Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Cyprien Mbonimpa.
Votre plus beau souvenir ?
Le 18 septembre 1961 : la victoire du parti Uprona aux élections législatives qui ont conduit à l’indépendance du Burundi. C’est aussi mon mariage le 5 février 1972
Votre plus triste souvenir ?
La mort de Rwagasore le 13 Octobre 1961
Quel serait votre plus grand malheur ?
Une nouvelle guerre civile au Burundi
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
La résistance à l’esclavage arabe de Rumaliza
La plus belle date de l’histoire burundaise ?
Le jour de l’indépendance le 1er juillet 1962.
La plus terrible ?
Les guerres civiles de 1965 et 1972
Le métier que vous auriez aimé faire ? Pourquoi ?
C’est le métier que j’ai exercé, celui de la diplomatie car il rapproche les peuples et les nations.
Votre passe-temps préféré ?
La marche et la lecture.
Votre lieu préféré au Burundi ?
Mon village natal.
Le pays où vous aimeriez vivre ? Pourquoi ?
Le Burundi : ma patrie, pays de ma famille, de mes parents et de mes amis.
Le voyage que vous aimeriez faire ?
La Corée du Sud, pays dont j’ai été consul général pendant dix ans.
Votre rêve de bonheur ?
Le Burundi pacifique et prospère où mes enfants et petits enfants vivent en paix et s’épanouissent.
Votre plat préféré ?
Une salade ainsi que la pâte de blé accompagnée de légumes.
Votre chanson préférée ?
Celle de Jean Gabin qui dit « Quand j’étais jeune je disais je sais, maintenant je sais une chose, je sais qu’on ne sait jamais ».
Quelle radio écoutez-vous ?
La RTNB, LA RFI, ISANGANIRO
Avez-vous une devise ?
On ne change pas le cours des choses, on s’adapte.
Votre souvenir du 1er juin 1993 ?
Des élections libres et démocratiques sur fond ethnique.
Votre définition de l’indépendance ?
Je la comprends d’une part comme le développement de la population et la défense de l’intégrité du territoire ainsi que la cohésion nationale d’autre part
Votre définition de la démocratie ?
Je la conçois non seulement comme la bonne gouvernance mais aussi comme le respect des droits de l’Homme et de la loi
Votre définition de la justice ?
C’est l’indépendance de la magistrature et l’impartialité.
Si vous deveniez de nouveau ministre des Relations extérieures, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Je rétablirais les rapports avec les partenaires internationaux et favoriserais un bon climat avec les pays voisins.
Si vous étiez chef de l’Etat, quelles seraient vos deux premières mesures ?
Je favoriserais l’esprit de dialogue entre la classe politique à l’exemple de ce que viennent de faire le Président Uhuru Kenyatta et Raila Odinga. En plus, je lutterais contre la corruption.
Croyez-vous à la bonté naturelle de l’homme ?
J’y crois. C’est la société qui transforme l’homme.
Pensez-vous à la mort ?
Oui comme croyant car la mort est dans la nature des choses.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?
Je le remercierai pour la vie, lui demanderai pardon et le repos éternel