Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Cathy Kezimana.
Votre qualité principale ?
La joie de vivre
Votre principal défaut ?
La colère
La qualité que vous préférez chez les autres ?
L’honnêteté
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?
L’hypocrisie
L’homme que vous admirez le plus ?
Martin Luther King
La femme que vous admirez le plus ?
Ma mère
Votre plus heureux souvenir ?
Quand j’ai revu mes enfants au sortir de la prison
Votre plus triste souvenir ?
Le décès de mon frère après d’atroces souffrances suite à un accident (brûlures)
Quel serait votre plus grand malheur ?
La perte de mon enfant
Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?
L’indépendance
Le métier que vous aimeriez exercer ?
Défenseuse des droits humains
Votre passe-temps préféré ?
Ecouter la musique ou quelques émissions sur You Tube
Votre lieu préféré ?
La plage
Le pays dans lequel vous aimeriez vivre ? Pourquoi ?
Le Burundi. C’est chez moi, je m’y sens bien
Le voyage que vous aimeriez faire ?
Partir pour des îles…
Votre rêve de bonheur ?
Avoir une famille unie qui respecte Dieu, des enfants qui s’aiment et s’entraident mutuellement
Votre plat préféré ?
La lasagne
Votre chanson préférée ?
Avant toi de Vitaa et Slimane
Quelle radio écoutez-vous ?
Radio Isanganiro et RFI
Votre devise ?
Quoi qu’il arrive, rester serein et garder la foi
Votre définition de l’indépendance ?
C’est une condition pour une nation dans laquelle les citoyens exercent l’autogouvernance et une souveraineté totale sur le territoire.
Comment définissez-vous la démocratie ?
Forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple. Comme on aime le dire si souvent, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.
Et par Justice, qu’entendez-vous ?
Principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité, c’est une qualité morale qui invite à respecter les droits d’autrui.
Qu’est-ce qui vous a attirée vers la politique ?
En 1993, j’avais 15 ans. Curieusement j’avais la carte d’électeur ! A cette époque, j’avais une parenté qui était en prison et toute ma famille avait opté de voter pour le président Ndadaye pour que justice soit rendue pour notre parent. J’ai voté pour Ndadaye Melchior dans ce but. Je ne comprenais pas grand-chose à la politique.
C’est à ce moment-là que j’ai vu l’animosité des gens. Pendant les meetings de 1993, les élèves tutsi de notre école ont commencé à agresser les élèves hutu sans nous épargner moi et ma sœur. Elle et moi ne connaissions même pas notre ethnie vu que ce sujet n’était jamais abordé chez nous. C’est par après que notre maman nous a dit que nous sommes tutsi.
Nous étions externes et à la sortie de la classe, les élèves faisaient deux colonnes et ma sœur et moi passions au milieu des colonnes, tout le monde nous injuriait : « Sales Hutukazi, Ndadaye va gagner, vous et votre mère serez nommées ministres, vous puez … »
Les élèves hutu ont fui mon école. Ma sœur et moi avons ramené chez nous la sœur de Ndadaye (Hyacinthe). Nous avions aussi ramené chez nous une vingtaine de filles hutu pour les cacher. Le lendemain elles ont quitté Ijenda, et ma mère a ramené Hyacinthe jusque chez son frère Melchior Ndadaye.
Comment vous avez vécu tout cela ?
J’étais révoltée. J’ai demandé à ma mère de m’expliquer exactement l’histoire hutu-tutsi. Elle m’a donc parlé de 1972, je ne répéterai pas toute l’histoire, mais ce qui m’a fait mal c’est d’apprendre que des innocents ont été tués juste parce qu’ils étaient Hutu.
En 1972, ma mère a caché beaucoup de familles hutu, elle me disait que notre maison était devenue comme un camp de réfugiés. Le cas qui m’a fait mal est celui d’un certain Dr Ndayatuka, diplômé d’Astrida, il a été ramené par des gens lui disant qu’il devait se présenter je ne sais où, et a été tué. Ma mère a caché sa femme Marie Rose et ses deux enfants pendant trois mois et Mr Gaëtan Nikobamye est venu chez nous pour les récupérer et les a ramenés au Rwanda. Ma mère a caché beaucoup de personnes, je me réserve de citer ici leurs noms.
J’ai grandi avec cette colère, je sentais que je devais soutenir ce peuple hutu, mais je ne savais pas par où passer. Je me suis renseignée, et j’ai trouvé quelqu’un qui m’a mise en contact avec une personne qui était du PALIPEHUTU FNL. C’était en 2004, c’était le début, j’y suis entrée.
N’avez-vous eu aucune hésitation à intégrer un parti historiquement dédié à la libération des Hutu (Ex-Palipehutu-Fnl) étant une tutsie ? Comment a réagi votre entourage ?
Je n’ai jamais hésité, j’étais déterminée à rencontrer ces gens, à les connaître davantage, à lutter avec eux. Je me souciais très peu de mon ethnie, je ne pensais qu’à cette injustice dont ils étaient victimes.
Dans mon entourage, certains pensaient que c’était par pure spéculation, d’autres pensaient que j’étais devenue folle, que j’ignorais complètement qui étaient vraiment ces gens.
Comment s’est passée votre intégration au sein du Cnl ?
J’étais déjà membre du FNL, quand notre parti nous a été volé, je suis restée avec ceux qui ne sont pas partis. Quand notre parti a été agréé, il était juste question de continuer avec ceux avec qui on partageait la vision. Depuis l’agrément, je suis dans le Bureau Politique du parti comme conseillère chargée des relations extérieures et de la coopération internationale.
Quid de vos rapports avec le leader du Cnl Agathon Rwasa ?
Notre leader Agathon Rwasa est président de mon parti. Je suis membre du Bureau Politique, je suis députée issue de ce parti, donc nous entretenons des relations purement politiques, mais laissez-moi souligner que sa sagesse, son charisme et sa sobriété m’inspirent beaucoup.
Qu’est-ce qui vous a poussée à vous faire élire députée ?
Quand je me suis fait élire députée, je pensais que beaucoup de portes allaient m’être ouvertes, que ma voix allait porter loin, que j’aurais le pouvoir de secourir les gens. J’étais sûre que mon parti allait gagner. Je me voyais jouer un grand rôle dans les changements positifs qui allaient s’opérer, bref je rêvais d’un Burundi nouveau où tout le monde, Hutu, Tutsi, Twa, hommes et femmes allaient y trouver son compte.
Vous avez été arrêtée et emprisonnée pendant des semaines durant la campagne électorale de 2020. Quel souvenir gardez-vous ?
Je pourrais écrire tout un roman sur cet épisode malheureux, mais brièvement.
J’étais à Ijenda, en plein meeting, la population me soutenait, j’étais confiante, je ne me doutais de rien, mais une amie d’enfance, que je considère comme une sœur, une personne très bien introduite dans le milieu politique avait une information : je devais être emprisonnée endéans deux jours.
Quelques heures avant mon arrestation, quelqu’un m’a appelée pour me dire : « Si c’est possible, fuis tout de suite, sinon tu vas te faire arrêter ». Je me suis dit « si je fuis, je vais être tuée et on ne saura jamais la vérité, vaux mieux que tout se passe au grand jour ».
J’ai été obligée d’interrompre mon meeting prévu ce jour-là, j’ai pris le volant et je me suis dirigée à Bujumbura. A 2 km de là, un pick-up avec à bord une dizaine de policiers m’attendait. Ils m’ont arrêtée, comme prévu. J’ai fait semblant de stopper ma voiture, mais j’ai continué ma route à plus de 120km à l’heure, j’ai appelé mon mari, j’ai appelé le président du parti qui m’a dit de m’arrêter que sinon je risquais de faire un accident mortel. Vers Nyabiraba, je me suis arrêtée et le commissaire provincial de Bujumbura m’a fait sortir de ma voiture et m’a mise dans son pick-up.
Là j’ai compris que c’était fini. J’ai fait une prière : « Seigneur je sais que je ne suis pas parfaite, mais toi tu es parfait, si je dois mourir, donne-moi de mourir dans la dignité, que je ne sois pas violée par ces policiers. Prends soin de mes enfants et ramène-moi auprès de toi ». Là, je n’ai plus eu peur et je fredonnais même quelques gospels.
Le commissaire a appelé le procureur de Bujumbura pour lui dire : « Je la tiens, s’il te plaît viens parce que si tu envoies ton substitut il pourrait ne pas le faire comme prévu. »
Je suis arrivée dans les bureaux du procureur vers 17 h 30, un interrogatoire très court, histoire de me faire écouter mon audio lors d’un des meetings dans ma commune natale, de me dire que j’ai appelé la population à prendre des armes, que j’ai injurié le président de la République, beaucoup d’accusations qui, selon lui, méritaient la perpétuité. Il m’a dit qu’il allait appeler ‘’ses supérieurs’’. Il a appelé je ne sais qui et il a dit au commissaire de me ramener à Mpimba.
J’y suis arrivée vers 19h. Les policiers de garde m’ont demandé d’enlever le t-shirt du parti CNL que je portais toujours et là a commencé mon calvaire dans cet autre « pays », Mpimba. La prison m’a rendue plus forte, plus déterminée. Certes j’ai souffert, j’ai subi l’injustice, mais ma vengeance, c’est le pardon.
Le monde politique burundais demeure, malgré des avancées ces dernières années, la chasse gardée des hommes. Comment une jeune femme comme vous a-t-elle réussi à se tailler une place dans un tel univers ?
Notre Constitution exige la participation de la femme à au moins 30% (D’ailleurs, pourquoi s’arrêter à 30% ?). Nos frères sont donc obligés de nous laisser cette passerelle.
Un conseil pour les jeunes filles et femmes burundaises tentées par la politique ?
J’encourage toutes les femmes et filles qui ont cette envie d’intégrer le monde politique. Elles ont un rôle primordial à jouer pour la bonne gouvernance de ce pays tant meurtri par différentes crises.
Comment expliquez-vous l’effritement actuel des partis politiques d’opposition sur le terrain ?
La santé démocratique va très mal dans notre pays. Nous sommes retournés à la période du parti unique, parti-Etat, où il est strictement interdit à tout autre parti d’opposition de lever le petit doigt. Le moyen qu’ils ont trouvé pour y parvenir c’est l’effritement des partis d’opposition.
Comment jugez-vous le travail parlementaire de manière générale ?
Normalement, c’est un noble travail. Les parlementaires sont là pour voter les lois, contrôler l’action gouvernementale, sauvegarder l’intérêt du peuple, ils sont la voix du peuple. Si cela était respecté, le Burundi en tirerait profit, mais hélas …
Est -ce facile de marier votre vie de femme politique et votre statut de mère de famille ?
L’essentiel est de s’organiser, j’ai la chance aussi d’avoir un époux qui me soutient et m’encourage et des enfants qui grandissent (deux sont à l’université).
Voyez-vous un jour le Cnl accéder au pouvoir ?
N’eût été ce qui s’est passé, le CNL serait déjà au pouvoir. Viendra le temps où les réels scores électoraux seront pris en compte.
Y a-t-il un acte, un fait, une parole que vous avez posés dans le passé que vous regrettez ou feriez autrement aujourd’hui ?
Mon plus grand regret est le temps perdu (plus de 15ans) à chercher que les gens changent, à chercher mon bonheur auprès des autres.
Aujourd’hui j’ai compris que le seul artisan de mon bonheur, c’est moi.
Croyez-vous à la bonté de l’Homme ?
Oui, de bonnes personnes existent.
Pensez-vous à la mort ?
Pas vraiment, ma prière est que j’aie une bonne fin, dans le Seigneur, et que mes enfants m’enterrent. Toutefois, j’aimerais quand même vivre plus longtemps.
Propos recueillis par Alphonse Yikeze
Félicitations madame Cathy. Cela montre qu’au Burundi, il est encore possible de vivre comme une nation. Il y a encore des gens pleins d’empathie, d’ubuntu. Avant je croyais que madame était opportuniste, mais son témoignage montre noir sur blanc qu’elle est au dessus de ces chicaneries ethniques, ce qui compte chez elle c’est l’être humain. Je connais quelques Hutu qui sont comme elle, surtout de l’Uprona. Abarundi tuzokira.
Moi aussi je voudrais savoir si son père est encore vivant etant donné qu’elle ne l’a pas mentioned null part
Pour le journaliste qui a fait cette interview, pourquoi on voit la présence de sa maman et non la présence de son père ? Yoba ari ikivyarwa ? Kuko ivyo yavuze birimwo ibidatahuritse. Umuntu agira se na nyina. Se ntawe afise ? Duhe inkuru yose et non kwandika ivyo mwipfuza. Ndaja kugira ico mvuze mumpaye version détaillée de sa biographie. Merci.
@Rudinira Désiré
1. Vous écrivez: »Pour le journaliste qui a fait cette interview, pourquoi on voit la présence de sa maman et non la présence de son père ? Yoba ari ikivyarwa ?… »
2. Mon commentaire
a). Barundi twisubireko kugira ngo tuve mu macakubiri ashingiye ku moko.
Tuvavanure no kwiyumvira ko amoko ariyo azodufasha gushika ku vyo twipfuza.
b). Dans l’avant-propos du livre du rabbin américain Daniel Lapin (né le 1 er janvier 1947 à Johannesbourg en Afrique du Sud), Dave Ramsey (présentateur du programme radiophonique The Ramsey Show) écrit:
« The most important business lesson my dad taught me was that money come from work. DON’T TALK TO ME ABOUT WHAT YOU DESERVE OR WHAT YOU ARE ENTITLED TO. NO ONE IS GOING TO HAND YOU ANYTHING. This has been true since the beginning of time: you’ve got to leave the cave, kill something, and drag it home.THEN IT’S YOURS… »
Rabbi Daniel Lapin: Thou shall prosper- Ten commandements for making money (second edition 2010).
Ivyo nahora ntinya kwandika ko mu Burundi twigumira muri « culture de la médiocrité » (kuko abarundi mwombamba) na Nyenicubahiro umukuru w’igihugu Evariste Ndayishimiye asa nuwabivuze aho yari i Gitega ahariko harubakwa stade nsha ya basketball.
« Narababwiye nti iki ni igikorwa co kwikura akagaye…
Ukikura akagaye, ukumva uti ntegerezwa, MBEGA BANSUZUGURIYIKI? kugira ucikureko. Nico gituma lero nkebukira abarundi bose kuguma muraba ikintu uw’inyuma ashobora kudusuzugurirako, ashobora kutugayirako, duca tucikura…..
Duca twubaka nyakatsi mu murwa mukuru wa politike?
Nk’abanyaGitega twubaka inzu z’akarorero, tukerekana ko dufise ivyiyumviro vyiza, tukubaka inzu nzizanziza, tukagira amabarabara meza, TUGAKURA AKAJAGARI.
Ku murwa mukuru wa politique nta kajagari kabamwo… »
https://www.youtube.com/watch?v=5FFfm3DXLGQ&t=197s
Stan Siyomana . Avec beaucoup de respects que je dois à vos points de vue pertinents ivyo uvuze bihuriye he niyi Coin de Feu ahubwo n’amakosa ya Iwacu modérateur yagushiriyeko commentaire yawe déplacé par rapport au sujet. La grande question que je me pose pour cette dame très courageuse d’adhérer à un parti fonciérement hutu, ( peut-être Rwasa essaie de porter un habit d’homme d’état ,ce que je doute fortement quand il abandonne tous ses militants enlevés ,tués) Est-ce que elle a sa place dans cette idéologie,ou c’est vraiment un vernissage ou une petite femme tutsi de service pour montreer que le CNL n’est pas d’une seule ethnie.L’avenir nous dira.
@Kibwa Jean
« Une petite femme tutsi » est péjoratif est pourrait être raison de censure de la part du modérateur d’Iwacu.
Note du modérateur
C’est même insultant. Espérons que l’auteur ne le fera plus !
@Kibwa Jean
1. Vous écrivez: »La grande question que je me pose …d’adhérer à un parti fonciérement hutu.. »
2. Mon commentaire
a). Pourriez-vous me donner les critères (statistiques, ethnologiques et autres) sur lesquels vous vous basez pour déterminer que tel parti est « fonciérement hutu »?
b). L’article 78 de la Constitution de la République du Burundi du 7 juin 2018 dit que les partis politiques « doivent ETRE OUVERTS A TOUS LES BURUNDAIS et leur caractère national doit également être reflécté au niveau de leur direction. Ils ne peuvent prôner la violence, l’exclusion et la haine sous toutes leurs formes, notamment celles basées sur L’APPARTENANCE ETHNIQUE, régionale, religieuse ou DE GENRE… »
http://www.presidence.gov.bi/wp-content/uploads/2018/07/constitution-promulguee-le-7-juin-2018.pdf
c). « La liberté d’association consiste en la possibilité de former ou de rejoindre un groupe pour une durée prolongée. C’est le droit de constituer, d’adhérer et de refuser d’adhérer à une association… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_d%27association
@Kibwa Jean
« une petite femme tutsi de service pour montreer que le CNL n’est pas d’une seule ethnie. »
Votre commentaire me rappelle l’époque de Sibomana Adrien, Mukasi, Mayugi…; qui étaient qualifiés de hutus de service. Dommage que la suite a montré qu’ils étaient effectivement de service. Par ailleurs il faudra bien que, pour en finir avec ces divisions éthniques, il y ait des hutus ou des tutsis qui soient à ces places, tout en évitant d’être de service. Gageons que Ketty en soit le début! Courage Ketty!
Cette dame est à l’évidence une grande âme. La question qui se pose est de savoir si elle, tutsie jusqu’à la caricature, est réellement acceptée dans un parti fondé sur la haine ethnique jusqu’à être accusé du massacre des tutsis congolais réfugiés à Gatumba uniquement parce qu’ils portaient l’étiquette tutsi. Le FNL n’avait jamais vu de tutsis congolais, la simple appellation tutsi suffisait pour les exterminer, femmes et enfants. Mais cette grande âme semble peu informée des réalités burundaises. Originaire de Jenda, contrée à majorité tutsie, et ainsi protégée par le nombre, elle ignore le sort des minorités tutsies exterminées dans toutes les contrées nationales car désespérément minoritaires, sans aucune possibilité de survie. Francis Gahungu pose une question profonde. Existe-t-il dans l’autre camp, une seule personne qui a autant d’empathie pour ceux de l’autre ethnie comme cette dame exceptionnelle ? Dans sa biographie, A Long March to Freedom, Mandela affirme qu’il a rencontré en son avocat et sa famille, un blanc qui n’avait aucune considération raciale. Nous venons de trouver une burundaise au-dessus des complexités ethniques. Est-elle réellement acceptée dans un parti fondé sur la haine ethnique ?
Madame Cathy umugambwe murimwo wamye uvuga kumugaragaro ico ugamije kuva wavuka. Muri 1972 ntabwo hapfuye ubwoko bumwe, mama wanyu nizere ko yababwiye ivyabaye kubundi bwoko. Ndabashimiye kuba mwerekanye uko mubona kahise kigihugu cacu mugabo sinobabesha ndumiwe.
Macchiavel disait: » la Fin justifie les moyens « .
Madame Keza a tout a fait raison car elle a atteint son objectif d’avoir un poste politique apres avoir exprime son mecontentement du regime de ses oncles aux dirigeants du PALIPEHUTU et CNL, meme si elle reve d’ obtenir un ministere une fois son patron Rwasa devenir le president du Burundi.
Pourquoi chère madame, en tant que députée et ayant un niveau intellectuel élevé, pourquoi ne vous élevez vous pas pour condamner toutes les injustices d’où qu’elles viennent.
Ngejeje aho
Merci Madame. Un bon parcours, un bon témoignage. J’ai surtout aimé le fait qu’elle se sentait très interpellée par une injustice subie par les gens qui ne sont pas de son ethnie. C’est dire qu’on peut dépasser nos groupes ethniques et agir pour le bien de qui ça soit. Cependant, elle semble ignorer que les Tutsi aussi ont subi la pire menace( idéologie de solution finale, génocider pour en finir avec ces oppresseurs*ce fut longtemps enseignants à bcp de groupes). Je comprend cette femme battante, courageuse et très humaine qui lutte contre l’oppression. Je serais en même temps très content d’entendre un hutu qui se sentait interpellé par la menace de génocide contre les Tutsi. Et en même temps, il faut qu’elle commence à lutter contre les injustices actuelles contre les Tutsi. Parce qu’actuellement les choses ont changé dans l’autre sens. Ça démontrerait qu’on peut sortir du bourbier partisant ethnique et retrouver les réflexes d’une vraie nation.
Merci à Iwacu pour ce témoignage enrichissant.
Mr Francis Gihugu, ça n’a pas pas changé dans l’autre sens, maintenant tout le monde pleure à cause surtout de la fin et la mauvaise gouvernance, le président lui-même a témoigné de la souffrance dans laquelle les burundais se trouvent et a ajouté que tout le monde pleure.