Mercredi 26 juin 2024

Société

Au coin du feu avec Ariane la Rochelle Nishimwe, alias Rachly Nish

18/06/2024 0
Au coin du feu avec Ariane la Rochelle Nishimwe, alias Rachly Nish

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. Une occasion pour les anciens d’enseigner, avec l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais, au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient et contestaient car, tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Ariane la Rochelle Nishimwe.

Votre qualité principale ?

La compassion.

Votre principal défaut ?

L’exaspération.

Exemple ?

Une discussion peut mal tournée. Dans ce cas, je peux passer presque toute une journée sans parler à personne. Ça m’arrive de temps en temps et je reconnais cela comme un défaut que j’ai.

Qu’elles sont vos préférences dans le métier d’artiste ?

Tout d’abord, je fais ce que j’aime. En plus, j’ai gagné des amis qui sont devenus une famille. Et, à part cela, je n’ai pas de préférence. Aussi, le métier m’aide à me détendre. J’aime chanter. C’est tout.

La qualité que vous préférez chez les autres ?

La bienveillance.

Les défauts que vous ne supportez pas chez les artistes ?

Les critiques négatives très exagérées. Ils ont cette tendance à trop vouloir commenter négativement les faits et gestes de l’un ou l’autre.

Très motivée et appliquée dans le métier, où trouvez-vous l’émulation ?

L’amour du métier.

Pouvez-vous expliquer ?

Plus d’un savent que la musique n’a pas encore pris de la place ici au Burundi. Je veux dire la question finance. On est obligé de se donner corps et âme en y mettant ses propres moyens pour atteindre le résultat final. On ne gagne que la satisfaction du résultat bien fait.

Quel est votre point de vue par rapport aux artistes d’ici chez nous ?

Nous ne sommes pas solidaires.

Pouvez-vous expliquer ?

On a beau tout faire pour produire une bonne chanson, avec tous les moyens nécessaires, mais il n’y a personne pour te donner un coup de main, ne fût-ce que poster ton produit fini. Le minimum serait de nous soutenir mutuellement en essayant de porter le plus loin possible la visibilité de notre travail. Malheureusement, à la fin revient leur défaut de commenter négativement le travail sans connaitre l’effort fourni.

Votre plus beau souvenir ?

La naissance de mon fils. Je vis toujours chez mes parents. Mais, le jour de sa naissance a été le jour le plus beau de ma vie. Ma famille a accepté ma grossesse et elle m’a soutenue jusqu’à l’accouchement de mon fils qui a été un moment mémorable.

Quel est l’homme que vous admirez ?

Mon père. Les autres viennent après.

Le métier que vous auriez aimé exercer ?

J’ai la force et une tête bien posée. Je crois que je peux faire beaucoup de choses. Je joue au volleyball dans une grande équipe qui se distingue au niveau national. J’exerce mon métier d’artiste. Je suis des cours de droit pour l’obtention d’un master. Je crois que je peux exercer tout ce qui pourrait me tomber dans les mains tout en poursuivant ma carrière musicale.

Votre passe-temps préféré ?

J’adore les entrainements au volleyball. Jouer aussi. J’aime également regarder des films et je suis actrice aussi. J’aime aussi écouter la musique.

Votre lieu préféré ?

A la maison.

Pourquoi ?

C’est paisible.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

J’ai déjà visité presque toutes les provinces du pays. Mais quant à l’extérieur du pays, je ne vois vraiment pas pourquoi y aller si ce n’est pas pour une mission de travail. Cela ne m’intéresse pas.

Votre rêve de bonheur ?

Tout d’abord voir le travail que j’entreprends aller de l’avant et pouvoir aider les autres.

Votre plat préféré ?

Je suis une Burundaise. Je mange tout mais j’ai un grand penchant pour le riz (rire).

Votre chanson préférée ?

Ma chanson « My body ».

Votre devise ?

L’amour. Tout pour moi tourne autour de l’amour.

Croyez-vous à la bonté humaine ?

Cela dépend de la conception que chacun d’entre-nous se fait. Nous nous focalisons souvent sur l’inhumanité, la méchanceté ou les atrocités. Mais je crois sincèrement à la bonté humaine. Quand j’étais enceinte, sous le toit de mes parents, cette bonté humaine a fait que mes proches m’ont accueillie et comprise. Ils m’ont soutenu jusqu’à maintenant. Certaines familles rejettent les jeunes filles au lieu d’essayer de les comprendre. Ça, pour moi, c’est l’absence de cette bonté. Il y a des moments où on a vraiment besoin de la bonté humaine. Je vous assure.

Pensez-vous à la mort ?

Pas souvent. Je me dis que c’est la destination finale et inévitable pour nous tous. Moi, je n’y pense pas. Les pires moments qui me font penser à cette terrible réalité est le jour d’un enterrement. Là vraiment, la trouille me traverse le corps.

Si vous comparaissiez devant Dieu, que lui demanderiez-vous ?

De fortifier ma compassion envers mes semblables.

Propos recueillis par Stanislas Kaburungu

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Née en 1995 dans la commune Bugenyuzi en province de Karusi, Ariane la Rochelle Nishimwe connue sous le pseudonyme de Rachly Nish, est 3e d’une fratrie de six enfants. Avec beaucoup de difficultés liées à l’enregistrement de ses chansons, elle commencera comme chanteuse professionnelle dans les années 2017-2018. Elle a à son actif plus de vingt chansons dont « My body », « Polepolema », « Tumushime ». Elle fait partie d’une grande équipe féminine de volleyball, Gender light club de Bujumbura (GLC) et elle en est la meilleure passeuse. GLC est l’une des prestigieuses équipes féminines du Burundi. Son équipe de volleyball est classée deuxième au niveau national cette année. Après son bac à l’université du Burundi, elle poursuit aujourd’hui ses études de 2e cycle en droit des affaires. Célibataire, Ariane la Rochelle Nishimwe, Alias Rachly Nish est mère d’un garçon.

Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu

Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.

Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Editorial de la semaine

La mobilisation des « radins » pour les quatre bougies de Neva

Comme il se doit en pareille situation, les festivités marquant les quatre ans au pouvoir du président Evariste Ndayishimiye, organisées à Nyabihanga, en pleine province de Mwaro, une contrée de citoyens jouissant à tort ou à raison d’une légendaire réputation (…)

Online Users

Total 2 376 users online