Mardi 17 septembre 2024

Culture

Au coin du feu avec Fabrice Nzeyimana

16/09/2024 0
Au coin du feu avec Fabrice Nzeyimana

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. Une occasion pour les anciens d’enseigner, avec l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais, au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient et contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Fabrice Nzeyimana.

Votre qualité principale ?

Je suis un visionnaire.

Votre principal défaut ?

Je suis trop lent pour prendre une décision, contrairement à ma femme.

La qualité que vous préférez chez les autres ?

Je suis tiraillé entre deux entre l’honnêteté et l’engagement.

Les défauts que vous ne supportez pas ?

L’hypocrisie et la malhonnêteté.

Dans le domaine artistique, qu’est-ce qui vous motive ?

Mon amour pour Dieu, ma famille et enfin l’amour pour mon pays.

Votre point de vue par rapport aux autres chanteurs du gospel ?

Je côtoie beaucoup d’artistes, mais j’admire ceux qui chantent du vrai gospel, qui ne le font pas à demi-mot. Les chanteurs du gospel sont de vrais travailleurs, doués et talentueux. Si vous voulez écouter de la bonne musique burundaise, il faut aller à l’église, mais malheureusement ces chanteurs ne bénéficient pas de la publicité. Un grand merci à Iwacu de porter un intérêt aux artistes.

Si le président était issu du cercle des chanteurs du gospel, qu’est-ce que vous lui demanderiez ?

Un conseil que je donne souvent aux artistes : écouter pour être inspiré. Je lui demanderais d’avoir de grands modèles. En musique comme en politique, on devient ce qu’on écoute. Les Burundais rêvent de la paix et de la prospérité. Aucune force ne doit être gaspillée pour aboutir à ce que les Burundais aspirent.

Votre plus beau souvenir dans la vie ?

Quand j’ai pris la décision de suivre la voie du Seigneur. Ça m’a donné l’occasion de voir le monde d’une autre façon. Il y a aussi de petits moments qui me fascinent, quand je chante dans un pays étranger et qu’on brandit le drapeau burundais.

L’homme que vous admirez le plus ?

Aloys Nkingiyinka, mon père, mort à l’âge de 98 ans. J’ai hérité de lui l’amour du pays. Il a combattu pour l’indépendance du pays aux côtés du prince Louis Rwagasore.

Le métier que vous auriez aimé exercer à part chanter ?

La communication. D’ailleurs, j’ai une boîte de communication. A l’école, j’ai rêvé de devenir prêtre, mais cela a changé quand j’ai basculé vers le protestantisme, ce qui a d’ailleurs été mal accueilli par mes recteurs. Bizarrement, je m’entends très bien avec un prêtre du nom de Stève Mike Niyonkuru !

Votre passe-temps préféré ?

La lecture. J’adore aussi suivre les documentaires à la télé, ils m’aident à comprendre l’histoire. S’informer aussi pour savoir ce qui se passe autour de moi.

Votre lieu préféré ?

Les sites touristiques pour leur histoire ancienne.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Je regrette tout d’abord de ne pas avoir visité tout le Burundi, surtout ses sites touristiques, mais j’aimerais visiter en premier lieu l’Egypte pour son histoire .

Votre rêve de bonheur ?

Voir un Burundi prospère !

Votre plat préféré ?

Ça risque de choquer, mais au petit-déjeuner, je prends le lait caillé et la patate douce ou le manioc. Le déjeuner ne me dit rien, pour moi le petit-déjeuner est important.

Votre chanteur préféré ?

Deux chanteurs ont façonné ma musique. J’ai grandi en écoutant Apollinaire Habonimana, il m’a vraiment inspiré. L’autre, c’est Don Moen.

Votre devise ?

L’amour.

Croyez-vous à la bonté humaine ?

Un philosophe a dit « l’homme est bon, mais c’est la société qui le corrompt ». Je crois que l’homme est naturellement égoïste, sans Dieu, il est impossible d’être bon. Il y a des qualités qu’on ne peut pas avoir sans l’intervention Divine.

Pensez-vous à la mort ?

Tout le temps. Je sais que je ne vivrais pas éternellement, donc j’y pense souvent. Ça me rappelle que je dois être humble. Vous pouvez être puissant ou célèbre, mais la mort est là pour vous remettre sur les rails.

Et si vous comparaissiez devant Dieu, qu’est-ce que vous lui demanderiez ?

Rien. Seulement contempler sa grandeur. Tu reçois beaucoup de Dieu quand tu fais de Lui ton ami.

Propos recueillis par Stanislas Kaburungu

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Bio-express

Fabrice Nzeyimana, né le 5 septembre 1983 à Rugari, Muyinga, quitte sa commune natale très jeune pour Bujumbura, où il effectue ses études primaires et secondaires. Converti au protestantisme en 9èmeannée, il rencontre Clarke, qui l’initie à la guitare et à la musique. Passionné par l’anglais, il dirige le club d’anglais de son lycée. Après ses études secondaires, Fabrice étudie le droit à l’Université Espoir d’Afrique, tout en se formant en journalisme et enseignant la musique. En 2005, il sort son premier album, début d’une carrière musicale prolifique. En 2014, il se marie avec Mayake Ineza, qui devient sa collaboratrice dans la direction du groupe "Heavenly Melodies". Actuellement, Fabrice et Mayake, connus sous le nom de Fabrice et Maya, promeuvent leur album "Transformation" sorti en 2024, avec une tournée prévue dans la région et un concert au Burundi en décembre.

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