Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Excellent Nimubona.
Votre qualité principale ?
Je suis positif.
Votre défaut principal ?
Souvent, je donne raison à l’autre même quand il me fait du mal.
La qualité que vous aimez chez les autres ?
L’honnêteté.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
Vouloir du mal aux autres.
La femme que vous admirez le plus ?
Mon épouse. Elle est honnête, sincère et directe.
L’homme que vous admirez le plus ?
Je crois que si l’on me posait cette question il y a une année, la réponse serait différente. Mais aujourd’hui, je suis certain que ma réponse sera la même à jamais. L’homme que j’admire le plus est un écrivain américain des années 1800, Napoléon Hill. Grâce à son ouvrage « Plus malin que le Diable », désormais je sais qui je suis.
Votre plus beau souvenir ?
Le jour où j’ai signé mon contrat de travail à la Radio Isanganiro. Mon rêve est devenu réalité.
Votre plus triste souvenir ?
Très difficile à croire, mais c’est la réalité. C’est le jour où celui que je considérais jusque-là comme mon propre père m’a regardé en face et m’a dit : « Je ne suis pas ton père, ta mère t’a menti.» Je préfère le citer dans ses propres mots pour que vous compreniez à quel point cela a été un coup de poignard.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Que les Burundais se rentrent dedans une fois de plus pour cette histoire d’ethnie.
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
Le début de la démocratie, dès les années 90.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
Le 15 juin 1993, quand la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs de la présidentielle.
La plus terrible ?
Le 21 octobre 1993, le jour du coup d’Etat contre le président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye. Un évènement qui a marqué le début de la guerre civile au Burundi.
Le métier que vous auriez aimé faire ?
Celui que j’exerce, communicateur. J’aime communiquer avec mon corps. Parler à un public large et impacter positivement le monde qui m’entoure.
Votre passe-temps préféré ?
Le sport.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Les bords du Lac Tanganyika.
Le pays où vous aimeriez vivre ?
Le Burundi. D’abord parce que je suis fier de mon pays. Ensuite la vue, le climat et la nature de ce pays sont extraordinaires. Le Burundi est naturellement beau.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
Franchement j’ai un agenda de voyages à faire et je crois que je vais les faire.
Votre rêve de bonheur ?
Servir la société à travers mes talents et mon expertise.
Votre plat préféré ?
Le Mukeke du Lac Tanganyika.
Votre chanson préférée ?
« Forever young » d’Alphaville, un groupe de rock allemand.
Quelle radio écoutez-vous ?
La radio burundaise RFM (Radio Fréquence Menya).
Avez-vous une devise ?
Toujours authentique.
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
J’étais à la maison et je me rappelle avoir dansé avec mes frères pour célébrer l’information sur la victoire du président Ndadaye.
Votre définition de l’indépendance ?
Pour moi, l’indépendance c’est quand un pays prend la responsabilité de gérer ses affaires.
Votre définition de la démocratie ?
C’est quand le peuple a la liberté d’élire, sans aucune pression, ses dirigeants par les urnes.
Votre définition de la justice ?
La justice, c’est reconnaître et respecter les droits d’autrui.
Si vous étiez ministre de la Communication, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Exiger aux médias burundais de diffuser 80% des contenus locaux. Puis professionnaliser les structures de communication tant publiques que privées.
Si vous étiez ministre de la Culture, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Instaurer une politique de promotion des modèles culturels. Mettre en place et professionnaliser les métiers du secteur artistique et socioculturel.
Croyez-vous à la bonté naturelle de l’homme ?
Oui j’y crois.
Pensez-vous à la mort ?
Oui. Mais j’y penserai beaucoup plus à l’âge de la vieillesse, quand le corps sera amorti.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
Merci pour tant de belles choses que tu m’as données.
Propos recueillis par Clarisse Shaka