Samedi 23 novembre 2024

Culture

Au coin du feu avec Emelyne Muhorakeye

02/06/2022 2
Au coin du feu avec Emelyne Muhorakeye

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Emelyne Muhorakeye.

Votre qualité principale ?

La générosité

Votre principal défaut ? 

L’impatience

La qualité que vous préférez chez les autres ? 

La bienveillance

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

La légèreté

La femme que vous admirez le plus ? 

Ma maman. C’est une vraie battante qui a su garder la tête haute malgré les épreuves de la vie

L’homme que vous admirez le plus ? 

Mon père, le Lieutenant colonel Bernard Kabwari. Ancien officier de l’armée burundaise, il a été notamment à la tête de l’Institut Supérieur des Cadres Militaires. Il a été enlevé en 1994 et nous ne l’avons jamais retrouvé pour l’inhumer. Je suis fière de la réputation et de l’héritage qu’il a laissés derrière lui. J’ai un bon exemple à suivre

Votre plus beau souvenir ? 

La naissance de ma nièce. J’ai eu le sentiment que la relève était assurée. La graine de battantes portait encore du fruit

Votre plus triste souvenir ? 

Quand on a annoncé à ma mère que l’armée arrêtait les recherches pour retrouver mon père kidnappé. Elle a été anéantie

Quel serait votre plus grand malheur ? 

Vivre en deçà de ce que Dieu a prévu pour moi

Le plus haut fait de l’histoire burundaise? 

La forte expansion du territoire burundais par le roi Ntare IV Rugamba Rutaganzwa. C’était un véritable conquérant

La plus belle date de l’histoire burundaise ? 

Plus récemment, la participation des Intamba mu Rugamba à la CAN 2019. Ça a été un événement rassembleur, une vraie bouffée d’air frais

La plus terrible ? 

L’assassinat du Président Melchior Ndadaye. Beaucoup d’entre nous portons encore les cicatrices de la crise qui a suivi

Avez-vous une devise ? 

L’amour dans tout

Votre définition de la justice ? 

Une justice qui se rappelle qu’elle peut relever ou anéantir une Nation, qu’elle œuvre pour le long terme et donc qui agit en conséquence

Le métier que vous auriez aimé faire ? 

Je l’ai déjà fait : le journalisme

Les défis de la presse actuellement au Burundi ?

La presse travaille dans des conditions qui ne lui sont pas toujours favorables, le manque de formation et de professionnalisation du métier, les journalistes qui ne sont pas bien payés etc…

Quel média suivez-vous ? 

Je suis une fan inconditionnelle de la chaîne Mangas

Si vous étiez nommée ministre de l’Information, quels seraient vos deux premières mesures pour  redorer la presse au Burundi ? 

Exiger un niveau de formation pour prétendre au métier de journaliste. Ce serait un pas de plus vers la professionnalisation du métier. Mettre en place un système de monitoring rigoureux des médias en ligne parce que ce qui est observé aujourd’hui ne va pas dans le sens de redorer l’image de la presse

Votre passe-temps préféré ? 

Regarder la télé

Votre lieu préféré au Burundi ? 

Chez mes grands-parents maternels à Songa/Bururi. Je passe toujours de bons moments quand j’y vais chaque année

Le pays où vous aimeriez vivre ? 

En Afrique du Sud, à Cap town

Le voyage que vous aimeriez faire ? 

Aucun en particulier

Votre rêve de bonheur ?

Passer un bon moment en famille

Votre plat préféré ? 

J’en ai pas

Votre chanson préférée ? 

« State of Independence » de Donna Summer. Elle me renvoie à mes souvenirs d’enfance quand je regardais la seule télévision de l’époque, la RTNB

Croyez-vous à la bonté humaine ? 

Oui

Pensez-vous à la mort ? 

De temps en temps. Ce n’est pas quelque chose qui me préoccupe beaucoup

Si vous rencontrez Dieu que lui direz-vous ? 

Merci pour tout et il saura pourquoi

Propos recueillis par Antoine Kaburahe

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Je suis heureux de voir que Éméline soit positive et ne manifeste pas de haine dans ses propos. J’ai des liens de parenté avec elle bien que Je l’ai jamais rencontré. Moi aussi il y’a beaucoup de chansons (clip) des années 80,début 90 qui réveille la nostalgie de la RTNB. Récemment j’ai même découvert des génériques de dessins animés.

  2. Merci Emelyne. On lit, on voit et on sait peu. Tous que tu nous racontes, nous en gardons et nous t’encourageons. La lumière ou ténèbre vécus c’est pas de votre volonté, mais gardez l’espoir que tout sera transformé en succès !!!
    J’en suis sûr que vous aviez déjà vu un fruit !!!

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Bio-express

Emelyne Muhorakeye est née au Burundi en 1981, dans une famille de trois enfants. Elle a étudié  à l'université lumière de Bujumbura. Ella a travaillé à la Télévision Renaissance et au Groupe de presse Iwacu. Aujourd’hui, elle enseigne à l'école belge Burundi.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Je suis heureux de voir que Éméline soit positive et ne manifeste pas de haine dans ses propos. J’ai des liens de parenté avec elle bien que Je l’ai jamais rencontré. Moi aussi il y’a beaucoup de chansons (clip) des années 80,début 90 qui réveille la nostalgie de la RTNB. Récemment j’ai même découvert des génériques de dessins animés.

  2. Merci Emelyne. On lit, on voit et on sait peu. Tous que tu nous racontes, nous en gardons et nous t’encourageons. La lumière ou ténèbre vécus c’est pas de votre volonté, mais gardez l’espoir que tout sera transformé en succès !!!
    J’en suis sûr que vous aviez déjà vu un fruit !!!

Editorial de la semaine

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