Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Evariste Ngayimpenda.
Votre plus beau souvenir ?
L’obtention de mon Doctorat en Histoire.
Votre plus triste souvenir ?
Les massacres du 11-12 décembre 2015.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Que le Burundi continue à s’enfoncer dans la crise.
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
Le recouvrement de l’indépendance.
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
La date de la signature de l’Accord d’Arusha.
La plus terrible ?
La date d’assassinat du Président Ndadaye.
Le métier que vous auriez aimé faire ? Pourquoi ?
Celui d’historien car vous perpétuez la mémoire nationale.
Votre passe-temps préféré ?
La lecture et le partage d’un verre avec les amis dans un cadre de convivialité.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Banga.
Le pays où vous aimeriez vivre ? Pourquoi ?
L’Italie pour son climat. La Belgique parce que j’y trouve tout en tant qu’historien burundais.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
La Chine.
Votre rêve de bonheur ?
Le recouvrement de la paix et de la dignité par le Burundi et son peuple.
Votre plat préféré ?
Je n’en ai pas.
Votre chanson préférée ?
Chanson rwandaise dont je ne connais pas le titre (urukundo ngukunda sindaruhishahisha). D’habitude, je m’attache plus à la mélodie qu’au contenu.
Quelle radio écoutez-vous ?
RFI/RTNB/ Humura/ Inzamba /VOA/ Rema
Avez-vous une devise ?
Rester humain et sensible aux peines des autres.
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
L’inquiétude et l’étonnement, inquiétude par rapport à ce qui pouvait suivre – sans aucune référence à ce qui a suivi – et étonnement car le président Ndadaye avait prononcé deux jours plus tôt un discours qui avait fait renaître l’espoir d’un changement de tir.
Votre définition de l’indépendance ?
C’est la liberté de choix. C’est aussi la prise en charge de son propre destin, dan un esprit de réalisme, c’est-à-dire que cela n’exclut nullement le recours à l’aide et /ou à la coopération.
Votre définition de la démocratie ?
C’est le respect du pluralisme, des libertés, mais ces dernières doivent être aussi cadrées.
Votre définition de la justice ?
Je suis plus du côté de l’équité que de la justice qui, à mon sens, n’est pas toujours juste !
Si vous étiez ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Je n’ai pas envie de l’être actuellement, parce que je sais que je serais plus frustré que je ne m’épanouirais.
Croyez-vous en la bonté naturelle de l’homme ?
Oui.
Pensez-vous à la mort ?
Bien sûr.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
De sauver le peuple burundais.