les amis et connaissances. Un jour, j’ai animé une conférence de presse en ma qualité de porte-parole des FDD, et certaines personnes à Bujumbura étaient très étonnées qu’un maquisard puisse s’exprimer si aisément en français, en Kirundi et en swahili. Avec la fin de la guerre, je croyais à un avenir radieux. Je voyais en perspective un Burundi pacifié et réconcilié, un pays engagé vers le développement.
Vous avez connu une belle ascension, jusqu’à devenir président du CNDD-FDD. Qu’est-ce que vous pensez avoir réussi ?
Il est vrai que j’ai connu une ascension rapide au sein du pouvoir CNDD-FDD. Aussitôt élu député de la circonscription de Muramvya en 2005, j’ai été nommé respectivement Chef du Protocole d’Etat et Ambassadeur extraordinaire et Plénipotentiaire, représentant le Burundi auprès du gouvernement kenyan. Le 7 février 2007, j’ai été rappelé pour prendre la tête du parti.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
En ma qualité de Chef du Protocole d’Etat et donc de Président du comité des fêtes, je suis arrivé à instaurer la ponctualité et le respect du timing lors de l’organisation des cérémonies officielles. Nous étions arrivés à un niveau où les cérémonies prenaient fin soit légèrement avant (5 minutes) ou un peu après (5 minutes) par rapport à l’heure prévue. C’était nouveau.
Vous gardez de bons souvenirs de certains collaborateurs ?
À la tête du parti, je me réjouis de la bonne complicité qui s’était établie entre moi, le président du parti, et les présidents des chambres du parlement. La consultation permanente avec les Honorables Pie Ntavyohanyuma et Gervais Rufyikiri permettait une bonne harmonie dans certaines prises de décisions. Plus tard, quand le CNDD-FDD avait une forte majorité au parlement, j’ai jugé bon d’initier un dialogue permanent avec les présidents des autres formations politiques représentées à l’Assemblée nationale pour que tous les élus puissent s’approprier les lois votées et toutes les activités du parlement indépendamment de leurs sensibilités politiques.
Par rapport à l’Exécutif, je me réjouis d’avoir gardé un certain recul en évitant d’interférer directement dans son fonctionnement. Ma relation avec l’exécutif était une relation de conseiller et non de donneur d’ordre. En cas de besoin, je m’adressait directement au Chef de l’Etat pour éviter une friction synonyme de bicéphalisme au sommet de l’Etat.
Si cela était à refaire, quelle erreur vous éviteriez ?
Je pense que j’ai fait ce que j’ai pu, de mon mieux et j’en suis fier.
Si vous deveniez président du CNDD-FDD maintenant qu’elles sont les trois principales décisions que vous prendrez pour le parti ?
L’éventualité de redevenir président du CNDD-FDD est très faible surtout que j’ai été exclu de ce parti. Je me garde donc de commenter sur son fonctionnement. Même si j’avais une contribution ou un conseil à donner aux dirigeants actuels du parti CNDD-FDD, la sagesse me recommande de chercher une opportunité pour en parler directement aux concernés et non par médias interposés.
Vous avez été interdit de rentrer au Burundi et bloqué à Kampala. Comment avez-vous vécu cela ?
J’ai tenté de rentrer au Burundi pour participer aux élections de mai 2020 et j’ai été bloqué à Kampala, c’est vrai. Je l’ai vécu avec philosophie. En cette période de fièvre électorale, j’estime qu’il s’agissait de bonne guerre. Il serait imprudent ou grand démocrate celui qui ouvrirait grandement les portes à un opposant qui rentre en compétition électorale, surtout quand il s’agit d’un ancien président du parti au pouvoir. Après les élections et la mise en place de nouvelles institutions, je suis d’avis qu’il n’y a plus d’enjeu et qu’on devrait me laisser rentrer librement dans mon pays natal. Je garde l’espoir.
Si vous étiez président du Burundi, quelles seraient vos trois premières mesures urgentes et pourquoi ?
Une des mesures d’urgence serait liée à la bonne gouvernance. Il s’agirait de mettre en marche les mécanismes qui permettent de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il lui faut, avec un accent particulier sur le culte de l’excellence. Mes nominations serait en phase avec l’adage qui dit que « l’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des meilleurs ».
La deuxième mesure serait la mise en application effective du prescrit légal sur la ligne de démarcation entre les postes techniques et les postes politiques.
Enfin, je mènerai une lutte sans merci contre la corruption et les malversations économiques. Dans sa célèbre comédie « Le Marchand de Venise », William Shakespeare met en garde la société contre la corruption en ces termes : » Ah ! Si les empires, les grades, les places ne s’obtenaient pas par la corruption, si les honneurs purs n’étaient achetés qu’au prix de mérite, que de gens qui sont nus seraient couverts, que de gens qui commandent seraient commandés. »
Votre définition de la démocratie
Un mode de gouvernement qui garantit au citoyen la liberté d’exprimer sa pensée et son opinion , la possibilité d’adhérer librement à une formation politique et une confession de son choix et de participer à la gestion de la Cité par l’intermédiaire de ses élus. Il s’agit d’une gouvernance qui garantit le respect de la personne humaine dans son intégrité physique et dans ses biens. Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, la démocratie ne se réduit pas à la seule période des élections. Loin d’être un slogan, il s’agit d’un mode de vie, une culture. C’est la responsabilité citoyenne qui fait avancer la démocratie. Les citoyens doivent garder les yeux rivés sur la marche de la République pour éviter qu’elle devienne une propriété aux mains de quelques individus. Dans son livre « How to choose a leader », Maurizio Viroli nous dit :”Defective as it might be, a democratic republic is preferable to any other political system”. (Aussi défectueuse qu’elle puisse être, une République démocratique est préférable à tout autre système politique « .
Votre définition de l’indépendance
On nous dit souvent que l’indépendance est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il s’agit, pour les dirigeants, de cette capacité de décider librement et de manière souveraine de l’orientation politique et sociale que l’on veut donner à son peuple. On dira qu’un peuple est indépendant économiquement si ses citoyens sont capables de subvenir à leurs besoins élémentaires ( une bonne alimentation, accès à l’éducation et aux soins de santé , un logement décent, eau potable, etc.) sans devoir recourir à une assistance quelconque. On comprend ici que l’indépendance économique est le garant de l’indépendance politique. Les Anglais disent que “ celui qui vous nourrit vous contrôle” (Who feeds you controls you”! Nous ne devons donc pas nous faire d’illusion. Nous avons encore un grand pas à faire avant d’atteindre une véritable indépendance.
Avez-vous une devise ?
“Sois le meilleur quoi que tu sois”, un extrait du poème de Douglas Malloch.
Votre lieu préféré au Burundi ?
J’ai déjà visité beaucoup de pays en Afrique comme en Europe. Le Burundi, et plus précisément ma commune natale de Bukeye, reste l’endroit où je sens le mieux la joie de vivre. Du sommet du mont Saga, on a une vue imprenable sur le mont Banga à Kayanza et rien n’arrête le regard vers Gitega et Mwaro en passant par le chef-lieu de la province Muramvya. Je pense avec nostalgie à ce terroir qui m’a vu grandir et dont je me vante d’être le produit. Je pense avec émotions à cette vieille mélodie d’enfance quand on chantait avec joie la beauté de notre pays : “Burundi mon pays, mes amours et mes amis, tant que je vis je ne t’oublierai jamais. Car, c’est là que je naquis un jour, que je grandis dans l’amour ! Burundi ma patrie, doux nom de mon pays, tant que je vis je t’oublierai jamais”.
Votre chanson préférée ?
J’aime bien l’hymne national du Burundi que j’ai appris à chanter depuis l’école primaire. J’admire sa mélodie et j’apprécie le fond de cette chanson et surtout l’enseignement qu’elle véhicule. Elle constitue en soi une idéologie politique et une éducation patriotique de base :” Burundi bwacu, nkoramutima kuri twese, tugutuye amaboko, umutima n’ubuzima”.
Avec les différentes crises qui ont endeuillé notre pays, j’écoute avec attention la chanson “ yaramenje ‘de Nimbona alias Kidumu. ‘Uwahoye abandi ubwoko, uwahoye abandi umugambwe, uyo yaramenje’. Yaramenje est en parfaite harmonie avec ‘Umugabo w’ukuri’ de Canjo Amissi. “ Umugabo w’ukuri yama avuga ukuri, akama agwanira amahoro, aho ari hose “. Les grands hommes dont parle Canjo Amissi ont souvent manqué et le Burundi a souvent sombré.
Enfin, catholique de confession, j’écoute avec émotion le ‘Adoro te devote ‘de Saint Thomas d’Aquin.
Votre plat préféré ?
J’aime bien la pâte de blé accompagnée d’un morceau de viande bien cuite, sans beaucoup d’ingrédients.
Le voyage que vous aimeriez faire…
Visiter l’Ile Maurice pour apprendre de son expérience et connaître le secret qui fait de cette île le pays le plus prospère d’Afrique.
Croyez-vous à la bonté humaine ?
J’ai la ferme conviction qu’à la naissance l’homme a un grand potentiel de faire le bien. Mais il est aussi doté d’une certaine propension à la nuisance. C’est comme un arbre dont le tronc à fait pousser deux branches : celle du bien et celle du mal. La branche la mieux irriguée est celle qui va pousser le mieux. Au fur et à mesure qu’on grandit, l’éducation reçue et les expériences personnelles, l’entourage et le milieu dans lequel on évolue développent en douce la tendance à faire du bien ou alors une certaine méchanceté, souvent déguisée. L’écrivain italien Fabrizio Caramagna est on ne peut plus clair : ‘la vie est un vase invisible et toi, tu représentes ce que tu verses dedans. Verses-y l’envie, l’insatisfaction et la méchanceté, et il débordera d’anxiété. Verses-y la gentillesse, l’empathie et l’amour, et il débordera de sérénité’.
Pensez-vous à la mort ?
C’est un passage obligé. L’idée que ‘la mort est un vêtement que tout le monde portera’ devrait nous rappeler à l’ordre et nous rendre plus sages. Elle est le dénominateur commun à toute l’espèce humaine. Dans un de ses poèmes les plus célèbres, François de Malherbe parle de la mort qui a ‘des rigueurs à nulle autre pareille. On a beau la prier, la cruelle qu’elle est, se bouche les oreilles et nous laisse crier. Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre est sujet à ses lois. Et la garde qui veille aux barrières du Louvre n’en défend point nos rois’. Il est donc sage de penser à la mort en toute sérénité, sans pour autant en faire un sujet de hantise.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
Je lui dirai merci de m’avoir gardé en vie dans les moments les plus difficiles. Je lui demanderai pardon pour tous mes manquements. Enfin, je lui demanderai d’aider notre pays pour qu’il retrouve la paix, la stabilité et la réconciliation.
Propos recueillis par Antoine Kaburahe