Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Antoine Marie Zaccaria Rugerinyange alias Africanova.
Votre qualité principale?
La gratitude. J’estime que chaque action positive à mon égard mérite un merci, et le mien est toujours sincère.
Votre défaut principal?
La gourmandise. Les mets succulents, les friandises, la bonne chère, une bonne bière, ça a toujours été mon péché mignon, mon point faible depuis le plus loin que je me souvienne.
La qualité que vous préférez chez les autres?
L’empathie. Si tout le monde avait cette qualité, bien des drames personnels et collectifs auraient pu être évités. Le monde serait bien meilleur qu’il ne l’est aujourd’hui.
Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres?
Le narcissisme. Les narcissiques sont à la base du déni des droits les plus élémentaires de la personne humaine. C’est un genre de personnages qui me répugnent profondément.
La femme que vous admirez le plus?
Maman pour le courage, la ténacité, la résilience, et la force d’avoir pu élever seule mes nombreux frères et sœurs après la disparition de notre papa, victime du génocide de 1972. À travers elle, mon admiration va à la femme burundaise qui, de la condition la plus modeste à la plus élevée, a de tout temps été et reste le pilier de la famille burundaise.
L’homme que vous admirez le plus?
C’est celui qui croit profondément en la justice sous toutes ses formes, et qui se donne comme mission de la promouvoir, même au péril de sa vie. De telles personnes existent et ont existé sur nos collines, nos quartiers et au niveau national.
Votre plus beau souvenir?
C’est toujours avec une très grande émotion que je me remémore ce jour de février 1993 où au stade FFB, devant une foule de milliers de sympathisants en délire, je reçus de la main du futur président de la République, le bien-aimé et ami Ndadaye Melchior, le trophée de reconnaissance pour l’organisation impeccable du concours national de la meilleure chanson Frodebu qui venait d’avoir lieu. Mon 2e plus beau souvenir, c’est quand en novembre 1978 au Campus Kiriri, notre ministre de l’Information Pierre Ngenzi, au milieu de chaudes acclamations de toute la salle, vint me féliciter personnellement sur scène, à la suite de mon interprétation magistrale d’une de mes compositions anglaises « Leave me », qui m’offrit l’occasion d’étaler mon expérience et talent de chanteur que, comme choriste, j’avais jusque-là mis en sourdine. Je ne me doutais pas à cet instant là que cette poignée de main ministérielle venait d’inaugurer tout un pan de ma carrière artistique.
Votre plus triste souvenir?
Lorsque j’appris la mort de mon papa. La triste nouvelle me parvint par une lettre que m’a envoyée un de mes cousins, le Révérend Père Salvator. C’était en septembre 1972, 4 mois après son meurtre et je vivais en Ouganda. Cela m’a causé une douleur immense, d’autant plus que quelques semaines avant sa mort, papa m’avait écrit une lettre émouvante dans laquelle il m’avait transmis ses encouragements et bénédictions pour ma carrière musicale à l’étranger.
Quel serait votre plus grand malheur?
Étant catholique pratiquant, mon plus grand malheur serait surtout de mourir dans le péché, mais aussi d’achever ma vie sur terre dans l’isolement, loin des miens.
Le plus haut fait de l’histoire burundaise?
Sans conteste le retour triomphal du président Pierre Nkurunziza, après le coup d’état raté du 13 mai 2015. Surtout quand on voit les moyens mis en œuvre, le travail de sape et d’infiltration opéré depuis un certain nombre d’années, l’influence et le nombre de puissances qui orchestraient et finançaient le complot, cela tient du miracle qu’ils ne soient pas arrivés à leurs fins.
La plus belle date de l’histoire burundaise?
Le 1er juillet 1962, jour de l’indépendance.
La plus terrible?
Le 21 octobre 1993, jour de l’assassinat du président Ndadaye et ses proches collaborateurs. Cette date est la plus terrible pour moi personnellement ainsi que pour des millions de Burundais. Rappelons au passage que moi-même devais faire partie des suppliciés de ce jour fatidique. Ce ne fut pas le cas tout simplement parce que la veille j’étais parti en mission au Burkina. Quand les assassins au bord de deux camions militaires vinrent me cueillir à mon domicile dans le quartier de Bwiza, l’oiseau s’était envolé. De dépit, ils embarquèrent tout le monde vivant dans la parcelle, Burundais, Rwandais, Congolais, Hutu, Tutsi, croyant que sous la terreur, les pauvres allaient dévoiler ma cachette. Mais ils durent finalement se rendre à l’évidence et les libérer quelque temps après.
Les commanditaires du crime sans nom du 21 octobre 1993 et des jours qui ont suivi ne savaient pas qu’ils mettaient le feu aux poudres qui allaient dévaster le Burundi dans une guerre civile qui dura plus d’une décennie et qui, ironie du sort, finit par emporter leur système politique ségrégationniste, inique et dictatorial. A l’instar de nombre de mes compatriotes, moi et ma famille en fûmes durement affectés. Notre maison familiale à Gitaramuka fut entièrement détruite. Notre maman, qui eut presque tous les membres de sa famille décimés, décéda quelques années plus tard en exil intérieur. Ses enfants, d’une fratrie de 11 individus, deux seulement restèrent au pays dans des conditions difficiles, les autres, moi en premier vivons toujours en exil.
Le métier que vous auriez aimé faire?
J’aurais voulu être médecin. À la fin de la 6e primaire, nous avions trois choix pour l’école secondaire, et par ordre de préférence, j’ai choisi en premier le Groupe scolaire d’Astrida pour plus tard être médecin comme mon parrain Bède Bipfubusa. Ensuite le Petit Séminaire de Mureke pour qu’à défaut d’être médecin, je sois prêtre, et à la fin l’EMP de Musenyi, tout simplement parce que j’y étais né. Les frères belges qui la dirigeaient m’aimaient beaucoup. Et depuis ma tendre enfance, mes grands-parents maternels et de nombreux membres de leur famille vivaient à Musenyi et j’étais leur chouchou. Pour des raisons que j’ignore mais que j’ai cru comprendre plus tard, c’est Musenyi qui a été retenu et mon rêve d’être médecin fut relégué au placard.
Votre passe-temps préféré?
J’ai de tout temps été un adepte assidu de la lecture, avec une préférence pour l’histoire, la politique, l’actualité, le roman historique et policier etc… Depuis toujours, j’écoute la musique et j’aime le cinéma, d’ailleurs cela fait près de dix ans que je suis abonné à Netfllix.
Votre lieu préféré au Burundi?
Partout où d’un lieu élevé je peux admirer la ville de Bujumbura, sa plaine et le lac Tanganyika, comme les montagnes qui surplombent le Campus Kiriri, Sororezo et j’en passe… C’est une vue féerique, un paysage époustouflant de beauté, de majesté que vous retrouverez rarement ailleurs.
Le pays où vous aimeriez vivre?
Le Burundi. Malheureusement, les différents drames que mon pays a connus ne m’ont pas permis de m’y établir durablement. Maintenant, au crépuscule de ma vie, je garde l’ultime espoir que le Tout-Puissant m’accordera la grâce d’y clôturer mon existence.
Le voyage que vous aimeriez faire?
De Paris, je ne connais que l’aéroport Roissy Charles de Gaule. J’aimerais visiter cette ville, admirer les différents monuments et ouvrages célèbres que je connais seulement en théorie à travers les livres et les films.
Votre rêve de bonheur?
Rendre heureuses les personnes que j’aime et les personnes qui m’aiment.
Les bananes burundaises cuites à l’eau avec des aubergines burundaises (intore), accompagnées de haricots dans une sauce tomate. En second lieu, j’aime le foutou banane ivoirien avec sauce graine poisson.
Votre chanson préférée?
NZALE du Seigneur Tabu Ley Rochereau, mon idole de toujours, l’artiste-musicien de la RDC, que je considère comme le meilleur chanteur-compositeur africain de tous les temps. NZALE, un morceau des années 70 qui n’a pas son pareil quant à la beauté de sa mélodie, à l’expression du sentiment en l’occurrence la perte d’un être cher, interprétée par une voix d’or, que dis-je? De diamant, inégalée, inégalable, inimitable.
Quelle radio écoutez-vous?
ROUGE FM 94.9 Gatineau-Ottawa. Une radio canadienne francophone qui diffuse de la bonne musique. Pour l’actualité en général, j’écoute Radio Canada que je préfère aux grands médias traditionnels qui, s’agissant de l’Afrique et du Burundi en particulier, ont la fâcheuse habitude de nous balancer des infos traitées de manière tendancieuse avec des visées carrément subversives.
Avez-vous une devise?
Assurément, je fais mienne celle parmi les nombreuses que Le Christ Jésus nous a léguées: « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. »
Votre souvenir du 1er juin, (le jour où le président Ndadaye a été élu)?
Ce jour-là, vers 9h du matin, je me suis rendu au lieu du vote situé dans la cour devant la zone Bwiza et rempli mon devoir de citoyen. Après je suis rentré à la maison d’où je n’ai pas bougé. Le lendemain, n’ayant pas de nouvelle quant au résultat du vote, je suis allé me promener en ville et j’ai constaté que les gens avaient une mine soucieuse. Dans le minibus qui me ramenait à Bwiza était également une amie journaliste qui rentrait de son travail à la RTNB, Concessa Bacanamwo. Elle me dit que Ndadaye avait gagné les élections et que des dépêches de l’AFP confirmant cette victoire étaient envoyées dans les rédactions du monde entier. Je lui répondis que c’est ce que je croyais dans mon for intérieur, mais m’abstins de manifester ma joie pour ne pas choquer les nombreux upronistes qui étaient autour de nous. Arrivé chez moi, j’ai commandé 2 Amstel pour moi et 2 Fanta pour mon jeune domestique Aloys et nous avons ainsi fêté l’événement. Par après, j’ai fait une prière de circonstance pour remercier le Bon Dieu et je me suis enfermé dans ma chambre tout le reste de la journée, pour suivre les différentes déclarations, entre autres celle du ministre de l’Intérieur Ngeze qui, manifestement à contre cœur, n’est intervenu que le soir pour déclarer officiellement les résultats, suivi par la déclaration du président Ndadaye.
Votre définition de l’indépendance?
Pour un pays, c’est l’absence de domination étrangère. Pour l’individu, c’est pouvoir décider et agir soi-même sans influence ou pression quelconque.
Votre définition de la démocratie?
Le pouvoir par une majorité issue des urnes à travers des élections libres et transparentes, scrutin d’un homme, une voix.
Votre définition de la justice?
C’est la notion selon laquelle chaque individu ou groupe d’individus devrait (devraient) avoir ce qui lui est dû (leur est dû) de façon équitable.
Si vous deveniez ministre en charge de la Culture au Burundi, quelles seraient vos mesures urgentes ?
Désolé, je ne peux pas répondre à cette question
Dans votre carrière d’artiste quel est votre regret?
Je ne serai pas hypocrite. C’est pourquoi je vous dirai sincèrement que je regrette beaucoup de ne pas avoir pu signer de contrat avec une major ayant pignon sur rue dans la distribution internationale.
D’où est venu votre nom Africanova?
Etant très jeune j’ai connu la période coloniale ou le blanc était le maître absolu. J’ai aussi vécu les péripéties de la lutte pour l’indépendance au Burundi et ailleurs en Afrique. Après l’indépendance, j’ai considéré que l’Afrique sous le joug colonial était l’ancienne Afrique. Je me voyais comme faisant partie intégrante de l’Afrique libre, donc la nouvelle Afrique ou Africa Nova d’où le pseudonyme que je me suis donné d’Africanova avec lequel je signais mes portraits (j’étais un excellent dessinateur portraitiste) et que plus tard j’ai gardé pour ma carrière musicale.
Comment vous jugez la musique burundaise d’aujourd’hui?
Elle devient de plus en plus compétitive, grâce notamment à la technologie et aux moyens de communication plus variés et efficaces.
Quelle a été l’astuce des pionniers de la musique burundaise (dont vous faites partie) pour produire des chansons qui ne vieillissent pas?
Ceux qui faisaient la musique avaient réellement le talent et un minimum de savoir-faire. On ne pouvait pas s’improviser chanteur sans savoir bien chanter. Ou se prétendre musicien sans savoir jouer d’un instrument. La société de notre époque était moins permissive que l’actuel. Par voie de conséquence, l’auto censure était de mise. Dans ces conditions, il va de soi que la plupart de chansons réunissaient les atouts de qualité leur permettant de durer.
Votre conseil aux jeunes musiciens burundais?
Je leur conseille d’éviter la facilité et la précipitation dans le processus de création d’une chanson. Trouver un thème à développer avec des mots qui expriment dans un bon kirundi un message clair. Travailler bien la mélodie pour qu’elle soit riche en respectant ses 3 phases : introduction, développement et conclusion. Ne jamais se presser pour produire une chanson, prendre tout le temps qu’il faut pour créer une œuvre de qualité. Essayer tant que faire se peut d’apprendre des notions de base de théorie musicale.
Croyez-vous à la bonté humaine?
Oui, j’y crois fermement, car à toutes les étapes de mon existence, j’en ai fait l’expérience au Burundi et dans tous les autres pays où j’ai vécu.
Pensez-vous à la mort?
Oui, tous les jours depuis que j’ai l’âge de raison, et plus particulièrement depuis que mon petit frère Bagwiza (fils d’un oncle paternel) qui était élevé avec nous et qui m’était très proche est mort d’une maladie fulgurante (on a dit que c’était de sorcellerie ou de poison) en 1959. Depuis ce moment-là, aucun jour, je dis bien aucun jour ne passe sans que je pense à lui et à la mort qui me l’a arraché sans pitié.
Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous?
Ce sera l’occasion d’avoir des réponses aux questions que je me suis toujours posées et qui n’auront jamais de réponse sur cette terre : l’éternité, l’infiniment grand, l’univers…
Propos recueillis par Emery Kwizera
» Il fera son école primaire à Musenyi… »
Je crois qu’il a fait à Musenyi seulement l’EMP.
Quand j’ai commencé la 2 ème primaire à Musenyi, le Révérend père Salvator était en 4 ème et j’ai fait la même classe de la 2 ème à la 6 ème primaire avec le jeune frère du Révérend. La route que je prenais pour aller à l’école passe tout juste à côté de leur maison familiale et continue (je crois) vers la colline où vivaient leurs grand-parents.
Bravo à L’artiste, Africanova. je ne suis pas d’accord avec ses impressions sur le supposé retour triompal de Nkuru mais pour le reste, il s’exprime sans langue de bois et surtout dans ce passage: «les commanditaires du crime sans nom du 21 octobre 1993 et des jours qui ont suivi ne savaient pas qu’ils mettaient le feu aux poudres qui allaient dévaster le Burundi dans une guerre civile qui dura plus d’une décennie et qui, ironie du sort, finit par emporter leur système politique ségrégationniste, inique et dictatorial.»
Nous sommes nombreux les burundais à vivre à l’étranger pour gagner notre pain, pour le niveau de vie.
Antoine a tout à fait le droit de donner sa vision du passé et de la politique burundaise. Je partage en tous points son analyse, n’en déplaise à beaucoup sur ce forum.
Merci à Iwacu pour l’interview et à Africa Nova pour sa franchise
@Gahungu
Vous avez tout à fait raison, nous chantons tous la liberté d’expression et ceux qui ne sont pas d’accord avec Africanova peuvent donner leurs propres raisons.
Les commentaires montrent pourquoi le Burundais ne devrai jamais dire « ikiri k’umutima » à ciel ouvert.
Ohh chers parents. Vous avez été traumatisés. Vous n’avez pas su ni pu vous soigner à temps. Jeune que je suis je ne suis pas d’accord avec tout ce que Africanova dit,mais cela ne m’atteint pas autant car j’ai pas ètait traumatisé par ces années douleureuse de notre histoire.. C’est un homme qui exprime son point de vue. Et c’est tout.
Vous avez souffert chers parents. Permettez nous de construire un nouveau Burundi,sans vos commentaires. Triste de le dire mais c’est cce qui nous reste.
Nous écouterons vos musiques et conseil de democratie comme du folklore,et remettront à l’honneur un nouveau paradigme. Murakoze
Sur ce ,Africanova sera écouté par nos petits enfants même. Quel artiste. Sa pensée politique ne m’interesse pas comme sa religion non plus.
Merci
Monsieur Africanova récemment vous avez sorti une chanson intwari za démocratie, j’avais dit à quelqu’un qui vous connaît au Canada de vous transmettre le message mais je vais le faire ici. Vous dites que le Burundi est libéré et que maintenant coule le lait et le mie, alors pourquoi êtes vous en exil comme vous le dites vous même. Dans votre chanson les jeunes personnes qui sont avec vous sont tous au Canada, et on vous voit chanter à moins de 5 mètres d’un drapeau canadien qui flotte ce qui semble être contraire au contenu de votre chanson.
Je suis curieux de savoir pourquoi les putchisted on voulu arreter Africanova. Quelle fonction occupait- il?
Si la plus belle date dans l’histoire du Butundi fut la rentreé de Nkurunzia, alors pourquoi ce monsieur ne rentre pas au pays?
J’avais beaucoup d’estime pour le musicien.
Le politicien? Menteur.. Excfable!!!!!!
Donner au peuple ce que bon lui semble. Meme si la majorite vote pour des lois qui detruiraient leur nation entiere. C’est ca ce que c’est la democratie n’est-ce pas?
Vous le savez bien tout le monde du monde occidental ou monde intellectuel, soyons sincere. On ne peut pas mettre le charriot devant le cheval. Ce qui est reel est que, dans presque tous les pays africains et surtout le Burundi, la democratie a l’occidentale n’est qu’une pure blague. Notre culture et traditions ne sont pas encore pretes pour une democratie a la Canadienne ou a l’Europeenne. Soyons honnetes. Peut-etre apres des generations et des generations quand nos cultures et traditions auront pris une autre forme.
Pour l’instant on ne peut se rejouir que de ce symbole de democratie par election presidentielle et legislative sans se plaindre. On ne peut pas faire plus que ca pour le moment. Il y a des resources tres importantes que notre pays n’a pas encore reunies, au niveau economique, social, maturite politique, education, etc… il y a beaucoup bcp de choses qui ne sont pas encore en place pour pratiquer la democratie complete.
D’abord encourageons-nous les uns et les autres pour une cohesion sociale solide afin de diminuer les risques de guerre civile. Que peut-on faire pour contributer a une democratie complete dans notre pays? Soyons honnetes envers nous-memes.
Bien sur, de toutes facons, toute bonne democratie demarre par des elections!!
Cette honneur-la qui se fait en faveur de ce paysan burundais en se rendant vers les urnes pour deposer sa voix, c’est le debut de cette democratie demandee.
Le reste, donnons du temps au temps.
Franchement j’aimais de tout mon cœur et je suis même fan de votre mélodie. Cependant lorsque vous vous exprimez en politique, il me semble que vous n’êtes pas loin d’adopter un langage des extremistres ou des frustrés. Vous parlez de génocide de 1972 parce que vous avez été touchés, je compathie avec toi mais il faut penser aux autres qui ont été touchés, mais qui ne sont pas nécessairement vos enfants de cœurs. On accepte que le drame de 1972 était un drame douloureux pour le pays et que des crimes contre humanité ont été commis dans la répression mais il me semble que affirmer que c’est un génocide contre les Hutu revient à la un
compétence des juridictions spécialisées mandatées par les nations Unies. Par contre en octobre1993, vous affirmez que c’est une guerre civile…et vous affirmez que ceux qui ont tué Ndadaye ont mis le feu aux poudres et…ironie du sort ont mis fin à leurs systèmes dictatoriaux monolithiques. Franchement je peux comprendre votre douleur, comme beaucoup de Burundais moi y compris, mais ignorer que les Nations Unies ont enquêté et conclu sur le génocide contre les Tutsi en 1993 avec recommandations d’ouvrir les mêmes enquêtes sur les autres drames qui ont secoué le Burundi(Rapport S/682/1995. Mr, sais que tu étais un vrai fanatique de Frodebu quand le Frodebu avait accédé au pouvoir et que tu es actuellement fanatique CNDD-FDD, mais être militant fanatique ne permet pas de qualifier les crimes de génocide comme celui de 1972. Vous n’avez pas ni la compétence ni la qualification pour le faire. On pourrait même douter que vous ne vous moquiez de la douleur des autres qui ont été touchés.
Quand aux systèmes dictatoriaux monolithiques dont vous faites allusion, je vous laisse le soin de les qualifier comme vous vous voulez. Moi aussi je reconnais qu’ils n’étaient pas aussi démocratiques que ça. Mais » Ibibi birarutana nukuri. »
Insinuer que le pouvoir du CNDD-FDD, pourtant sorti des élections et les accords d’Arusha était meilleur et démocratique que les anciens pouvoirs, je me demande sur quels critères êtes-vous en train de juger. Vous avez droit d’avoir une haine contre les anciens pouvoirs, mais vous n’avez pas droit de te moquer de nombreux Burundais.
Et puis selon votre conception de la réalité, le fait historique est le retour de Nkurunziza sur le pouvoir en Mai 2015, est un acte de bravoure ou humour noir. En utilisant le même humour, je dis merci de retourner mille fois le couteau dans nos plaies. Mais je voudrais vous demander d’Imaginer par exemple une star Burundaise comme toi qui répondait à la même question en disant: » le fait historique est la venue au pouvoir de Micombero et son action de sa répression en 1972(Que certains peuvent qualifier de maîtrise de la situation comme les proches de Nkurunziza qui disaient que Nkurunziza avait maîtrisé les « insurgés en 2015″. contre les extremistres qui avaient attaqué et qui avaient décimé quelques familles entières du Burundi »
Je vous invite dans l’exercice de nous mettre dans la peau des autres. Je pense que nous n’avons pas besoin de faire du mal quand on s’exprime. Je reconnais qu’on peut avoir des avis partagés mais il y a des choses qui méritent de tirer l’attention.
En fin, je me pose la question de savoir où vous sortez vos complots sans fondement:…Êtes-vous sérieux quand vous affirmez qu’il y a les puissances qui avaient comploté contre le pouvoir de Nkurunzuza. Pourquoi osez vous un mensonge terrible alors que tu es un aîné, âgé et qui a voyagé et découvert le monde. Pourquoi vivre dans les syllogismes?
1. Vous affirmez qu’il y a des gens de l’extérieur qui ont comploté contre le Burundi alors que Nkurunziza a violé les accords d’Arusha? Le faites vous sciemment d’ignorer comment même ses collaborateurs du CNDD-FDD ont essayé de le résonner un bon moment mais qu’il a préféré créer une crise et mettre fin aux accords de cohabitation pacifique.
Je ne voudrais que terminer sur une bonne note de conseils, nous te connaissons comme un grand artiste, qui nous a fait vibrer, et malgré la douleur de ton passé, tu as vécu les bons moments, tu as eu une belle vie, profitez cette vie, pardonnez ceux qui t’ont fait du mal, et vous dechargerez votre cœur de la rancune des « anciens pouvoirs », qui pourtant, ne sont plus là depuis très très longtemps. Oubliez-les et profitez de ces « merveilles » des « Nouveaux » au moins et la vie sera belle. Ça vous donnerait même le courage de bien vivre votre retraite. En attendant le paradis où vous pourriez, peut être retrouver ceux que vous appréciez tant, comme Ndadaye et Nkurunziza. Espérons qu’ils y sont! La meilleure
POUR INFO A FRANCIS GIHUGU, AU CAS OU….
Depuis le 28 avril au 25 juin 2021, Le SENAT burundais a organisé une série de conférences sur les évènements de 1972, sous le thème: Se souvenir et Bien qualifier les évènements de 1972 au Burundi.
En organisant cette conférence, , le Senat espèrait ouvrir un podium pour donner une chance à tous ceux et celles (Tutsi, Hutu et Hima) qui ont quelque chose à dire, qu’ils soient POUR ou CONTRE,
afin d’aider le Sénat à recueillir assez de témoignages et de réflexions permettant d’atteindre la vérité sur la nature des crimes commis en 1972 menant à la conclusion qu’en 1972 un génocide a été commis contre les Hutus du Burundi ou PAS sans qu’il y ait de contestataires;
Après avoir confronté plusieurs sources, l’ancien Président Sylvestre Ntibantunganya a conclu qu’en 1972 un génocide a été commis par l’État Burundais contre le groupe ethnique des Bahutu du Burundi.
Chose surprenante, malgré des invitations répétées, et ce pendant deux mois, aucun Tutsi-Hima n’a osé venir lever le petit doigt pour soutenir que des Hutus membres de familles actuelles du Burundi, ont attaqué des Tutsis en 1972 à Rumonge. Pas même le professeur Evariste Ngayimpenda qui est parmi ceux qui ont dirigé les 7 mémoires du département d’histoire sur la crise de 1972 qui affirment tous sans aucun questionnement « que tout commence avec l’attaque des rebelles Hutus la nuit du 29 avril 1972 ». Entendez, personne.Même que les quelques Tutsi (tels que le Vice-Président Prosper Bazombanza, et l’ancien 1er ministre kanyenkiko ) , sont alles dans le même sens et ont donné leur témoignage personnel montrant que 1972 n’était rien d’autre génocide contre les Hutus par le gouvernement de l’époque du President Michel Micombero dominé par les Bahima du Bututsi.
Pour conclure, Sylvestre Ntibantunganya a interpelé le gouvernement : « Il faut que, sans tarder, le gouvernement du Burundi, à travers ses institutions reconnaisse ce génocide des Bahutu du Burundi de 1972 »
Pour Africa Nova, la démocratie signifie élections. Vous êtes dans l’erreur cher Africa Nova. la démocratie est un ensemble et les élections ne sont qu’un élément de cet ensemble. La démocratie concerne aussi bien l’origine du pouvoir que l’exercice de ce dernier. Il y a d’autres conditions qui doivent être réunies pour qu’une société soit qualifiée de démocratique notamment l’état de droit, le respect des droit de l’homme, etc. Hitler a accédé au pouvoir le plus démocratiquement du monde mais la société allemande n’était pas démocratique sous son pouvoir.
J’aimerais bien que Mr Muntu nous cite selon sa définition un seul pays démocratique en Afrique. N’en déplaise à beaucoup de nostalgiques de l’époque des partis uniques mono-ethniques, des élections libres et plurielles sont le socle de toute démocratie
La démocratie ne se limite pas aux élections. Les élections en sont certes une composante essentielle, elles ne peuvent pas suffire pour définir une démocratie. Le genre d’élection que nous connaissons au Burundi n’en font hélas pas une démocratie.
Je pense qu’une bonne démocratie commence par la séparation des pouvoirs: le pouvoir de l’État étant réparti entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Une personne ne pouvant ainsi pas appartenir qu’à un seul des trois.
Concernant les élections, l’idéal serait que ceux qui exercent les fonctions politiques soient élus et que la nomination se fasse pour les fonctionnaires. Les élections seraient libres si les électeurs avaient le choix entre des candidats et non entre des listes. On ne n’élit pas un candidat mais un parti et la compilation des résultats est présentée comme un draft manipulable à l’envi.
Je crois qu’il le sait déjà si non il ne vivrait pas toujours en exil comme il le dit lui-même. Quand au plus haut fait de l’histoire du Burundi, je suis pas sûr que la famille de celui qui est revenu triomphalement soit d’accord avec vous vu ce qui s’est passé après.
Quel serait votre plus grand malheur?
La plus belle date de l’histoire burundaise?
La plus terrible?
Les réponses à ces trois questions suffisent pour deviner l’origine éthnique des personnes qui participent à ce jeu de questions-réponses (à quelques exceptions près).
Qu’en dites-vous?
Muntu
Hari ibintu bikwereka la pensée profonde de klk’1 naho yokwiyorobeka akavuga 100% kubibazo mwayaze.
Uwita amacuniro y’ uburundi ko kikiri igihugu ntakamaro ko kumwishura, ndabona uwakwishuye ngo hari des nostalgiques de l’époque du parti unique tout ça.. tu comprends bien que pour eux mu Burundi hariho pluralisme politique donc nkabo ntubishura , la société burundaise a diamétralement éclaté kubana entre hutus et Tutsis ça prendra encore siècles je crois. L’ accalmie actuelle peut durer klk temps après on verra.
Abidagadura kuri iwacu nibidagadure batukane nigihe cabo..
@Muntu
« Uwita amacuniro y’ uburundi ko kikiri igihugu ntakamaro ko kumwishura »
Ku bwawe cari igihugu ryari? Igihe cari gifise pouvoir monoéthnique?
Moi je suis plus nuancé que toi. Du temps du royaume du Burundi, j’ai entendu que le roi avait le droit de la vie et de la mort sur ses sujets. Je ne souhaiterais pas vivre cette époque. Durant les républiques du 20e siècle, il n’y a eu que des pogromes dans le pays. Pour le moment la stabilisation sociale et politique tente de s’établir tant bien que mal (je vis à l’étranger les 2/3 de ma vie; c’est pour te dire…).
@Yan
Je suis de votre avis.
Le Burundi n’aura jamais une démocratie parfaite ou un état de parfaite harmonie dans la société.
Les gens devraient passer plus de temps à penser comment améliorer leur situation financière.
Voici l’exemple des inventeurs de « MADE IN AFRICA »/Fabriqué en Afrique.
https://www.youtube.com/watch?v=cK7er1x9DdI&t=717s
Emission très intéressante; qui donne de l’espoir dans cette morosité ambiante.